Un film pas désagréable, mais trop simple, qui séduit surtout par sa forme, nettement moins par son fond convenu.
L’histoire en effet se suit avec un ennui poli. Romantisme très limité, peu d’action, le déroulé aussi très roide et avec des retournements de situation aussi brutaux que peu crédibles viennent clairement handicaper un métrage peut-être trop court pour vraiment avoir du volume. Ces retournements brutaux touchent d’ailleurs aussi les personnages, particulièrement le héros à la versatilité vraiment peu crédible. Reste quelques dialogues pas trop mal écrits, et de beaux moments, mais l’ensemble manque d’une vraie solidité et de vrais enjeux.
Le casting est appréciable. Les acteurs s’investissent, Rod Cameron a un certain charisme même si son jeu reste relativement raide, et si Yvonne de Carlo joue la femme piquante avec talent c’est surtout Helena Carter, avec sa douceur et son naturel qui emporte le morceau. A mon sens le souci vient de Dan Duryea, peu critiquable mais qui campe un méchant totalement sous-utilisé, et de manière générale les personnages ne sont pas très bien écrits, ayant des réactions contradictoires, changeant du tout au tout en une scène.
Le film séduit finalement surtout pour sa plastique. De beaux paysages, une photographie couleurs d’un bel effet, le métrage dégage un charme un peu trop propret sans doute, mais qui séduit toujours l’œil du spectateur. Sherman ne force cependant pas sa mise en scène, et malgré sa beauté, ça manque un peu profondeur atmosphérique, c’est un peu figé. A noter cependant une belle bande son.
Le Barrage de Burlington est, à mon sens, un film d’aventure romantique au propos trop convenu pour vraiment séduire. On arrive à la fin et on se dit que l’on a vu un joli catalogue d’image, pour un scénario presque prétexte. Pas déplaisant, mais assez anodin. 2.5