S'il fut pendant longtemps le dernier opus d'une saga à la tournure effrayante et caustique, le goût amer que nous avait laissé Le Fils de Chucky en 2004 se faisait vraiment (trop) ressentir, ce qui avait de quoi dépiter bon nombre de fans de la poupée tueuse préférée des terriens. Bien loin de l'univers des deux premiers films et n'étant pas exempt de tout reproche, ce désormais avant-dernier opus de la saga avait le don de nous laisser perplexe, condamné à être jugé décevant et débordant de bouffonnerie. Mais c'était sans compter sur Don Mancini, ayant bien l'intention de se rattraper avec un nouveau film mettant de nouveau en avant le tueur rouquin maléfique, qui ne fera malheureusement pas sa résurrection sur grand écran, mais bien à travers les rayons des supermarchés et autres arrière-boutiques. Alors qu'en tirer ? Beaucoup de satisfaction, indéniablement. Le retour de Chucky est à la hauteur des espérances, (re)plongeant enfin le téléspectateur dans une ambiance malsaine et glauque, tout ce qu'il faut pour assurer le minimum syndical pour faire renaître l'esprit cynique, sadique et sarcastique de Charlie Lee Ray. Les acteurs s'en sortent dignement, Fiona Dourif, pourtant très peu connue, pourrait faire une future screamqueen quasi-parfaite. Et malgré un twist final improbable voire inutile qui n'avait pas à pointer le bout de son nez, et un peu de grand-guignol dans la lignée des deux opus qui le précèdent - dont une scène de meurtre électrisante, assez grotesque en soit - (la pauvre Maitland McConnell alias Jill, dont le joli minois et la naïveté n'est pas sans rappeler une certaine Tamara Glynn, autrement dit Samantha dans Halloween 5) on retiendra principalement de Curse of Chucky une renaissance honorable, des clins d'œils récurrents fort sympathiques, une réalisation et mise en scène parfaites (on frôle le thriller/huis-clos !), et pour boucler le tout une histoire prenante, tous les éléments nécessaires pour une renaissance efficace et jouissive. Welcome back, Chucky !
Le nouveau long-métrage de Don Mancini, une nouvelle fois dédié à la poupée la moins digne de confiance du septième art vaut donc clairement le détour. Si le film n'atteint pas le paroxysme de l'angoisse, il aura au moins le mérite d'être la quintessence des DTV récents. Evidemment pas un chef-d'œuvre, évidemment pas dénué de défauts, mais un nouvel opus appréciable, efficace, jouissif et divertissant. Tant de qualificatifs pour un retour satisfaisant.