Un poil moins convenu que l'on pouvait le redouter, ce "Les Invincibles" (titre peu opportun, car déjà donné à pas mal d'autres films, antérieurement). Moktar Boudhali ("Momo"), alias Atmen Kélif, est un gentil quadra, sans ambition (au grand désespoir d'Aïcha, sa mère, qui tient un petit restaurant de couscous dans le coin paisible - à quelques malfrats gitans près - du Midi où ils vivent), qui vivote de petites combines avec son grand pote, Jacky (Gérard Depardieu), jusqu'au jour où.... ses exceptionnels dons de bouliste vont peut-être pouvoir changer sa vie. Au bout d'une compét', à 500.000 euros, pour les gagnants.
Outre l'aspect documentaire sur un sport fort peu montré sur grand écran, la pétanque, le film de Frédéric Berthe se veut "choral", "buddy movie", "romance" (Momo/Caroline - alias Virginie Effira) et fable sur le "vivre-ensemble". Sur ce dernier point, on notera que le "racisme" n'est pas que du côté du très caricatural René Martinez, pied-noir, ancien champion et chargé du recrutement de l'équipe de France de pétanque (rôle d'ailleurs assuré, malicieusement, par le demi-Maghrébin Daniel Prévost..), et de ses recrues autochtones, mais aussi du côté du sponsor (prince d'une pétromonarchie) et de l'organisateur de la compétition, Stéphane Darcy (Edouard Baer, superbe, en faiseur d'argent cynique). Malheureusement, la réalisation, très "télévisuelle", gâche tout...