Jeune et Jolie était un film que j’attendais énormément depuis le Festival de Cannes et même s’il s’agit d’un bon film, je suis très déçu. Pour être objectif, il faut reconnaître que son scénario est très bien écrit, avec des personnages aux personnalités bien distinctes et bien développés. Sauf que ce scénario nous paraît fade à l’image à cause de la réalisation de François Ozon qui est centré sur Isabelle. Celui-ci utilise des plans très courts et serrés sur Isabelle, ce qui ne laisse pas assez de place aux personnages interprétés par Frédéric Pierrot et Géraldine Pailhas qui ont un fort potentiel comique par moment et dramatique à d’autres. À cela, on rajoutera un montage effectué à l’aide d’une hache. Il ne possède aucun rythme et rend certaine séquence indigeste et dépourvue de sens alors que le scénario et le thème principal st vraiment lourd et puissant. Malgré tout, on retrouve une très belle photographie dont on ne peut profiter comme il le faudrait, ainsi qu’un excellent casting porté par une Marine Vach lumineuse et bluffante.
Le film se décline en 4 saisons et débute en été par les premiers amours d'Isabelle, fille de bonne famille qui a tout pour être heureuse. De là, on passe directement à l'automne, où Isabelle se prostitue. Entre les deux, un "trou scénaristique". Ozon envoie complètement valdinguer la dimension psychologique, que l'on cherchera désespérément dans une succession interminable de scènes de prostitution d'un ennui mortel et sans intérêt scénaristique. C'est à la fin que l'on comprend le mobile qui a justifié tout le film, spoiler: avec l'apparition de la femme dont le mari est mort en plein acte sexuel avec Isabelle, et qui déclare "moi aussi, si j'avais eu plus de courage, j'aurais bien aimé que des hommes paient pour me faire l'amour" : Ozon met donc toutes les femmes dans le même sac ; elles fantasment de se prostituer. Bravo. Belle leçon de sexisme.
Ca se veut choquant et c'est le seul but d'un film tout aussi vide que son personnage principal.
J'ai longuement attendu la sortie de ce film au cinéma. Le sujet m'attirait tout particulièrement. Il ne s'agit pas d'un film sur la prostitution étudiante, si souvent traitée désormais. C'est bien plus profond que ça. Gagner de l'argent n'est pas l'objectif premier de l'héroïne. C'est plus complexe, plus recherché, il s'agit plus d'un jeu, d'une recherche permanente et approfondie de la séduction. On en sort troublé. Le jeu de l'actrice est tel, qu'on se prend d'amitié pour son personnage, pourtant confus. Difficile à cerner, mais plutôt représentative d'une certaine jeunesse, à mon goût. A voir, parce qu'il marque les esprits, parce qu'il fait réfléchir sur tout ce qu'on est désormais prêt à faire pour avoir l'impression d'exister et de plaire.
Je sors de la salle, et je peux dire que ce film est époustouflant tant par la vérité qu'il dégage que par son scénario inspiré. Les acteurs ne sont plus des acteurs mais deviennent carrément les personnages qu'ils interprètent ici (et ce n'est pas courant de nos jours) tant ils sont crédibles. L'actrice principale est incroyablement douée et chaque sentiment ou émotion qui émane d'elle se transmet de manière contagieuse au spectateur.
La mise en scène est pure, sans plans superflus et donne tout son sens à l'histoire. Chaque cadre oriente les spectateur vers tel ou tel sentiment, donne vie à l'image. C'est à la fois dramatique et extrêmement intéressant, on y trouve même son compte du point de vue humoristique, qui passe notamment par l'un des ces personnages si attachants: le garçon qui voit la vie d'une façon merveilleusement naïve et pourtant réaliste et qui est si proche de sa soeur. C'est son confident et son ami, il permet ainsi au spectateur de mieux cerner le personnage principal, nul autre qu'une enfant qui découvre un monde bien opposé à celui qu'elle a toujours connu: celui de la prostitution. François Ozon nous fait entrer en ce monde sombre et secret au travers d'yeux encore innocents et c'est l'une des grandes qualités de ce film.
La musique qui définit Isabelle (le personnage principal) est elle aussi criante de vérité concernant celle-ci, on dirait qu'elle a été faite pour ce personnage! Très bien choisie en tous cas. D'ailleurs ça m'a fait penser à une autre toute aussi belle et qui aurait convenu également je pense: "Elle était si jolie"...
Grande oeuvre, vraiment, merveilleuse même. La fine fleur du cinéma français.
Encore un très bon cru signé François Ozon. Tout est montré avec justesse et délicatesse. On ne tombe ni dans le vulgaire ni dans la banalité. La jeune et jolie actrice principale est époustouflante. A voir absolument.
Les critiques sont plutôt fascinés : de quoi? De rien bien sur puisque se prostituer n'est une étape de murissement , c'est aussi révoltant... que de prendre au pied de la lettre qu'une femme attirante et mélancolique de 17 à 67 ans se rêverait rétribuée pour services sexuels Ce film est vénéneux car il banalise , voire rend tendance le comportement on espère marginal d'une gamine antipathique, gâtée et vénale. Comme d'habitude le voyeurisme du réalisateur crée des dégâts par sa machine à déconstruire les cocons familiaux mais que deviendra le jeune frère roi des jumelles ...un mini Ozon selon un critique mais on peut en douter car tout le monde ne peut sublimer ses pulsions...
J'apprécie les films de Ozon, mais le précédent dans la maison m'avait un peu déçue. Cette fois j'ai été très touchée par cette histoire, le jeu de Marina Wacth est troublant mais juste. La complicité avec son frère est intéressante. La fin est bouleversante. Les vielles chansons de Françoise Hardy apportent une note de gaité et d'insouciance qui allègent un peu le sujet.
Un film où il ne se passe rien, il n'y a aucun suspense, aucune action, aucune psychologie...C'est juste nul. C'est une déception, de plus si le film se veut provocateur c'est raté. Ozon n'oublie pas d'accumuler les clichés, en y ajoutant un peu de niaiserie. La mise en scène n'a pas grand chose d'originale... Les personnages ne sont pas attachant, de plus c'est assez incohérent, on n'y croit pas une seconde à l'histoire. Puis c'est vide, les scènes de sexe ne servent à rien, elles sont juste là pour provoquer, c'est donc inutile. Voilà un film qui se veut profond et émouvant... mais qui est juste prétentieux.
Bon film d Ozon servit par d excellents acteurs et une actrice principale superbe Un vrai bonheur de transgression fallait oser, Ozon a ose et c est tant mieux
Incroyable! Comme dans de nombreux films de François Ozon, nous retrouvons cette idée de voyeurisme (si présent notamment dans "Dans la maison" ou "sous le sable") mais cette fois, avec une tension sexuelle nettement plus marquée. Marine Vacth incarne à merveille le rôle de cette lycéenne rebelle et désireuse de nouvelles expériences.
Présenté en compétition à Cannes 2013, Jeune & Jolie est le 14ème long métrage de François Ozon. En fait, depuis Sitcom, son premier long métrage, sorti en 1998, François Ozon n'est pas loin de tenir le rythme du film annuel. Même si les sujets et les genres qu'il aborde sont très variés, il aime revenir régulièrement sur des thèmes qui lui sont chers. La jeunesse en fait partie : Ozon vieillit mais les adolescents ont toujours 17 ans. Lui dont les premiers films parlaient beaucoup de l'adolescence s'était consacré aux adultes pendant plus de 10 ans. Dans la maison lui a permis un premier retour vers l'adolescence, côté garçon. Avec Jeune & Jolie, c'est le côté fille qui est exploré. Ou, plutôt, « un » côté fille ! En effet, fidèle à son patronyme, Ozon a osé réaliser un film a priori difficile sur le sujet délicat de la prostitution de certaines jeunes filles. Ayant réussi à éviter l'écueil du film racoleur, il est dommage qu'il ne soit pas lâché davantage et qu'il n'ait pas entièrement réussi une des 4 saisons qu'il décrit. D'autant plus dommage qu'il avait réussi à réunir une distribution haut de gamme pour tous les premiers rôles. Cela étant, Jeune & Jolie reste un film tout à fait estimable, ce qui était loin d'être le cas de tous les films de la compétition cannoise 2013.
Bof bof bof. Beaucoup de bruit pour rien ! Entre ceux qui ne parlent que de la première demie-heure où il y a effectivement plusieurs scènes de sexe non explicite mais tout de même très précises. Ce n'est pas du jamais vu mais ça fait partie des plus "chaudes". Cela dit de là à bloquer dessus, il ne faut pas exagérer non plus à mon avis. Puis il y a le reste du film et ça reste plutôt décevant. Il y a pourtant la matière mais ça reste superficiel : pourquoi en arriver là, réaction de l'entourage, comment en sortiront-ils, ... On survole tout ça sans vraiment creuser. Je suppose que François Ozon doit expliquer qu'il fait ça volontairement pour que chacun bâtisse sa propre réflexion, sa propre théorie. Je trouve ça un peu léger : à un moment il faut faire des choix et se mouiller.