Le scénario parle de thématiques intéressantes mais leur développement est mauvais. Il ne suffit pas de développer des thèmes pour faire une histoire, et donc un scénario. Les thèmes doivent servir pour se focaliser sur l’histoire. Or ici l’histoire sert seulement à développer une succession de thèmes chers au réalisateur. La relation mère/fille reste tout de même intéressante. L’aveuglement des personnages est aussi intéressant. Le scénario possède pas mal de clichés (un ex parmi d'autres : Eva Green a toujours un verre à la main). Le traitement psychologique est intéressant, mais le scénario n’est constitué que de ça du début à la fin. Ainsi il rend le film non seulement lourd mais aussi très lent, puisqu’on ne fait que développer des psychologies. Le film est lent, le spectateur s’ennuie. On aurait dû placer le mystère, l’énigme au centre du film, ce qu’Araki ne fait absolument pas. Pendant tout le film on attend que l’enquête progresse enfin, ce qu’a lieu peut-être dans les 5 dernières minutes avec une succession de deux rebondissements qui représentent une chute finale très maladroite avec une révélation, excusez-moi du terme, nulle, bon enfant, qui n’est pas à la hauteur de l’attente du spectateur et qui justifie largement un fou rire. Les acteurs sont bons, Eva Green, encore une fois, est magistrale. Elle est l’atout, l’intérêt majeur du film et elle est absente durant toute la deuxième partie du film. Quel dommage! Shailene Woodley adopte aussi un bon jeu mais c’est difficile de tenir debout quand on est face d’Eva Green qui s’impose, pendant tout le film, alors même qu’elle est, encore une fois, absente. Par contre le père joué par Christopher Meloni est plus décevant, même si sa prestation reste honorable. Le reste du casting reste d’un bon niveau aussi. La réalisation d’Araki se veut classique et originale, quoi qu’il en soit, réussie. D’abord, il magnifie ses acteurs, surtout Eva Green moyennant de très beaux plans : la scène de la piscine par exemple, ou des draps. Le film est plus une exposition de consistances psychologiques qu’une vraie histoire, qui est d’ailleurs ridiculisée par une fin qui n’est pas à la hauteur. Critique entière en lien sans spoilers.