Au cinéma le 13 novembre : Il était une forêt, produit par Bonne pioche et distribué par Disney.
Le réalisateur de ce documentaire, Luc Jacquet, s'est illustré avec La marche de l'empereur et Le renard et l'enfant. Il revient aujourd'hui avec un long métrage sur la vie d'une forêt tropicale, thème issu de sa rencontre avec Francis Hallé, botaniste et spécialiste de l'écologie des forêts tropicales primaires.
Lorsque les hommes abattent l'une des forêts, à grand renfort de tronçonneuses, saviez-vous qu'il faut 700 ans à la forêt pour renaître et parvenir à maturité ? Il était une forêt nous propose un scénario ambitieux : compresser le temps afin que nous soyons les témoins d'un tel renouveau, normalement impossible à observer à l'échelle de la vie d'un homme.
Francis Hallé nous sert de guide et nous le suivons, sur le sol ou en ascension, puisqu'il n'hésite pas à grimper pour nous mener jusqu'à la canopée. Minuscule dans ce royaume où les géants sont verts, il nous révèle un monde que nous connaissons mal.
Le documentaire mêle les images filmées de la forêt tropicale avec les dessins naturalistes du botaniste, mais aussi à des images de synthèse, reconstitutions en 3D qui permettent d'accélérer le temps pour que les arbres poussent sous nos yeux. Ces ajouts sont clairement identifiables et complètent bien les scènes réelles.
Filmer dans la forêt, ce n'est pas simple, comme l'exprime Luc Jacquet : "Faire un film sur les arbres, c’est défier les règles du cinéma ! Un sujet apparemment immobile par rapport à notre échelle de temps, quand le cinéma est par nature la métaphore de l’oeil humain, un formidable capteur de mouvement. Un sujet qui s’élève jusqu’à 70 mètres de hauteur, quand le cadre de notre caméra est un rectangle horizontal, reflet de notre champ de vision. Un sujet qui pousse de quelques centimètres par an, quand nous tournons avec une caméra qui filme à 24 images par seconde… A posteriori, je crois que je n’ai jamais eu à réaliser un film aussi difficile !" Avec son équipe, ils ont dû développer des techniques leur permettant de filmer d'en haut ou de faire des travellings dans les arbres.
On en ressort fasciné par la vie végétale. Ces grands arbres nous semblaient immobiles, nous les découvrons plein de vie. Nous les croyions inactifs, ils se révèlent capables de nombreuses stratégies pour régner sur la forêt. Nous les pensions silencieux, nous découvrons la manière dont ils communiquent et les interelations crées avec les animaux.
Après avoir vu cela, après avoir découvert aussi ces 700 ans de développement de la forêt pour rattraper les ravages des hommes, qui pourra ne pas souhaiter protéger les forêts tropicales ? Il faut savoir qu'elles sont réellement en danger : Francis Hallé craint qu'elles n'existent plus dans seulement 10 ans...
L'association Wild Touch, fondée par Luc Jacquet, mène des campagnes pour sensibiliser le public sur ce sujet et recevoir des dons.