La dernière romcom française en date, « Un plan parfait », était franchement ratée, avouons-le. C’est donc avec frilosité et méfiance que nous découvrons aujourd’hui « 20 ans d’écart », nouvelle comédie hexagonale à l’eau-de-rose signée David Moreau, seconde moitié du tandem « Moreau / Palud », à l’origine du film horrifique « Ils » et du remake « The Eye » en 2008. Pour incarner le couple antinomique, David Moreau s’est tourné vers le candide Pierre Niney, pensionnaire de la Comédie Française, « révélé » cette année dans l’irrésistible « Comme des frères », et l’animatrice belge convertie en actrice (bankable), Virginie Efira.
Dopé au « Diable s’habille en Prada », à « 30 ans sinon rien » et autres films du genre, « 20 ans d’écart » est une authentique surprise, une comédie fraîche, servie par un scénario certes non révolutionnaire, mais inspiré, variant la « recette ». C'est également un duo de comédiens particulièrement craquants, entourés de seconds rôles hilarants (la photographe, le père de Baltazhar incarné par un Charles Berling déglingo).
Sur un pitch de départ vachement ricain – on se demande même comment les studios n’y ont pas pensé plus tôt outre-Atlantique – David Moreau offre un long métrage qui réussit le pari de déjouer les codes éculés dans le créneau, là où on aurait pu se retrouver dans la « routine ».
Les répliques, particulièrement boostées à l’air du temps (les mots clefs YouPorn, le jargon djeun’s, l’effet Twitter) font mouche, Virginie Efira est vraiment séduisante en cougar à la Demi Moore, Pierre Niney, candide, gauche et exquis sur son scooter rose confirme tous les espoirs placés en lui après « Comme des frères », tout fonctionne bien. En témoigne une séquence priceless où la jolie belge sert du Nesquik au petit dej’ à un Pierre Niney juvénile.
Bilan : Lifting réussi pour EuropaCorp, société de prod’ du ténor Luc Besson, avec cet attendrissant « 20 ans d’écart », comédie portée par un casting idéal, qui nous met une incroyable banane et prouve que si l’Amour avec un grand A n’a pas d’âge, l’Humour avec un grand H n’en a pas non plus.