Chucky, voilà un nom qui ne vous sera pas définitivement pas inconnu. Avouez-le, qui n’a pas été traumatisé par le tout premier film sortit en 1989? Pour être honnête, et à titre personnel, c’est ce film, et quelques épisodes de Chair de Poule (et là je suis presque sûr que vous saurez desquels je parle), qui sont à l’origine de ma phobie des poupées, pantins, etc. Si la qualité des suites reste discutable, et que pour ma part, après Jeu D’Enfant, les seuls qui méritent assurément le coup d’œil ce sont La Fiancée de Chucky et Le Fils de Chucky, ce tout premier volet reste un incontournable et un classique du genre horrifique. C’est donc pour la sixième fois, et grâce à son créateur Don Mancini, que l’on retrouve notre chère poupée tueuse, mais malheureusement pas dans nos salles, le film étant cette fois sorti, et été produit, comme un direct-to-video, avec un budget limité donc (sûrement dû à l’échec commercial du Fils de Chucky, un film qui divise énormément au vu de son ton et de son approche complètement différente de celle de l’ensemble de la saga). Alors que vaut cette Malédiction de Chucky? Pas grand chose dans l’ensemble fort malheureusement. Car si la volonté de Don Mancini de renouer, certes de façon efficace, avec les origines de la saga est louable, le reste s’embourbe dans un torrent de révélations grotesques, et surtout d’incohérences en tout genre dans le seul but de ravir les fans, quitte à décrédibiliser l’histoire (l’exemple le plus frappant reste la scène post-générique, effectivement jouissive, mais totalement en trop et en contradiction avec la fin du film, ou encore le fait qu’un des personnages disparaisse de l’intrigue alors qu’il est au centre de celle-ci). Pourtant le film présente d’excellentes idées, comme par exemple cette scène de repas en début de film, énorme moment de tension et d’angoisse mis en scène avec une intelligence rare, et qui vous traumatisera sans doute du chili, de la scène dans l’ascenseur de la maison, ou encore le personnage de Chucky, qui après son one man show d’1h30 dans le film précédent, retrouve son côté effrayant, sadique, et son humour noir. Mais toutes ces idées sont gâchées par deux choses: l’histoire, et le scénario. Le film n’est pas un remake, c’est bel et bien une suite qui s’inscrit dans la continuité de la saga, et qui tente (oui, j’ai bien dit "tente") d’offrir des révélations pour raccrocher tous les wagons de la saga, mais qui le fait de façon beaucoup trop grotesque. Au lieu d’un film d’horreur qui se serait contenté d’effrayer, par une mise en scène d’ailleurs sublime, là dessus y’a vraiment rien à redire, et de surprendre, on se retrouve, une fois de plus et à l’image du nanard qui fait office d’épisode trois, dans une série B lourdingue, avec des meurtres timides et pas très inspirés, qui évite de peu de sombrer dans la médiocrité absolue uniquement grâce au personnage, et aux punchlines ravageuses de Chucky, fidèle à lui-même. Alors oui, c’est un constat un peu rude, surtout quand on sait que c’est une production un peu fauchée (mais fauchée à coup de 5 000 000 millions de dollars quand même), mais est-ce que cela excuse tout pour autant? Loin de là. Néanmoins, on saluera le jeu de la jeune Fiona Dourif, dont le papa, Brad Dourif, prête sa voix à Chucky, qui s’en sort à merveille pour son premier rôle, et un rôle pas facile de surcroît puisqu’il s’agit pour elle d’interpréter un personnage paraplégique, qui se déplace donc uniquement en fauteuil roulant. Si cela donne lieu à bon nombre de situations clichées et déjà vues (monter des escaliers à la force des bras par exemple), le personnage reste relativement bien utilisé. Pour ce qui est du reste du casting, pas la peine d’y aller par quatre chemins: de la chair et du sang fadasses, car trop peu utilisés en plus de ça, sans le moindre charisme, et surtout aussi creux que des huîtres que l’on viendrait juste de vider. Vous l’aurez compris, La Malédiction de Chucky, qui démarrait pourtant de façon grandiose, sur de bonnes idées, est une très amère déception. En conclusion: retour fracassant pour Chucky dans ce sixième volet qui renoue avec les débuts de la saga, mais pas dans le bon sens du terme. Un véritable gâchis d’idées pour servir des incohérences placées dans le film dans l’unique but de ne pas frustrer les fans, et ce au détriment d’une histoire et d’un scénario déjà grossiers. Un épisode très dispensable donc, et on ne peut qu’espérer que le prochain volet, s’il se fait, ne se contentera pas de si peu et haussera le niveau afin de redonner à notre poupée tueuse préférée ses lettres de noblesse d’antan.