Un fucking bon film tsé! Un thriller haletant qui dégage une putain d'ambiance et ou la tension est constante. Ce film a vraiment son style et il est très bien interprété, je regrette juste qu'il n'ai pas duré un peu plus longtemps!
« À l'impossible, je suis tenu » est écrit sur l'une des cuisses de Xavier Dolan. Citation de Jean Cocteau, elle montre à tous que le jeune prodige canadien n'a peur de rien et qu'il peut, à vingt-cinq ans, être l'auteur de quatre films. Il opère avec Tom à la ferme un virage cinématographique, en prenant la direction du thriller psychologique. Suite à la mort de son amant, Tom se rend à son enterrement dans une ferme isolée, où il rencontrera la mère et le frère du défunt, violent et impulsif.
La blondeur de l'acteur-réalisateur, surprenant au premier abord, reflète les blés dans lesquels ce personnage s'est enfermé, dans lesquels il se sent en danger, dans lesquels enfin, il s'est abandonné. La pesanteur de la narration ne vient pas de la violence physique dont Dolan fait preuve à l'image, mais par sa palette de couleurs, bien plus nuancée que dans son œuvre précédente. Ce teint fade et gris qui colle à Tom à la ferme nous baigne dans une ambiance anxiogène et n'est pas sans rappeler le miraculeux Bullhead. Comme ce personnage principal, nous vivons dans cette campagne perdue et en dehors de toute civilisation. Cela fait trois semaines que Tom est dans cette ferme, on croirait pourtant que nous y sommes depuis trois ans.
Qui sommes-nous et quels sont nos penchants à l'égard d'autrui ? Le cinéaste balaye ces questions d'un revers de manche pour nos engouffrer dans nos désirs les plus sombres. Cette relation sadomasochisme nous passionne et nous effraie. Déjà avec Laurence Anyways, le québécois redéfinissait l'amour entre un transsexuel et sa femme. Aujourd'hui, il nous montre que nos pulsions sexuelles ne sont pas forcément celles que l'on croit. De manière plus virile (le très charismatique Francis) et bestial (l'espace agricole menaçant), Tom à la ferme hypnotise par son malaise.
Son cadre s'est agrandi pour sa nouvelle œuvre, mais ce n'est pas pour ça que le réalisateur ne nous enferme plus dans un récit sordide, bien au contraire. Il traduit esthétiquement ce que ses protagonistes font physiquement : il nous étouffe et ressert son image à trois reprises lors de trois séquences clés. Le spectateur suffoque alors et Dolan ne relâchera son emprise qu'une fois le souffle de son héros repris. « L'œuvre est une sueur » est inscrit sur l'autre cuisse du canadien. Nouvelle citation de Cocteau, elle prouve à tous qu'il est un infatigable artiste qui ne va pas s'arrêter en si bon chemin. La preuve avec Mommy, son nouveau film sélectionné à Cannes.
Gros coup de coeur pour ce réalisateur! Quelle mise en scène! Quel esprit! C'est le cinéma que je loue, celui qui me passionne, qui me frappe. Tout réside dans un rythme soutenu. Pas le rythme du récit, non. Le rythme des sensations. Le rythme de l'émotion. Le spectateur est pris dans un tourbillon d'émotions aussi puissantes que variées, et ce du début (grâce à une scène d'introduction qui heurte, tout en musique) à la toute fin (notamment grâce à une fin confirme magnifiquement la cohérence d'ensemble formelle et matérielle). Tout au long du film, Dolan nous gratifie de scènes généreuses en musiques, avec une BO magistrale d'ailleurs. Des scènes intimistes qui mettent fabuleusement bien en exergue les passions de ces personnages à fleur de peau, des scènes d'action trépidantes et formidablement mis en scène dans une nervosité juste et mesurée. Le cadrage est extrêment intelligent (le frère, décrit comme machiavélique au début, n'est entièrement dans le cadre qu'au bout de 20 minutes pendant lesquelles le mystère est à son comble). Xavier Dolan est bien un virtuose derrière la caméra. Il est également très fort devant, dans son rôle de martyr romantique et érotique. On a, dans ce film, des personnages charismatiques, très bien dirigés dans leur jeu. Je ne sais pas ce qui m'a empêché de mettre 5 étoiles. Il m'a manqué ce petit quelque chose. Peut-être un scénario encore plus fort. Mais, je ne m'en fais pas pour Dolan. Ce petit quelque chose, il l'aura très très vite. Peut-être dans son d'ores et déjà fameux Mommy, grand coup de coeur du Festival de Cannes 2014?
Xavier Dolan change totalement de registre pour ce 4eme film, en nous offrant un thriller malsain, psychologique et homosexuel. Après 5 mois de tournage éprouvants, un changement total de structure pour la bande son (il comptait faire un film sans aucune musique), Dolan nous fait peur, il nous angoisse, tout ce que tente cet homme marche. Malgré sa volonté de changer de registre, son esthétique sublime est toujours quelque peu présente dans le film (scène de danse dans la grange). L'idée de cadrage de reduire le cadre en cinemascope resseré pour donner un sentiment d'angoisse est bougrement intelligent. Encore une très, très bonne experience pour moi. Merci Xavier Dolan.
C'est dur... Très dur d'expliquer ce que j'ai ressenti... Le drame de cette famille... J'en suis sorti les larmes aux yeux, déboussolé, j'aurais eu envie de soutenir Agathe dans cette épreuve... Une scène en particulier m'a profondément ému, et j'ai encore beaucoup de mal à m'en remettre 1/2 heure après être sorti de la salle... D'abord loufoque, puis complètement affolant, la vérité jaillie suivie de cette fameuse scène qui m'a parue insoutenable... Excellent film, malgré tout le mal que j'ai ressenti, merci Xavier !
Un très bon thriller sur fond d'homophobie et de deuil. La tension est constante du début jusqu'à la fin qui n'est pas cousue de fil blanc. Xavier Dolan est impeccable dans le rôle principal ainsi que tous les autres acteurs qui arrivent à apporter mystère et ambiguïté à leurs personnage.
Surement le film le moins réussi de Xavier Dolan et pourtant "Tom à la ferme" reste un long métrage fascinant qui annonce la mutation du jeune cinéaste. Après sa trilogie sur l'amour impossible, Xavier Dolan abandonne pour son quatrième long métrage sa mise en scène ultra colorée pour réaliser son premier thriller. Sous perfusion hitchcockienne, le film installe une climat de tension et de suspense très prenant. Si il multiplie les références au maître du suspense, le réalisateur canadien conserve ses caractéristiques de réalisateur avec ses gros plans et son envie de ne pas trop couper son film. Cela contribue à l'élaboration d'une mise en scène soignée et efficace qui montre une nouvelle fois l'aisance du réalisateur. Xavier Dolan renouvelle également des thématiques qui lui sont chers comme l'homophobie, montrée ici sous un angle différent, par des scènes parfois violentes, difficilement soutenables qui sortent le spectateur de sa zone de confort. Le jeu malsain qui s'installe entre les deux personnages fascine le spectateur autant qu'il le rebute et offre une belle partition aux deux acteurs. On pourra reprocher parfois un manque de maîtrise au film qui part un peu dans tous les sens et montre que Xavier Dolan n'a pas encore atteint sa maturité, mais le film reste un très bon exercice très style qui montre que Xavier Dolan sait se renouveler et laisse envisager un futur radieux pour le cinéaste québécois.
Pour sa première adaptation (une pièce de Bouchard), Dolan opère un virage à 180° : fini les atermoiements nombrilistes de ses premiers opus, le jeune Canadien nous livre un récit solide et complexe, qui explore la part obscure du désir sous la forme d’un troublant thriller psychologique. La première force du film est de ne jamais tomber dans le sentier balisé : ce qui commence comme un survival chez les redneck, évolue vers un ambigu rapport de force SM teinté de syndrome de Stockholm, en passant par un oppressant huis-clos familial. Le sujet du film est évidemment le désir et sa puissance de destruction, que ce soit celui, aveugle et régressif, d’une mère pour ses enfants, ou que soit celui qui unit deux hommes dans une valse mêlant culpabilité, refoulement et projection fantasmatique. Que la tendresse puisse passer par la violence, que le travail du deuil puisse se faire par la destruction de l’autre, que l’amour puisse se faire anthropophage, voilà autant de paradoxes qui traversent un film qui ne cesse de faire bouger les lignes – celles du récit, celles des personnages, celles de notre propre réception. Il s’agit moins de raconter histoire d’amour homo que d’évoquer désarroi profond qui guide nos élans sentimentaux (la solitude extrême de l’un s’abîme dans l’ambigu travail de deuil de l’autre), mais aussi d’assumer les pulsions de domination qui régissent les rapports humains. L’intelligence du film est de se servir de tous ces mouvements pour nourrir les ressorts du thriller - avec pour résultat une tension permanente et un récit qui ne cesse de nous surprendre par ses revirements incessants (et jamais artificiels) : les trois protagonistes se retrouvent chacun à leur tour dans la position du tortionnaire ou de la victime. L’antagonisme est mouvant, ce qui rend d’autant plus prenante ce récit qui sait aussi distiller une vraie émotion (l’évocation du défunt par Tom au repas par témoignage interposé), voir des moments de jubilation (le tango dans la grange, la gaîté mauvaise de Tom, etc). Quant à la mise en scène, elle prend brillamment en charge la nature anxiogène du récit : cadres oppressants dans la maison, montage au scalpel qui fait écho à la rugosité du propos, excellente gestion de l’espace. A cela s’ajoute la qualité de l’interprétation (Dolan en tête) et la somptueuse musique de Gabriel Yared. Bref, une réussite totale qui laisse augurer le meilleur pour l’avenir du canadien.
Le génie du film vient du fait que Nolan a dissocié le fond et la forme qui lui est habituellement relié : il traite de l'homophobie, généralement traité sous la forme de film social, en utilisant la forme du thriller et le mélange est détonant, efficace, drôle et émouvant. La scène d'ouverture du film, où des champs sont filmés avec une musique kitsch à plein volume produit un effet boeuf. Le pétage de câble de la mère lors de la rencontre de la "petite copine" ou le rire suite au descriptif sexuel crèent un malaise jouissif. Nolan semble maitriser cet art du décalage ingénieux et véhicule d'émotions, comme spoiler: la scène de tango entre hommes dans la grange avec révélations , tout comme le rythme sonore et auditif : alternance de musique à plein volumes et de silence plein de tension. Ce petit génie du cinéma utilise des références à foison (je n'en ai sans doute repéré qu'un petit tiers) mais pour les détourner et créer son propre style : on n'a pas besoin d'avoir les références pour profiter du spectacle. Bref, un petit bijou !
Xavier Dolan, qui n’oublie pas les piliers fondamentaux qui constituent son cinéma, tels que la famille dysfonctionnelle, l’homosexualité et le conflit au tons théâtraux, par sa mise en scène basée sur le huis clos. Néanmoins, il innove en montrant l’intrusion de l’ex mari, du défunt de l’histoire, au sein de la famille de ce défunt. Contrairement à ses autres films, où il montre des membres de famille très proches sur l’arbre généalogique, qui se querellent, et non des membres éloignés. Cette fois ci, Dolan, mise plutôt sur l’aspect horrifique et angoissant, en laissant place au suspense et au coté thriller. Dans les autres œuvres, il privilégiait l’aspect dramatique, mélodramatique, et rendait l’œuvre plus proche de la réalité. Mais Dolan, nous avait manqué dans le rôle d’interprète principal, étant donné qu’il n’avait pas joué dans Laurence anyways. Bonne mise en scène, accompagné de bonnes répliques et d’une intrigue au train rapide. Je le déconseille aux moins de 13 ans. 4/5
Une ambiance pesante et maîtrisée, une musique angoissante et efficace qui rappelle l'univers d'Hitchcock, et un casting très réussi. "Tom a la ferme" a beaucoup de qualités mais il a aussi malheureusement plusieurs défauts selon moi, le début du film est particulièrement long à se mettre en place, certains passages sont étirés dans le film alors que la fin est expédiée et assez décevante. On attend qu'il se passe quelque chose de fort. Etrange aussi le parti pris de changer de format tout le long du film, de passer d'un format en 1,66 a un format scope pour les scènes de thriller. Une scène m'à également paru très peu crédible, spoiler: lorsque Tom danse le tango avec son détraqueur. . Je continuerais néanmoins à aller en salle pour découvrir chaque films de ce réalisateur qui a au moins le mérite d'essayer des choses différentes et de prendre des risques.
Tom vient de perdre son ami à Montréal .il décide d'aller voir la mère de celui-ci .Elle possède une exploitation fermière .elle a perdu son mari.....A partir de là le décor est planté et les tensions montent... Bien joué bien réalisé Bravo !