Je ne suis pas sûr de bien comprendre le titre, sinon pour dire que l’héroïne a l’apparence d’un « oiseau blanc », une jolie adolescente américaine typique, à l’intérieur d’un nid beaucoup moins candide : en effet, le premier plan présente une femme couchée sur un lit, à l’expression triste : il s’agit … de la mère, sur le lit de sa fille ! Arraki (dont c’est le premier film que je vois) va alors explorer une déconstruction de la cellule familiale, du rêve américain, des névroses sexuelles, de ce qui se cache derrière les belles façades et les familles « normales » : bref, impossible de ne pas penser à « American Beauty » de Sam Mendes, qui, selon moi, est bien plus subtil, profond, drôle et dynamique que ce White Bird. Certes, Arraki a son style, une esthétique pop-rock volontairement kitch (avec un soin volontairement exagéré des costumes, des meubles, des couleurs), et le décalage entre séquences très blanches (pour la fille) et très noires (pour la mère) est souvent joli, même si parfois un peu excessif. Les passages oniriques m’ont bien plu, même si on comprend vite le schéma. Enfin, le duo entre la jeune Shailene Woodley et la un petit moins jeune Eva Green (qui jouait il n’y a pas si longtemps une white bird, dans un tout autre style, dans « The Dreamers ») est fort plaisant. Sinon, je trouve que le film a quelques problèmes de rythme, que certains personnages secondaires sont creux (les amis qui semblent regrouper tous les clichés des marginaux américains, la psychologue), que la voix-off est un peu trop démonstrative, et surtout que le twist final est amené de façon bien trop aléatoire pour vraiment convaincre, tout en tuant tout mystère. Le style particulier de son auteur me rend assez curieux pour continuer à explorer sa filmographie ; par contre je ne suis pas sûr que je reverrai ce « White Bird », sauf peut-être pour ses actrices. Dans tous les cas, je préfère revoir « American Beauty » !