Des comédies romantiques françaises on a vu défiler. De manière générale, elles étaient complètement loupées ou alors elles parvenaient à remonter l'estime que l'on peu avoir envers les films français. Attendu comme un film qui aurait pu se mettre dans la seconde partie, 20 ans d'écart est, malheureusement, une déception. Déception ou bien un sentiment de prévisibilité. Pourtant il y avait tout pour que ça marche : jamais encore l'on avait traité des couples à l'âge vraiment différent, surtout dans une comédie. De même le fait de rester jeune, telle est l’obsession d’autant plus prégnante, si l’on peut dire, surtout s’il s’agit d’une femme. C'est de cela que parle 20 ans d'écart et ça aurait pu dériver sur quelque chose de créatif, mais le film n'y arrive. Le tout premier aspect gênant c’est d’avoir choisi comme cougar Virginie Efira qui, bien qu’excellente actrice, n’a pas du tout l’âge du rôle. A 35 ans, elle en fait 30, voire 25 en étant bien maquillée. Soyons clairs, qui pourrait décemment résister à Virginie Efira, qu’on ait 20 ou 70 ans ? Or le personnage du film a quarante ans, ce qui est déjà plutôt jeune pour une cougar, aurait pu faire naître des remises en question déchirantes pour le personnage sur son physique, sa capacité de séduction et sa valeur sur le marché sexuel. Autant dire que toutes ces problématiques passionnantes sont complètement évacuées par le scénario car Virginie Efira n’a qu’à paraître, en changeant tout au plus de maquillage et de coiffure, pour faire de l’effet sur tout mâle hétérosexuel normalement constitué. On peut noter cependant la très bonne interprétation de Pierre Niney, jeune premier prometteur, bien qu’obligé au surjeu par l’écriture du scénario, a un visage qui fait plaisir à voir tant la justesse colle à sa façon de jouer. Malheureusement le charisme et le jeu des acteurs n'est pas mis en valeur dans le film. Si l’on rajoute que le scénario empile cliché sur cliché (les coiffeurs sont forcément des homosexuels très repérables, les artistes contemporains des poseurs égocentriques, les célibataires faisant leurs courses dans les supermarchés des âmes en peine, la rédaction d’un magazine de mode, une basse-cour plus ou moins copiée du Diable s’habille en Prada , le plus bel acte de rébellion, mettre Résiste de France Gall à plein volume dans son appartement…!) et que la mise en scène se montre très fonctionnelle, on comprendra qu’il existe fort peu de choses à sauver dans le projet-même du film. Reste le début du film qui enchaîne quelques vannes assez drôles mais tombe beaucoup trop vite dans la comédie romantique vu mille et une fois. 20 ans d'écart est donc bel et bien une déception, sauvé par Virginie Efira, formidable comédienne populaire, au sex-appeal triomphant - qui, on l’espère, changera un jour de registre car elle le mérite réellement -, bien trop belle et encore trop jeune pour incarner une cougar, ainsi que quelques autres idées de castings intéressantes. Mais ça s'arrête là et c'est bien dommage.