« Les Invincibles » est une comédie populaire sortie mercredi 18 septembre 2013 sur les écrans français. Réunion de « grands noms » du cinéma hexagonal, puisqu’on retrouve en têtes d’affiche Gérard Depardieu, Edouard Baer, Bruno Lochet, Atmen Kélif, Daniel Prévost, Michel Galabru, Simon Abkarian et la très en vogue Virginie Efira. Le film, réalisé par Frédéric Berthe, dont les précédentes œuvres n’avaient pas vraiment marqué les mémoires – « RTT » & « Hollywoo » – est scénarisé par Laurent Abitbol, mais provient essentiellement d’une idée originale développée par Atmen Kélif, passionné de pétanque.
Synopsis Allociné : L’annonce d’un tournoi international de pétanque organisé par le célèbre Darcy, va bouleverser la vie de Momo, et réveiller ses rêves enfouis par les aléas de la vie : devenir champion et vivre de sa passion. Galvanisé par sa rencontre avec Caroline, Momo va faire la paix avec lui-même et affronter les préjugés. Déclassés, rejetés, cabossés, ils sont devenus : Les Invincibles.
On connaît depuis longtemps l'amour que porte le cinéma américain envers les épopées sportives. Les destins de grands champions sont en effet du bon grain à moudre pour l'industrie hollywoodienne, avide de valeurs humaines en tout genre, comme le courage, l'exemplarité, l'humilité ou encore la rédemption.
Véritables locomotives de choix pour faire fleurir bons et loyaux sentiments, ces aventures hors normes sont également fréquemment l'occasion de rebondissements incroyables, dictés par les étapes phares d'un sportif : victoires, défaites, revanche, face-à-face, vie familiale, et souvent à l'origine d'un beau triomphe populaire.
Si ces long-métrages peuvent être aisément rattachables à un genre de l'autre côté de l'Atlantique – le « sports drama » – avec un rythme de parution à l'année démesuré où rien que le sous-genre du « baseball movie » offre pas moins de trois dramédies en trois ans « Le Stratège », « Une nouvelle chance », « 42 », les choses paraissent nettement moins marquées dans l'hexagone avec quelques titres seulement, « Jappeloup », ou « La Grande boucle » récemment par exemple.
C'est dans ce contexte que sort le film « Les Invincibles », destinée glorieuse et romancée de Moktar Boudhali dit « Momo » (Atmen Kélif), un enfant de la balle au chômage depuis des lustres. Momo profite d’une occasion pour tenter de réaliser son rêve de gosse : devenir champion du monde de pétanque, vivre de son art et intégrer l’équipe de France. Pris sous son aile par le brave Jacky (Gérard Depardieu), inspiré par son défi, Momo surmontera les obstacles les plus difficiles, notamment grâce à l'amour de sa vie, la belle Caroline, interprétée par la charmante Virginie Efira (paye ta crédibilité !).
Un peu à la manière des « Seigneurs », ou de « La Grande boucle » en juin dernier, « Les Invincibles » tente le coup de la comédie sportive populaire & populiste rigolote. Ainsi, le film de Frédéric Berthe s’aligne sur les modèles en la matière et dresse l’itinéraire d’un futur champion, un parcours évidemment semé d’embûches. Un concentré de prévisibilité, avec enchaînement de séquences attendues, filmées sans vergogne : le training montage, les conseils du mentor, la success story fulgurante rapidement mise à mal par un entraîneur et des coéquipiers sans scrupule, la compétition finale.
Pourtant, les comédiens se démènent comme ils peuvent : Gégé Depardiou joue la carte de l’auto-dérision (son personnage demande à un moment la nationalité algérienne afin de soutenir son ami en situation irrégulière, golri !), Virginie Efira use de ses charmes (baignade habillée improvisée dans la piscine), Edouard Baer s’amuse comme un fou en incarnant une pourriture, et Atmen Kélif est plutôt convaincant en jeune héros naïf. Mais rien n’y fait, « Les Invincibles » est un plantage malgré tout.
Peut-être, parce que, de son côté, Frédéric Berthe n’évite aucun écueil et se lance sans réfléchir dans une dénonciation démago de l’intolérance des classes, tout en identifiant en parallèle l’argent comme solution à tous les problèmes ! Ben voyons !
Côté boules, le réalisateur français accumule également les fautes, avec une surenchère de gros plans sur les carreaux (mais où sont passés les pointeurs ?) et de séquences polluées de morceaux pop à la mode.
De même, l’humour maladroit (en gros, des blagues racistes) et les rebondissements sans surprise ne fonctionnent guère.
Bilan : Une comédie vulgaire qui mord la poussière sans jamais atteindre l’élan du grand film sportif souhaité, malgré son casting de luxe. Probablement la faute à une écriture beauf et une mise en scène mal goupillée.
Anecdote : Gérard Depardieu & Edouard Baer ne se quittent plus : les deux acteurs ont partagé l’affiche à 4 reprises en moins de 3 ans. Dans « Le Grand Restaurant », « Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté », « Turf » et « Les Invincibles ».