Une suite inutile.
La saga de l'affreuse poupée Chucky continue sa petite route tranquillement. Près de huit ans après l'affreux Fils de Chucky, le réalisateur Don Mancini remet le couvercle avec un sixième opus bien étrange. N'ayant jamais accroché au concept de la famille de Chucky, hélas exploité dans deux horribles films, voilà qu'on nous propose un film qui se veut plus proche de l'esprit des premiers opus. On en est pourtant loin, très très loin ...
L'histoire se veut comme un prolongement du travail effectué auparavant. On fait la rencontre d'une famille atypique composée d'une fille paraplégique et de sa mère qui reçoivent un colis particulier : la poupée Chucky très soigneusement emballée dans un carton. Très vite, on se demande bien ce que fait la poupée ici, quelles sont ses intentions et quand va-t-elle passer à l'action ? La réponse ne se fait pas attendre puisqu'on assiste au premier meurtre dès les cinq premières minutes. Le film va donc nous montrer des meurtres sanguinaires ainsi qu'une histoire en lien avec les autres opus. Alors comme élément de réponse, on peut dire oui et non. Oui du fait qu'on a le droit à des meurtres sympathiques qui, bien que peu nombreux, restent bien fichus et particulièrement sanglants. La séquence du repas de famille est très bonne, on peut même se montrer optimiste en disant qu'il s'agit de la seule scène qui a réellement suscité de l'intérêt. Et enfin non parce que le scénario montre très vite ses nombreuses failles qui révèlent l'extrême pauvreté du script de départ. En effet, le réalisateur propose des liens très maladroitement amoncelés entre Jeux d'Enfant et cet opus afin d'expliquer les agissements de la poupée démoniaque. Quelle mauvaise idée que de proposer des flash back qui, en plus d'être mauvais, sombrent dans les abîmes des explications improbables et inintéressantes. On ne va pas en faire tout un plat, on dira juste que c'est bien creux et inintéressant dans la mesure où c'est tiré par les cheveux à s'en arracher le cuir chevelue. Le réalisateur campe sur un modèle de film obsoléte (le slasher n'est plus à la mode) et quitte à jouer la carte de la nostalgie, autant essayer de se plier aux normes actuelles du genre et non pas en proposant un schéma ultra prévisible datant des années 80-90. C'est vide, ça tourne en rond, et en plus le film se targue d'une fin en queue de poisson qui satisfera les fanatiques hardcore de la série, une bien triste consolation au vu du résultat calamiteux de cette séquelle.
Côté casting, c'est une chute libre qui nous attend. On nous sert le même acteur depuis le début, à savoir Brad Dourif qui, cette fois-ci, cabotine dans le rôle de la poupée Chucky, mais également dans le rôle de Charles Lee Ray qui est lamentablement exploité lors de quelques séquences flash-back. Le réalisateur à beau proposer des acteurs incompétents, même la charmante Jennifer Tilly à la poitrine généreusement siliconée, n'est guère convaincante dans son petit rôle. En ce n'est même pas la peine d'évoquer les autres acteurs qui se contentent de surjouer chaque scène afin de rendre la séquence ridicule. On sait tous que Chucky ne fait pas dans la dentelle en terme de dialogues, mais là les dialogues sont réduits à leurs strict minimum, à croire que le tout a été bâclé à l'arrache afin de boucler le film dans les temps.
La réalisation est une ca-tas-trophe à tous les niveaux. Les animations de Chucky datent du siècle passé, ou alors est-ce une volonté de s'inscrire dans la lignée des précédents opus ? C'est vilain, mais par la touffe rousse pétard de Chucky, qu'est-ce que c'est laid tout ça ! Les animations sont saccadées, peu convaincantes et surtout indignes d'un budget de 5 millions de $. On passera aussi sur les marres de sang rouge flashi à s'en arracher la rétine. Les rares apparitions de Chucky sont loupés des effets spéciaux (ou de la marionnette, impossible de le dire tant c'est moche) aux dialogues qui sont d'une vulgarités sans précédent. En terme de décors et de variété, on est cantonné à un huit-clos bien vide, ce qui met en doute le sérieux de la production. Les musiques ne respectent pas les thèmes précédemment utilisés. Bref tout sonne faux aux pays des poupées tueuses.
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Les + : la scène du repas de famille
Les - : l'histoire, les acteurs, les animations de chucky, les musiques, la réalisation
Note : 3 / 20
Don Mancini avait bien amoché la poupée avec Fils de Chucky, mais il enfonce carrément la scie sauteuse dans la poire de cette abominable poupée qui en perd même la tête. Le scénario tourne en rond en voulant nous faire gober une histoire de couple foiré qui amène à la possession de la poupée. Les acteurs surjouent à mort à l'image du pauvre Brad Dourif qui cabotine dans le rôle de Chucky, rôle qu'il porte depuis le premier opus. Une déception, mais en même temps ce n'est pas une surprise au vu du piètre niveau de la saga depuis Chucky 3. Un opus décevant qui mérite une belle place aux oubliettes où soutiennent actuellement les colloques des navets anonymes.