Avant de voir "White bird in a blizzard" (2014), je ne connaissais ni le réalisateur Gregg Araki, ni la comédienne Shailene Woodley (hors promo de ces films précédents).
Autant dire que je suivrais désormais la carrière des deux avec le plus grand intérêt!
Le premier atout de ce onzième long-métrage d'Araki, c'est son casting simplement prodigieux : chaque personnage est incarné à la perfection par cette troupe d'acteurs, dont certains m'étaient inconnus, à l'image de Shiloh Fernandez, impeccable dans le rôle du petit ami pas futé et ambigu (the boy next door!).
Eva Green est prodigieuse en mère de famille évanescente et frustrée, un rôle plus âgé que la jeune française, qui le tient pourtant sans souci.
Christopher Meloni est son mari balourd et transparent, un rôle où il excelle, notamment dans ses mouvements et ses déplacements pachydermiques.
Enfin, Shailene Woodley éclabousse le film de tout son talent, parfaitement à l'aise dans la peau de cette adolescente sexy qui découvre sa sensualité, et qui semble insensible au drame qui se joue autour d'elle.
Gregg Araki signe quant à lui une mise en scène idéale, qui outre magnifier ses acteurs, offre un cadre splendide à son histoire, entre banlieue pavillonnaire middleclass réaliste à la "American beauty", et reconstitution onirique et ultra colorée de la fin des eighties, s'appuyant sur une bande originale ad hoc (Depeche Mode, The Cure, Joy Division...)
En dépit de toute leurs différences, je trouve dans l'atmosphère ouatée et l'esthétique colorée de "White bird" des similitudes avec "Spring breakers" de Harmony Korine ; de ces deux oeuvres émane une certaine mélancolie liée à la fin de l'adolescence...
Vous l'aurez compris, je recommande chaudement "White bird in a blizzard", cocktail de drame et de comédie noire, sur fond de thriller familial passionnant, j'ai omis de le souligner.