Ah, la comédie populaire française. Parfois de bons ratages, parfois des petites surprises sympathiques, comme Salut la puce, dont on regrettera malheureusement que le très bon départ soit ensuite moins enthousiasmant.
Le film est emmené par une galerie d’acteurs populaires bien connus, dont en tête Jean Lefebvre et Pierre Tornade. Globalement les acteurs sont idéaux dans leurs rôles respectifs, même si Jean Lefebvre tend à forcer la dose niveau « doux rêveur ». Reste qu’ils sont en adéquation avec leurs personnages, et le côté vieillissant de ces derniers (Lefebvre était en fin de carrière par exemple) donne un côté mélancolique au film. Une page qui se tourne en somme ! A noter aussi une belle prestation de la fameuse Puce, tandis que je regrette une présence trop discrète du casting féminin, notamment d’Ursula Buchefellner.
L’histoire commence fort bien, avec des allures de conte bienvenues. Humour, tendresse, gravité, parfois un peu appuyé, mais le film fonctionne sans souci. Après c’est plus délicat. Passé la première demi-heure le film invite à quelques décrochages, son histoire tendant à être plus basique, échappant de trop à la tonalité onirique et hors du temps de la première partie, qui pouvait davantage faire passer la naïveté des personnages et leur côté irréaliste. Le film se conclue cependant bien, et malgré cette lacune Salut la puce reste un film plaisant et original.
Visuellement Balducci, pas franchement réputé pour ses réussites cinématographiques se débrouille, même si sa mise en scène n’est pas le véritable atout du film. Sa photographie lumineuse, ses décors variés et authentiques avec son arrière-fond parisien fameux, et surtout la superbe partition musicale qui saisit d’entrée de jeu sont les arguments que peut faire valoir ce métrage.
Pour moi, franchement, Salut la puce est le meilleur film de Balducci, un de ses plus personnels, et un de ses plus intéressants. Le fait qu’il s’agisse d’une adaptation d’un de ses livres n’est probablement pas étranger à l’engagement visiblement plus sincère du réalisateur dans ce métrage au trait sans doute forcé, perfectible, mais touchant. 3.5