Prêt à tout : les secrets du tournage

Pour la deuxième fois consécutive, Nicolas Cuche a travaillé sur la base d’un scénario écrit et imaginé par Laurent Turner. "Je crois que nos univers se répondent. Je n’apprécie pas le cynisme, je préfère ce qui est positif et humain, et je me retrouve dans cette histoire", indique le réalisateur. En 2011, le scénariste lui avait couché sur papier celui de La Chance de ma vie avec Virginie Efira, François-Xavier Demaison, Thomas N’Gijol et Raphaël Personnaz.

Julia Levy-Boeken a beau posséder la nationalité française, elle n’en a pas moins boudé les productions de son pays ces dernières années. Avant Prêt à tout, l’actrice de 29 ans n’avait plus tourné dans un long-métrage tricolore depuis 2001 et Les fantômes de Louba réalisé par Martine Dugowson. Si la jeune femme a surtout travaillé à la télévision, elle est apparue en 2013 dans World War Z avec Brad Pitt où elle interprétait une réfugiée israélienne.

Nicolas Cuche, son scénariste Laurent Turner et son producteur Eric Jehelmann n’ont pas cherché longtemps pour trouver leur interprète principal. "Quand on a commencé le casting, Max Boublil n’était pas aussi connu qu’il l’est aujourd’hui, mais ce qu’il dégageait était une inspiration pour Laurent Turner et pour le producteur Eric Jehelmann. Nous sommes allés le voir en spectacle et avons tout de suite été convaincus que le rôle était pour lui", se souvient le réalisateur. "Lorsque j’ai reçu ce scénario, je n’avais pas encore beaucoup l’habitude d’en lire. Je m’y suis plongé naturellement. (…) Je l’ai lu comme on lit un roman. C’est plutôt bon signe, non ? J’ai aussi trouvé que Max me ressemblait…", abonde Max Boublil.

Pour sa première expérience au cinéma, Redouanne Harjane a vécu un tournage pour le moins décousu. En effet, le jeune homme n’a eu que très peu recours au scénario pour son interprétation de Malik, l’un des meilleurs amis de Max dans le film. "Beaucoup de ses scènes sont le fruit d’improvisations que j’ai faites avec lui en amont et que j’ai retranscrites", remarque Nicolas Cuche, qui admet s’être simplement contenté de guider son apprenti comédien.

Les scènes dans l’usine ont constitué l’un des principaux défis qu’a dû relever Nicolas Cuche. Ce dernier et ses équipes ont ainsi effectué un double tournage : en studio où ils ont construit une usine fictive et dans une déjà existante à Marmande, à 90 km au Sud-Est de Bordeaux. Un encrage qui a permis d’apporter de la crédibilité à l’action : "On a pu tourner un week-end, avec les vrais employés, captant plein de plans, de situations avec mes comédiens parfois sur le vif, d’inserts, de machines en marche. J’avais vraiment envie que cette usine sonne juste", apprécie le réalisateur.

Du fait de la nature même de son tournage, effectué décor par décor, Chantal Lauby n’a passé qu’une semaine sur le plateau d'un tournage qui en a duré huit. Une courte présence qui a frustré le réalisateur Nicolas Cuche : "J’ai passé une semaine avec Chantal à filmer dans l’hôtel, et puis je ne l’ai plus revue ! C’était terriblement frustrant parce que c’était comme un film dans un film. Il me restait encore tout un film à faire sans un personnage que j’avais vu naître et exister avec bonheur. Je voulais qu’elle revienne !", s’exclame-t-il.

En plaçant la fermeture d’une usine au cœur de son histoire, Prêt à tout apporte un écho social à la réalité de notre société. "Quand il a été pensé, nous n’étions pas dans un contexte social aussi marqué, où l’on parle beaucoup d’usines qui ferment. Le réel s’est rapproché du film, lui donnant à mes yeux une pertinence toute particulière, même si notre but n’est bien évidement pas de faire un film sur la crise", remarque Nicolas Cuche.

Humoriste avant d’être acteur, Max Boublil a apprécié pouvoir échanger sur un plateau avec d’autres comédiens. "Au cinéma, on se raccroche beaucoup à ce qu’envoie le partenaire, pour essayer de rebondir dessus. J’adore réagir, y compris à ce qui est inattendu. On était servis sur ce film parce qu’entre Chantal, Steve et Redouanne, ça fusait de partout", s’amuse-t-il.