En plein élan des réadaptations de grands classiques des dessins animés par le film réaliste qui se fait ressentir à cette époque, cette tentative à la mérite non seulement de proposer quelque chose de qualité tant visuelle que scénaristique, mais c'est surtout la voie entreprise pour raconter cette histoire populaire plus que connue et traitée à travers tout une pléiade d'œuvre de tout genre, car on est loin de la relecture ou la réadaptation classique qui semble tenir à cœur majoritairement au grand public, là il s'agit bien plus d'imaginer l'après de ce que tout le monde connaît déjà, tout en parvenant grâce à quelques flash back et des scènes de retrouvailles avec la faune de la jungle, à revenir de temps à autre sur des éléments clés de l'histoire, façon subtile et plus qu'intelligente pour offrir une fresque plus intrigante et surtout assez surprenant dès les premiers instants du film, quand on prend conscience que ce qui va être établie semble ne pas être ce à quoi on s'attendait. Ainsi c'est dès la première scène que l'on ressent cela, qui traite un tout autre sujet que celui connu habituellement, donnant ce côté déjà très intrigant, mais c'est aussi à travers ce passage initial que l'on retrouve également les forces qui vont faire de cette fable narrée a de très nombreuses reprises au cinéma, un moment assez unique et complément dans son temps, que ce soit par les effets spéciaux ou certains plans large impressionnant, on est bien plus dans la fresque épique, et cela est très plaisant, bien que l'ensemble du film reste très familial et surtout que tout n'y est pas à retenir, soit une bonne dose de niaiserie assez insupportable à certains moments ou encore des personnages pas tous égaux dans l'intérêt qui leur est porté. Mais quand on rentre un peu plus dans le film en lui même, il y a tout de même un poignée de bonne choses, à commencer par la capacité de D. Yates à proposer un film qui s'adresse à tout public mais ne lésinant pas sur le spectacle et les péripéties grâce à des effets visuels d'une première part, qui donne vraiment une puissance indéniable à tout ce qui est illustré, surtout quand il s'agit de scènes totalement numériques, car bien que l'on sache pertinemment et que l'on sente cela peut être même un peu trop tellement il y a en a, le réalisateur parvient sans trop de souci à nous transporter dans son imaginaire, et c'est la seconde force ici, la mise en scène qui donne ce fort sentiment d'immersion malgré que tout soit irréels, par une réalisation très maîtrisée et surtout des passages au rythme effréné, à l'image splendide et l'ambiance assez prenante, ce qui permet d'être facilement embarqué dans ce qui est à l'écran, même si quelques scènes plus sentimentales ou morales ont tendance à faire retomber le soufflé à certains égards, surtout que c'est moments là ne sont pas les plus notables, ainsi ce qu'il faut retenir comment souvent dans les films de D. Yates, c'est que chaque histoire possède son potentiel d'imaginaire et d'éléments qui ne sont pas réels en tant que tel, mais qui sont absolument crédibles par sa manière de mettre en image tout ce qui ne pourrait être possible de cette manière sans le numérique, car même si ce film la en dépends totalement, il faut savoir tout de même pouvoir rendre cela envisageable et ça fonctionne dans l'ensemble, néanmoins il est difficile de passer à côté dès multitudes de détails qui restent pas très sérieux à l'écran, surtout quand il s'agit du célèbre balancement de liane en liane qui peut paraître exagéré à certains égards. Quoiqu'il advienne le spectacle visuel est au rendez-vous à travers de scènes incroyables mêlant les animaux aux hommes tout en conservant un degré de réalisme plus qu'acceptable, comme le piétinement des gorilles qui est un élément récurent, ce dernier est archi bien rendu à l'image, et il en va de surcroît quand les scènes sont plus actives, avec un rythme bien plu puissant et mettant ainsi en scène des affrontements ou des courses à travers la jungle de grande envergure et surtout d'une excellente qualité, faisant de la plupart de ses moments quelque chose de surprenant et très énergisant, largement à la hauteur d'un bon nombre de blockbusters hollywoodien, seulement on a tendance à remarquer qu'en face de ces scènes fortes en action, il y'a des passages bien plus inutiles ou encore trop niais, et qu'il on tendance à dévitaliser le travail visuel fait en amont. Et cela n'est seulement dut au scénario, qui est bien surprenant initialement mais reprend vite une routine classique à de nombreux instants de sa narration, car en dehors de cela, il est évident que le casting du film propose bien trop d'inégalité sur les différents personnages, ce qui est d'autant plus navrant quand il s'agit de personnages majeurs ou même d'acteurs habituellement géniaux, en effet à commencer par le héros éponyme, plutôt méconnu et qui n'apporte rien d'autre au personnage que ce physique assez sauvage et le visage assez neutre qui par contre correspond totalement à cet homme par ce charisme très animal que l'on ne peut nier, mais en dehors de cela il est difficile d'en faire une protagoniste central tellement il s'efface à l'écran sauf peut être dans les scènes plus vitaminées dans lesquels il revient au premier plan, sinon par grand chose à en retenir de plus, bien sûr quand il s'agit de l'autre personnage essentielle de cette histoire, c'est peut être même pire, que ça soit à travers l'actrice en elle même qui n'a rien de transcendante, ou à travers l'héroïne qui est rapidement insupportable par ce qu'elle représente dans cette adaptation et surtout par son excès de niaiserie bien trop palpable et lourd, faisant de ses apparitions et des actes des éléments sans saveurs, plombant même de temps à autre l'ambiance intéressante mise en image. En outre, il faut relever évidement la présence de C. Waltz qui malgré le plaisir procuré dès les premiers instants qu'il apparaît, d'autant plus que le personnage lui colle à merveille et laisse attendre un méchant digne de ce nom et pourtant ce dernier ne trouve absolument aucun crédit dans l'intrigue, et encore moi à l'écran étant donné que son rôle ne reste qu'une simple justification de scénario et n'est absolument exploité, finalement le seul "grand" de ce casting à apporter un peu de forme à de nombreuses scènes par son charisme, cette façon de posséder son personnage et bien évidement sa capacité en donner du sens aux messages délivrés à travers ses dialogues, S.L. Jackson est bien l'unique protagoniste qui fait vraiment plaisir, qui arrive toujours à décrocher un rire ou deux par sa simple interprétation et une gueule unique, mais c'est aussi grâce au lien que ce personnage trouve avec le fond qui constitue le scénario, soit les idées nouvelles liées à la guerre civile aux USA ou encore tout ce qui a attrait aux colonies africaines de cette époque, donnant un vrai décor historique à une œuvre souvent adaptée sans cet aspect la, qui donne pourtant une force supplémentaire à ce qui est raconté. Quand on regarde bien à travers ce film, on trouve un bon nombre de très bonnes choses, et il est clair que l'on peut saluer la façon de revoir une histoire déjà très connue mais dont les précédentes adaptions étaient assez simplistes, ici on sent bien la volonté d'apporter du spectacle tout en délivrant un message et en établissant tout un tas d'éléments historiques et sociaux menant à la réflexion donnant un sens bien plus profond à ce que l'on semble connaître, néanmoins on relève bien trop de faiblesses en dehors des effets visuels de très bonne facture et une utilisation de numérique qui fonctionne simplement, apportant un rythme indéniable, à côté de cela on ne peut s'empêcher d'être agacé par une bonne partie des protagonistes ainsi que des événements qui se passent, menant hélas à la conclusion que c'est clairement la narration qui a tendance à tirer ce film ce le bas, alors que l'originalité initiale reposait sur cette surprise quand à la manière de raconter quelque chose de connu, ce qui est dommage vu la beauté visuelle à laquelle on peut assister ici.