Pour se glisser dans la peau de Tarzan, Alexander Skarsgård s’est durement entraîné pendant quatre mois durant lesquels il n’a pas eu de contact avec ses proches. Il passait son temps à soulever des altères, courir, faire de la natation et s'entraîner aux arts martiaux pour se forger l’imposante et athlétique carrure de son personnage. C’est l’entraîneur et nutritionniste Magnus Lygdback qui a pris le comédien en charge. Le réalisateur David Yates souhaitait que ce nouveau Tarzan soit bien sûr très musclé mais moins que dans les précédents films et il fallait qu’il soit plus sec et plus mince.
Henry Cavill, Tom Hardy et Charlie Hunnam ont été envisagés pour se glisser dans la peau de Tarzan. Les trois acteurs refusèrent car trop occupés avec d’autres projets, comme par exemple Batman v Superman pour le premier.
Emma Stone et Jessica Chastain ont été considérées pour le rôle de Jane avant que Margo Robbie, révélée par Le Loup de Wall Street, ne soit choisie pour se glisser dans la peau de ce personnage.
Christoph Waltz a à nouveau été choisi pour camper le méchant central d’un film, après ses rôles dans Inglourious Basterds, The Green Hornet, Les Trois Mousquetaires, De l'eau pour les éléphants et 007 Spectre.
Avec un budget pharaonique de 180 millions de dollars (à titre de comparaison, celui du premier Avengers était de 220 millions), Tarzan est le long métrage le plus cher centré sur le célèbre personnage amoureux de la jungle. Le Disney de 1999, Tarzan de Kevin Lima et Chris Buck, avait couté quant à lui 130 millions de dollars et est donc le deuxième Tarzan le plus coûteux de l'histoire.
Gary Ross, David Yates et Susanna White ont été considérés à la mise en scène du film lorsque le projet en était à ses débuts et c’est le second qui a finalement été choisi.
Que ce soit au cinéma ou à la télévision, le personnage mythique de Tarzan créé par Edgar Rice Burroughs en 1912 dans le roman "Tarzan seigneur de la jungle" a déjà donné lieu à de nombreuses adaptations et a été campé par de nombreux interprètes. Parmi ces derniers, nous pouvons compter Kellan Lutz (Tarzan, 2013), Casper Van Dien (Tarzan et la cité perdue, 1998), Wolf Larson (Tarzán, 1991 - 1994), Christophe Lambert (Greystoke, la légende de Tarzan, 1984) ou encore Johnny Weissmuller (Tarzan, l'homme singe en 1932, suivi de plusieurs films consacrés au personnage dans les 1930 et 1940).
Outre le metteur en scène David Yates, Tarzan a réuni plusieurs autres personnes qui ont, dans leur carrière, travaillé sur la saga Harry Potter. Nous comptons ainsi dans les crédits du film le chef décorateur Stuart Craig, le chef monteur Mark Day et le superviseur des effets visuels Tim Burke.
Aucun animal vivant n'a été utilisé durant le tournage du film : toutes les bêtes sont des créations numériques. Ce choix est à mettre en parallèle avec la difficulté de gérer les animaux sauvages sur un plateau et la qualité des effets spéciaux actuels.
Josh Ponte, qui a consacré ces quinze dernières années à tenter de préserver les ressources naturelles et la faune du Gabon, a pu faire découvrir les paysages du pays via un hélicoptère de l’armée à David Yates. Ces endroits reculés, filmés en six semaines après le tournage en studio, ont fourni aux décors de Stuart Craig, dans lesquels ils ont été intégrés, la complexité des arrière-plans. Josh Ponte était également présent pendant le tournage en tant que "conseiller technique Afrique".
Avant de passer à la conception numérique des animaux, le superviseur des effets visuels Tim Burke et ses collaborateurs ont commencé par visionner des documentaires animaliers et se sont rendus au zoo. A partir de ces recherches, les infographistes ont recréé la faune que l’on aperçoit dans le film : gorilles, lions, éléphants, gazelles, zèbres, hippopotames, autruches, gnous et crocodiles.
Deux difficultés majeures ont été inhérentes à la conception des animaux : le fait qu'il y ait plusieurs espèces et les scènes où Tarzan entre en contact physique avec certaines d'entre elles. Ces séquences (comme par exemple celle où Alexander Skarsgård se bat contre Akut) ont nécessité la présence d'un cascadeur en combinaison grise pour servir de doublure à l’animal, comme c'était récemment le cas avec la scène de l'ours dans The Revenant.
Les cascadeurs ont été aidés par le chorégraphe Wayne McGregor qui leur a appris à entrer dans la peau d'un gorille : "Ils ne devaient pas se mouvoir exactement comme des gorilles mais ils devaient incarner un gorille dans son identité même. Cette discipline les obligeait à ne plus réfléchir comme des humains. On a donc organisé plusieurs ateliers pour mieux en comprendre les enjeux : Comment se tenir sachant que vous ne faites pas du tout la même taille ? Comment faire pour se déplacer d'abord à quatre pattes puis comme un bipède ? Comment cette évolution affecte-t-elle les mouvements de votre tête, de vos épaules, de vos bras et de vos jambes ? Que signifient tous ces différents gestes ?"
Pour les scènes où Tarzan se balance d'un arbre à l'autre et saute d’une falaise, un personnage entièrement numérique a été créé et un trapéziste du Cirque du Soleil a servi de modèle aux infographistes. Le visage du double numérique est toutefois bien celui d'Alexander Skarsgård.
"Pour ce projet, on a mis au point une méthode intéressante de filmer son visage. On a construit une large plate-forme circulaire montée de 16 caméras avec capteurs Red Dragon pour filmer en temps réel les expressions du visage d’Alex pendant qu’il joue. À partir de là, on a pu générer en temps réel une image géométrique de son visage, une mise à plat de ses traits convertis en surfaces illuminées, que l’on a ensuite intégrées à ce personnage numérique. Grâce à cette méthode, c'est bien son interprétation et ses expressions de visage qu'on a pu saisir, puis on les a éclairées différemment pour correspondre à chaque scène. Du coup, même si le corps est généré en infographie, on voit vraiment le visage d’Alex", explique le producteur des effets visuels Tim Burke.
Comme il était impossible d'envoyer une équipe de tournage sur place, les décors ont été filmés depuis les airs via un dispositif de six caméras, arrimé à un portant construit par Shotover, une société spécialisée dans les systèmes de prises de vue aériennes pour le cinéma. Le portant, constitué de deux rangées de trois caméras, a ensuite été monté sur le nez de l’hélicoptère, permettant au directeur de la photographie Henry Braham de filmer en détail les différents types de paysage du Gabon.
Certaines scènes, comme la descente d'une rivière ou l'exploration de la jungle, ont nécessité une technique de filmage dite "de la pêche à la ligne" qui consiste en un portant suspendu à un câble de 15 mètres de long, permettant aux caméras de filmer des endroits inaccessibles depuis le sol.
Le décor le plus complexe a été la cascade de la montagne. Pour le rendre crédible, le superviseur des effets spéciaux David Watkins et son équipe ont utilisé une rangée d’énormes pompes à injection, vaporisant l’eau sur des plaque et faisant dévier la masse liquide en l’éparpillant pour lui donner relief et épaisseur.