Le dernier dessin animé des studios Dreamworks, En route, réalisé par Tim Johnson qui avait travaillé sur Dragons, nous emmène dans un monde gentillet mais haut en couleur où se croisent des envahisseurs inoffensifs, l’humanité et une menace extraterrestre mystérieuse.
Les boovs sont une espèce d’alien à la fois égocentrique et trouillard. Ils fuients constamment, de planète en planète, pour échapper à leurs ennemis, les terribles gorgs. Leur dernier squat planétaire devient la Terre. Ils isolent les humains dans des villes qu’ils pensent idéales et s’installent dans leurs maisons. L’un des boovs, Oh (Jim Parsons), va rencontrer une jeune humaine, Tif (Rihanna) et une amitié qui ne va pas de soi va naître. Ils vont partir à la recherche de sa mère Lucy (Jennifer Lopez).
En route tient surtout dans le qualificatif « mignon » sur la forme comme sur le fond. Simple et agréable, les boovs, espèces de guimauves cosmiques à tentacules sont prompts à remporter l’immédiate empathie de tous les enfants. En peluche, ils feraient fureur, c’est certain. La bouille de Oh le rend attachant malgré ses petits défauts. Idée intelligente, ses sentiments sont représentés par un changement d’aspect, la couleur de sa peau changeant selon l’humeur. À la manière de ces bagues qui furent si populaires dans les années 90 et qui par thermo-réaction devait donner votre humeur. Pour rester dans cette imaginaire candide, n’oublions pas la voiture qui marche à la granita pour donner un peu plus de peps et de fraîcheur encore à l’animation pétillant alors au sens propre, les bulles de soda envahissant l’écran. Il suffit de rajouter la bande-son de Rihanna pour donner au tout ce qui lui manquait de hype et de l’accompagner avec Jennifer Lopez pour garder cet aspect « nineties ».
D’un point de vue scénaristique, au contraire, l’histoire n’est pas à même de nous faire vivre des rebondissements inattendus, pas plus que les enjeux deviennent véritablement épique. La principale qualité des boovs est aussi leur principal défaut. Ils sont trop mignons pour que l’on croie un moment à une quelconque tragédie possible. Bien que le dénouement, facile à deviner par avance, n’en soit pas moins émouvant, En route, malgré son titre évocateur manque un peu de goût pour l’aventure. Il reste que le film d’animation a la bonne idée de donner de manière subtile quelques conseils aux jeunes génération en diffusant un message positif sur le bon usage des réseaux sociaux et de l’internet en général. Ainsi, le danger gorg sera réactivé par un mauvais usage de la confidentialité de ses messages par Oh. Dans la même idée, les autres boovs sont constamment connectés, asociaux et identiques tandis que Oh développe une personnalité bien à lui et privilégie le contact direct ce qui le rapprochera de Tif. Et pour finir, En route est surtout un cheminement vers l’amitié et vers la paix entre les peuples, la mésentente des gorgs et des boovs étant un malentendu.
En route n’est pas le dessin-animé inoubliable qui marquera des générations mais le message positif et l’humour bonne enfant justifiera amplement une petite visite en famille dans le cinéma le plus proche.
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