Les studios DreamWorks alternent le bon et le mauvais depuis des années, dans la course folle à la gloire face à une concurrence musclée. Après des succès critiques et publics tels que Dragons et sa suite ou encore les Croods, la maison SKG semble opter pour la facilité avec Home, film d’animation aseptisé, au design enfantin, aux couleurs criardes et à la morale suave. Invasion extraterrestre, exclusion sociale et aventure sont au centre du récit, un récit par ailleurs plutôt correct qui plaira d’avantage aux petits qu’aux grands. Le public cible est ici plus jeune qu’à l’accoutumée, la modélisation des personnages en attestent, de même que l’humour passablement grotesque déployé, façon cartoon et à mille lieues des standards d’animations contemporains. Quoiqu’il en soit, le film se laisse regarder mais agace fortement pour une raison bien particulière, Rihanna.
Oui, la vedette de la pop, madame Barbade, est omniprésente, ne se contentant pas de doubler l’héroïne de l’histoire, mais nous offrant son répertoire presque intégral de chansons niaises qui alourdissent à l’excès ce film pour les plus petits. Oui, les oreilles foncièrement outrées, difficile de conjuguer musique pop électronique à la mode, façon Charts US en puissance, et film d’animation drolatique, une production qui pouvait aisément se passer de ce placement nauséabond de produit. La chanteuse, à elle toute seule, défigure ce joyeux petit délire, s’incrustant partout, jusque dans le physique de la jeune humaine qu’elle double. Le capitalisme dans sa version film d’animation. Dégoûtant.
Bref, sans Rihanna, Home aurait été un film tout à fait acceptable. Rien de plus à ajouter si ce n’est que l’intérêt premier de l’entreprise, sans doute possible, est le petit extraterrestre de qui vient tout l’humour du film. 07/20