Dreamworks, cher Dreamworks, toi qui nous offre si souvent des œuvres d'apparence originales, en vérité si quelconques, quelle drôlerie insipide et stéréotypée pourrais tu encore pondre pour engranger quelques millions supplémentaires sur le dos des mioches innocents (ou plutôt sur celui de leurs parents) ? Et comme il y a toujours un mince espoir que tu t'assagisse un jour, je m'en suis allé voir si ton dernier chef d'oeuvre avait quoi que ce soit dans le ventre pour tenir la distance. En route met en scène l'invasion fulgurante de la planète Terre par de drôles de petits aliens violacés, les Boov. Allez, hop ! On parque les 7 milliards d'humains en Australie et on s'incruste à leur place. Bordel de sales E.T. totalement sans gène ! Le pire, c'est qu'ils pensent faire plaisir ! Et bien, pas à la jeune Apéritif Tucci (dans le prochain Dreamworks, allez-y franchement, mettez-nous les plus grandes blagues de Mr et Mme ont un fils...) qui se retrouve dernière humaine "au monde" au milieu du peuple des Boov. Mais quand elle fera la rencontre de Oh, l'alien un peu con, gaffeur, sympa et différent (ça rappelle franchement le personnage de Sherman dans le dernier Dreamworks en date), elle reprendra espoir de revoir sa mère. Ils entament alors à trois (oui, le chat de la demoiselle est de la partie, histoire de rajouter le côté mignon du chat potté) un voyage vers Paris afin de récupérer des informations au central d'informations de la tour Eiffel (et sinon, vous n'aviez pas un endroit plus cliché ?). Voila pour le fil conducteur.
Evidemment, les deux compagnons de voyage (je ne compte plus le chat puisqu'il ne sert à rien du tout de tout le film) auront du mal à cohabiter mais apprendrons à s'apprécier (là, ça me rappelle Shrek). Bien entendu, il y aura de méchants extraterrestres en approche pour que l'on ne s’ennuie pas trop à suivre ce voyage qui enchaîne un grand nombre de scènes plus ou moins sans intérêt : quelques gags et blagues, des remarques nombrilistes adolescentes tandis que le sort de l'humanité est en péril ou tout simplement quelques situations de danger sans conséquences. Un voyage que l'on fait pourtant un peu durer pour gagner sur la durée du film. Mais si vous n'êtes pas encore sorti de la salle en espérant du mieux à leur arrivée à Paris, vous pourrez découvrir des humains tellement préoccupés qu'ils en sont totalement passifs sur leur sort, Oh passant même parmi eux sans s’inquiéter de se faire taper. Vous pourrez aussi voir enfin l'intrigue sur les vilains-pas-beaux aliens progresser pour aboutir sur une conclusion franchement prévisible.
Bien entendu, Dreamworks avait de vrais messages à faire passer, tout à fait novateurs : acceptez la différence, la famille est importante, il faut se faire des amis. Mais on pourra en comprendre d'autres, tout autant intéressants : le meilleur chef est toujours le plus stupide, le vol est souvent impuni, le plus fort fait la loi, devenez populaire et vous aurez plein d'amis. Quelle merveille. Mais à défaut d'un contenu qui vaut le coup, il faut tout de même reconnaître que le film profite d'une bonne réalisation et que les moins de 7 ans devraient le regarder sans pleurer. Espérons juste que ce studio pompe à fric ne pousse pas le vice jusqu’à faire (comme à son habitude) une suite à ce En route absolument oubliable.