On avait quitté Jesse et Celine il y a déjà neuf ans, sans savoir s'ils s'étaient finalement mis ensemble ou non. Before Midnight nous apporte la réponse. Oui, les deux amoureux sont finalement ensemble, mais leurs idylles rencontrent appartiennent définitivement au passé. Richard Linklater, comme dans beaucoup de ses films, s'intéresse avec ce couple à la notion de temps. Ce couple qui semblait fait pour être ensemble, heureux... à l'épreuve du temps. Bonne nouvelle, Richard Linklater ne dresse ni un portrait horrible (ils ne sont pas séparés, ils ne se détestent pas...) ni angélique de leur relation. Il essaie au contraire d'y mettre un regard réaliste sur ce que pourrait être ce couple, neuf ans après qu'ils se soient mis ensemble, avec un fils d'un premier mariage pour lui, une ancienne femme pénible, et des jumelles pour les deux enfants.
Le film reprend le même principe que les deux précédents, il sera juste constitué de dialogues (mais cette fois-ci plus simplement entre les deux protagonistes). Le début intrigue, notamment lorsqu'Ethan Hawke discute de façon plus ou moins pompeuse de son boulot d'écrivain avec d'autres protagonistes (mais au final on notera l'intérêt de cette scène plus tard dans le film), mais plus le film se resserre sur Jesse et Celine, plus il gagne en ampleur.
De toute façon, on sait directement qu'entre les deux, ça va péter. Il faut dire que Julie Delpy le cherche à peu près très vite, elle est insupportable, à tel point qu'on se demande où est passée la Celine de Sunrise et Sunset. Elle n'est plus là, elle s'est transformée en sorte de mégère insupportable, hurlant et se sentant menacée dans son intégrité de femme dès que son partenaire dit quelque chose. Difficile de savoir comment vont évoluer la personne avec qui on décide de passer le reste de sa vie.
A travers ses (six il me semble) plan-séquence Before Midnight parvient de façon juste à décrire ce couple sans fioriture, sans nostalgie ostentatoire, sans misérabilisme. Bref, à décrire un couple en crise.