Panique à Rock Island est un film correct, mais pas plus. Il se regarde néanmoins sans trop de difficultés, et s’avère un bon compromis entre le film d’épidémie réaliste et le film de zombie.
Il est doté d’abord d’une interprétation de qualité. Si le casting des jeunes est correct (Zoé Cramond et Eli Kent sont convaincants), le vrai point fort est indéniablement Grant Bowler. Il se débrouille avec aisance dans son rôle de chercheur-baroudeur, et il donne du relief à un rôle que l’on croyait avoir vu mille fois. C’est là plutôt une bonne petite surprise, même si attention, je n’ai pas dit qu’il faut s’attendre à des miracles. C’est efficace, mais c’est tout. Dans les seconds rôles il y a du bon (la doctoresse) et du moins bons (quelques rôles caricaturaux avec des interprétations un peu surjoué, comme les ouvriers du chantier).
Le scénario est très très moyen. L’histoire en elle-même n’a rien d’original, et part sur des sentiers archi-rebattus qui sont au final peu convaincants (je ne les détaille pas car il y a un « soi-disant » rebondissement qui doit surprendre). En fait il n’y a pas de surprise du tout. Malgré cela le rythme est assez soutenu, en dépit d’une insistance larmoyante et dramatique souvent pesante, et des poncifs classiques (le mourrant qui va mieux une minute avant de mourir histoire d’entendre des paroles réconfortantes et de dire des choses touchantes !). Panique à Rock Island reste donc très basique, malgré quelques passages bien vus (lorsque les infectés veulent fuir l’île).
Pour le reste, la mise en scène fait preuve d’une belle efficacité. Tilse se défend pour orchestrer la panique sur l’île, c’est clair, et il y a des plans ingénieux. Là c’est un bon point. La photographie est acceptable, mais elle garde un aspect téléfilm pas très agréable quand même. Les décors sont corrects, mais eux aussi, sans plus. Il ne faut pas vous attendre à des effets gores ou horrifiques dans Panique à Rock Island, lequel reste relativement grand public. Par contre il y a du vomi, c’est certain, et des maquillages qui tiennent la route. La musique respecte l’ambiance du métrage, même si elle s’avère assez neutre.
Pour conclure Panique à Rock Island est regardable, mais ne s’élève pas énormément au dessus des nombreux téléfilms catastrophes qui prennent pour trame une épidémie. Il s’en sort surtout car il n’a pas de gros défauts (en dehors peut-être de son scénario, mais celui-ci est suffisamment dynamique pour emporter le morceau), mais pas vraiment parce qu’il a de vraies qualités. Divertissant un soir, mais à mon sens, guère plus.