Le guerrier wushu est, à l’image de son titre une série B martiale des plus simples, à laquelle je donne la moyenne pour sa conclusion plaisante, qui m’a un peu fait remonter ma note, sinon j’aurai donné 2.
En effet il y a de bons points, et notamment le jeu de Matt Frewer. Celui-ci campe un méchant très méchant, un peu caricatural mais délicieux par le jeu cabotin de l’acteur qui s’en donne à cœur joie. Il pimente très judicieusement le film, qui ne peut quand même se vanter d’avoir un acteur principal des plus charismatiques. Tod Fennell n’a pas un mauvais jeu, et son personnage bien que basique n’est pas désagréable, mais il est fade et peine à réellement convaincre, d’autant qu’il n’a pas l’air d’avoir de qualités martiales particulières. Pour le reste Amber Goldfarb à un personnage intéressant, qui vient agrémenter un casting féminin faiblard, puisque l’actrice asiatique qui assure son pendant auprès du héros n’est pas transcendante du tout.
Le scénario a à mon sens commis l’erreur d’introduire du fantastique, ce qui n’avait pas lieu d’être, et ce qui vient nuire au film. J’ai le sentiment que les prouesses magiques ont juste été introduites pour compenser avec des scènes surréalistes l’absence de qualités de combattants de la majorité des acteurs à l’écran. Ceux-ci ne sont pas des athlètes, cela est criant. Du coup pour donner le change on introduit des superpouvoirs ! Enfin, passé ce point litigieux, le film a une histoire simple mais correcte, un peu rebattue quand même, mais pas désagréable, bien porté par une fin méchante qui pimente le film. Bon, rien de transcendant, mais globalement l’ennui ne pointe pas, c’est déjà cela.
Visuellement le film avait des lacunes budgétaires certaines. Les décors en pâtissent un peu, avec un nombre de lieux limités, beaucoup de scènes en intérieur, mais enfin, la reconstitution d’époque n’est pas vilaine et la photographie est assez élégante. Point négatif en revanche sur les effets spéciaux, avec de petits nuages de fumées en incrustation assez vilain, et la mise en scène est inégale. Desrochers ne se loupe pas vraiment, et il y a des scènes intelligemment faites pour avoir plus de puissance (dont le final), mais les scènes d’action sont assez brouillonnes. Je pense que le réalisateur a tout de même était gêné par les compétences limitées de ses acteurs. La bande son utilise des sonorités chinoises, comme on peut l’imaginer pour un résultat classique mais dans le ton.
Au final Le Guerrier Wushu n’est pas un métrage des plus marquants, et dans son registre il reste regardable mais sans vraiment plus. On sent le petit DTV vite emballée, à la durée d’ailleurs un peu étriqué (moins d’1 heure 20), mais bon, c’est assez dynamique et il y a suffisamment de bons moments, notamment grâçe à Frewer pour donner la moyenne.