Une semaine pile poil après « Les Amants passagers », voici un nouveau film dont l'action principale prend place à bord d'un avion. Il s'agit de la romcom « Amour & Turbulences », écrite et interprétée par le fils Bedos aka Nicolas Bedos. Après le rafraîchissant « 20 ans d'écart » qui a su déjouer les codes de la comédie romantique à la française grâce, notamment, à son pitch très américain, c'est donc au tour de ce « Amour & Turbulences » de tenter de rafler la mise dans les salles.
Soyons honnêtes : rien de bien légendaire ou de révolutionnaire dans « Amour & Turbulences ». Néanmoins, le film de Alexandre Castagnetti (la moitié du duo à l'origine du très oubliable « L'Incruste, fallait pas le laisser entrer ! ») fonctionne par son tandem attachant, joué par un Nicolas Bedos en forme et une Ludivine Sagnier toujours aussi pétillante. On est bien séduit par ce couple envoûtant, au charme naturel.
Si le glamour fait mouche, le scénario, assez téléphoné et convenu (que fait donc, par exemple, Ludivine Sagnier à New-York au début du film?), pêche en revanche.
En effet, même s'il emprunte beaucoup et assez judicieusement aux codes US du genre – citons comme exemple le plus probant la mère de Ludivine Sagnier incarnée par une Clémentine Célarié très à l'aise avec la sexualité, personnage quasi calqué sur celui de Patricia Clarkson dans « Sexe entre amis » – « Amours & Turbulences » manque un peu de piquant et d'inventivité pour prendre pleinement son envol. On regrette entre autres une résolution un peu fastoche, fruit de la providence, ainsi qu'un épilogue bâclé, traité en 2 minutes chrono.
Malicieusement truffé des biens connus savoureux dialogues sauce Bedos, avec en tête l'hilarant « Baise-moi comme un ouvrier », de répliques croustillantes, du sourire Colgate de Nicolas Bedos, du timbre de voix si singulier de Ludivine Sagnier, de sauts dans le temps assez bien sentis, non sans rappeler ceux de « (500) jours ensemble » ou du récent « Comme des frères », la mayonnaise prend malgré tout et le navire parvient à rester à flots.
Le duo de comédiens principaux est épaulé de seconds rôles assez frais, de l'imprévisible Jackie Berroyer à la santé 2.0 après un probable passage en cure de désintoxication, au steward Michel Vuillermoz topissime, en passant par une Clémentine Célarié déjantée et désinhibée comme on l'aime, ainsi qu'un Jonathan Cohen jubilatoirement potache en meilleur ami de Bedos.
Côté mise en scène, rien de transcendant, une réalisation simpliste mais assumée, signée Alexandre Castagnetti, dotée de quelques idées par ci par là, un peu piquées outre-Atlantique, le split-screen notamment.
Bilan : Après le très bon « 20 ans d'écart », place à « Amour & Turbulences », comédie romantique séduisante et honnête, néanmoins trop convenue pour convaincre. Rien de très nouveau là-dedans.