Après une trilogie qui a quand même assez mal vieilli et un épisode 4 très rafraîchissant mais malheureusement suivi d'un "Fils de Chucky" beaucoup trop centré sur l'humour de bas étage jusqu'à en devenir parfois gavant, la saga Chucky avait visiblement besoin de prendre une pause. L'attente (de presque une décennie) aura valu le coup, avec ce sixième épisode qui fait à la fois office de reboot, de retour aux sources mais aussi de suite directe. Fini l'humour un peu trop pipi caca mit sur le devant de la scène et balayés les fantaisies familiales de la poupée sanglante. Ici, on retrouve simplement ce qu'il fallait garder : Chucky, un lot de futures victimes, une grande maison et des meurtres. Un schéma parfait pour le retour de notre poupée favorite. Premier point sur lequel La Malédiction de Chucky tape fort : les personnages. Rarement les protagonistes ont été aussi charismatiques, funs et attachants, que ce soit dans la saga Chucky ou même dans le monde du slasher movie. De l'héroïne en fauteuil roulant (accessoire généralement réservé à un second rôle malheureux; coucou Vendredi 13 chapitre 2) à sa sœur excentrique en perpétuel conflit avec son mari en passant par la jeune fille au pair sexy ou encore le prêtre qui va vite se rendre compte qu'il n'est pas bon d'avoir la foi dans un film d'horreur, "Chucky 6" (pour faire court...) offre un lot de personnages qui figure parmi les meilleurs jamais proposés dans le cinéma d'horreur de ces 15 dernières années, et qui est clairement (bien que ce soit ne soit pas un exploit) le meilleur casting de la saga. Peu nombreux mais suffisamment creusés, ils offrent des scènes plus que sympathiques (le quiproquo entre l'héroïne et sa sœur, par exemple; le dialoguiste a géré, pour le coup) et à des interactions aussi surprenantes que plaisantes. Mais LE personnage du film, Chucky, se montre définitivement au top de sa forme. Discret lors de la première partie du film (nous imposant une agréable attente quant à la révélation de sa personnalité machiavélique que l'on affectionne tant), il est tout simplement parfait dans la seconde. Son humour est ici parfaitement bien dosé : ni trop peu (Chucky 1, 2, 3) ni too much (Chucky 5), ponctuel et bien cynique. Les meurtres, eux, sont tout à fait satisfaisants (de l'accident bien sanglant au classique coup de couteau sans oublier la très réussie scène de suspens quant à l'assiette empoisonnée lors de la scène du dîner - comme quoi, il vaut mieux miser sur la qualité que sur la quantité). Enfin, le final du film (qui arrive bien vite tant la globalité du métrage est savoureuse), s'il déroutera quelque peu ceux qui découvre Chucky pour la première fois, est un véritable cadeau aux fans de la saga. Alors que l'on pensait que le film jouait la même carte qu'Halloween 20 Ans Après (à savoir effacer les événements des précédents films pour plus de facilité), la révélation finale fait un lien directe avec le premier épisode (sans oublier la mention aux événements des opus intermédiaires), pour plus de cohérence scénaristique. Enfin, les toutes dernières scènes encrent encore plus cet objectif de clins d'oeil aux fans, que seuls eux pourront saisir et apprécier. En somme, fans de la première heure ou simples amateurs de slasher movies réussis, jetez-vous sur La Malédiction de Chucky. Il s'agit non seulement du meilleur film de la saga (suivi par La Fiancée de Chucky), mais aussi de l'un des films d'horreur les plus funs et réussis du 21e siècle ! Cela paraît peut-être un chouilla exagéré sur le papier, mais rendons-nous à l'évidence : vu ce que l'on se bouffe la plupart du temps,...