Le sujet plutôt sulfureux de ce film avait créé une mini-polémique lors du dernier festival de Cannes, François Ozon étant accusé de tenter de faire du fric avec un sujet facile et racoleur. Ceci dit, "Jeune et jolie" est un beau film mais très aseptisé, qui passe sous silence des choses quand même essentielles et ne va pas très loin dans l'analyse des personnages... Pour quelle raison Isabelle (alias "Léa") se prostitue-t-elle ? Qu'est-ce qui la fait passer à l'acte ? De même, le film ignore le côté dangereux de cette prostitution. Tout se passe bien et sans heurts... spoiler: A part le décès de "Georges". Doit-on ici considérer que la "clientèle" concernée par des passes à 300 ou même 500€ est sans risque ? D'un point de vue esthétique, rien à redire : ce n'est pas graveleux, tout est très "soft", ce qui est peut-être un défaut, la prostitution devenant alors quelque chose de quasiment banal et normal. Les acteurs sont excellents, très crédibles, en particulier la mère (Géraldine Pailhas), déboussolée par un comportement qui la dépasse et qu'elle n'a pas su détecter ni prévenir. Isabelle (Marine Vacth) est quant à elle très naturelle dans l'évolution de son personnage et son interprétation souvent touchante d'une fille solitaire et à double face. Reste que je continue à me demander comment on peut "aller aux putes" ? Cela me dépasse ! A voir, mais certainement pas pour apprendre grand chose.
Bien aimé ce dernier Ozon après le premier quart d'heure, Marine Vatch une vraie beauté qui promet, les autres acteurs bien également. Une fin émouvante.
Joliment réalisé, ce film nous emmène dans les obsessions psychanalytiques d'Ozon. Le casting est parfait, mais on regrette étrangement que tout ne tourne qu'autour la beauté de l'actrice, finalement l'esthétique l'emporte sur l'histoire. Dommage...
Voilà un sujet sensible bien traité ni racoleur ni moraliste. Cela ne m’a pas du tout gêné de ne pas savoir les motivations d’Isabelle. Ce qu’elle confesse à la police me suffit et comme sa mère, cela ne m’empêche pas d’être démangé par la curiosité. Les scènes de sexe sont sagement bien filmées, c’est un minimum pour illustrer et crédibiliser l’histoire. J’ai apprécié que le réalisateur n’ait pas fait preuve de pudibonderie pour ménager des susceptibilités hypocrites. Marine Vacth est une découverte agréable au-delà de son corps, son jeu est intéressant, tout en nuance dans ses regards, ses rictus, ses silences. Un bon Ozon.
Beaucoup de battage médiatique au sujet de la jeune actrice principale. A raison : elle porte bien le film; mais il ne faudrait pas oublier qu'Ozon en plus de la partie scénario/réalisation est également un très bon directeur d'acteur, ce qui n'est pas si courant. En revanche, ce n'est pas un film qu'on pourrait vouloir revoir plusieurs fois, faute à une histoire finalement pas si passionnante. Musique étrangement d'un autre temps pour un film au sujet d'une adolescente de 17 ans...
Film très agréable, on y suit la vie de prostituée d'Isabelle et ses conséquences. La nouvelle révélation Marine Vacth excelle dans son rôle par son insouciance et sa finesse. Quant à Géraldine Pailhas elle est parfaite en mère totalement submergé par les événements. Excepté la fin qui pour moi est raté (sauf si je ne l'ai pas compris), le reste du film est très bien tourné et nous fait apparaitre les risques de ce travail. Déconseillé par contre pour ceux qui aiment les films grands publics.
Bon film dans l'ensemble. Le réalisateur retransmet bien la peur et l'excitation de l'adolescente, très bien jouée par Marine Vacth. Cependant, l'idée de base (prostitution fantasme des femmes) est discutable. Le film un peu particulier, qui nous emmène a se questionner sur le comportement de la jeune fille, nous plait mais ne nous emballe pas vraiment... La raison de ces actes n'ai pas vraiment expliquée !
Jeune et Jolie était un film que j’attendais énormément depuis le Festival de Cannes et même s’il s’agit d’un bon film, je suis très déçu. Pour être objectif, il faut reconnaître que son scénario est très bien écrit, avec des personnages aux personnalités bien distinctes et bien développés. Sauf que ce scénario nous paraît fade à l’image à cause de la réalisation de François Ozon qui est centré sur Isabelle. Celui-ci utilise des plans très courts et serrés sur Isabelle, ce qui ne laisse pas assez de place aux personnages interprétés par Frédéric Pierrot et Géraldine Pailhas qui ont un fort potentiel comique par moment et dramatique à d’autres. À cela, on rajoutera un montage effectué à l’aide d’une hache. Il ne possède aucun rythme et rend certaine séquence indigeste et dépourvue de sens alors que le scénario et le thème principal st vraiment lourd et puissant. Malgré tout, on retrouve une très belle photographie dont on ne peut profiter comme il le faudrait, ainsi qu’un excellent casting porté par une Marine Vach lumineuse et bluffante.
Les critiques sont plutôt fascinés : de quoi? De rien bien sur puisque se prostituer n'est une étape de murissement , c'est aussi révoltant... que de prendre au pied de la lettre qu'une femme attirante et mélancolique de 17 à 67 ans se rêverait rétribuée pour services sexuels Ce film est vénéneux car il banalise , voire rend tendance le comportement on espère marginal d'une gamine antipathique, gâtée et vénale. Comme d'habitude le voyeurisme du réalisateur crée des dégâts par sa machine à déconstruire les cocons familiaux mais que deviendra le jeune frère roi des jumelles ...un mini Ozon selon un critique mais on peut en douter car tout le monde ne peut sublimer ses pulsions...
Présenté en compétition à Cannes 2013, Jeune & Jolie est le 14ème long métrage de François Ozon. En fait, depuis Sitcom, son premier long métrage, sorti en 1998, François Ozon n'est pas loin de tenir le rythme du film annuel. Même si les sujets et les genres qu'il aborde sont très variés, il aime revenir régulièrement sur des thèmes qui lui sont chers. La jeunesse en fait partie : Ozon vieillit mais les adolescents ont toujours 17 ans. Lui dont les premiers films parlaient beaucoup de l'adolescence s'était consacré aux adultes pendant plus de 10 ans. Dans la maison lui a permis un premier retour vers l'adolescence, côté garçon. Avec Jeune & Jolie, c'est le côté fille qui est exploré. Ou, plutôt, « un » côté fille ! En effet, fidèle à son patronyme, Ozon a osé réaliser un film a priori difficile sur le sujet délicat de la prostitution de certaines jeunes filles. Ayant réussi à éviter l'écueil du film racoleur, il est dommage qu'il ne soit pas lâché davantage et qu'il n'ait pas entièrement réussi une des 4 saisons qu'il décrit. D'autant plus dommage qu'il avait réussi à réunir une distribution haut de gamme pour tous les premiers rôles. Cela étant, Jeune & Jolie reste un film tout à fait estimable, ce qui était loin d'être le cas de tous les films de la compétition cannoise 2013.