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    Être là
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    3 critiques spectateurs

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    Aurélien Merceron Laubus
    Aurélien Merceron Laubus

    47 abonnés 17 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2013
    La critique de Johnny C. est d'une mauvaise foi confondante.
    Ce documentaire, même si ses parti-pris esthétiques (noir et blanc, références à Bergmann...) sont tout à fait discutables, contient des propos très virulents vis-à-vis de l'institution pénitentiaire, qui d'ailleurs l'a très mal accueilli et a refusé sa diffusion auprès des prisonniers.
    Il montre la souffrance de soignantes qui se battent pour l'amélioration du sort des prisonniers, avec respect et sans voyeurisme. Il est intéressant de noter d'ailleurs que ces médecins se battent aussi pour que leurs patients diminuent ou arrêtent leur surconsommation de médicaments.
    Je recommande vivement ce documentaire qui traite intelligemment un sujet rarement abordé avec autant de patience et d'empathie pour tous ceux qui souffrent, soignants comme patients.
    Yves G.
    Yves G.

    1 481 abonnés 3 497 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 février 2013
    Projection-débat au Majestic Bastille organisée par la Ligue des Droits de l'Homme
    Moyenne d'age : 60 ans dans la salle
    Pourquoi ce documentaire, tourné à la prison psychiatrique des Baumettes, n'intéresse-t-il que des vieux ?
    Le réalisateur, le marseillais Régis Sauder, avait déjà réussi à capter les interrogations des lycéens des quartiers Nord dans son premier film très réussi "Nous princesses de Clèves"
    Avec "Etre là, il tient un sujet en or, qu'il traite avec une subjectivité assumée, dans un très beau noir et blanc.
    Il y a une quinzaine d'années, le témoignage du médecin-chef de la Santé, Véronique Vasseur, avait révélé l'état de délabrement médical et psychiatrique de nos prisons.
    Hasard du calendrier, le documentaire de Régis Sauder sort au même moment que les terribles révélations du Monde sur les Baumettes. Pourtant, les murs blancs passés à la chaux et la bulle d'air ouverte par la consultation mettent à distance la dureté de l'incarcération. L'humanité et l'écoute des soignantes donneraient presque de la prison une image douce.
    Comme dans le témoignage de Véronique Vasseur, "Etre là" interroge le niveau de collusion des psychiatres, des infirmières et des ergothérapeutes : quelle relation entre "soignantes" et gardiens pénitentiaires ? aider ces hommes en souffrance ne revient-il pas à cautionner le système carcéral ? faut-il continuer à "être là" ou partir ?
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 24 novembre 2012
    quand on lit les critiques, on est parcouru d'effrois. Ces femmes qui sont en charge de faire taire à coup de neuroleptiques ceux que la société a rejeté sont dépeintes comme des héros, des "femmes courage". Le patient-prisonnier n'est qu'une sorte de sauvage qu'elles ont pour mission de dompter avec le sourire (surtout quand la caméra tourne). Comment les critiques peuvent-ils tirer des conclusions sur cet univers après simplement deux semaines de tournage et pourquoi n'accepte-t-on pas une durée de tournage supérieure s'il n'y a rien à cacher ? C'est comme si l'on avait donné uniquement la parole à l'infirmière générale dans Vol au dessus d'un nid de coucou et qu'on fasse d'elle un portrait attachant...
    Comment accepter sans le dénoncer un seul moment (et au contraire en disant que ce n'est pas gênant, que c'est un effet de style) de ne pas donner au long cours la parole à des prisonniers et pas juste quand ils sont en crise face au médecin? Comment cette femme médecin, ce réalisateur peuvent s'entendre sur ça, de ne jamais donner la parole au prisonnier de façon égalitaire, qu'il puisse lui aussi s'exprimer seul sans la présence du médecin ou d'un maton pour dire ce qu'il pense vraiment?
    Pourquoi n'a-t-il pas droit lui aussi de lire son journal intime? Peut-être serait-il trop critique envers l'institution?
    A aucun moment, la caméra ne rentre dans la cellule, n'est proche des prisonniers. Mais là aussi, ce doit être un effet de style...
    Ce documentaire est une farce, un produit de communication de l'institution.
    Dans les médias, le politiquement correct est aujourd'hui omniprésent.
    Ici le scénario et le rendu tiennent de la publicité avec sa candide jeune femme qui livre bien gentiment son discours formaté plein de belles intentions. Pour faire plus "cinéma" et pour que les critiques en parlent bien, on va mettre le tout en noir et blanc, faire un montage branché. Mais sur le fond, la méthode est identique aux émissions de Delarue: filmer la misère qui fait vendre pendant 15 jours sans se salir les mains, sans surtout s'opposer à aucun moment aux responsables de cette misère, au pouvoir, aux institutions.
    Sauder utilise les mêmes méthodes que des émissions comme "Toute une histoire" sur France 2. Choisir des gens qui vont accepter de se livrer, de raconter leur intimité (drogue, homosexualité, anorexie…). Pour faire moins racoleur dans la forme, ilr va demander aux personnages de regarder dans le vide sans parler, ou de marcher dans la rue. Ses images seront ensuite recouverte en mettant dessus en voix off le sonore des interviewes. Cela fait tout de suite plus intello. Entre chaque interview, ne pas oublier de mettre un peu de musique classique, ça marche toujours sur les critiques.
    Mais sur le fond, les interviewes de feu Delarue ou de Sophie Davant sont aussi bien et eux, ils font une émission tous les jours.
    L'idée n'est pas de montrer la vérité, de parler du fond, de dénoncer un système, de changer la société. L'idée, c'est de se servir de la misère sociale l'espace de 2 semaines pour se faire un nom et de l'argent avant de vite retrouver les cocktails guindés des festivals. Pour le réalisateur, c'est "son voyage en terre inconnue" mais pas plus de 15 jours et sans contact avec les prisonniers, en restant bien derrière les médecins pour être protéger (on ne sait jamais si les prisonniers mordaient…). Les prisonniers sont vraiment filmés comme des animaux sauvages que l'on a mis en cage et que la médecin, comme au cirque, sort, pour la caméra, comme dans Roselyne et les lions.
    Le réalisateur, veut faire parler de lui en choisissant les thèmes que les grands documentaristes (mais eux en se confrontant réellement avec la souffrance, en donnant la parole aux victimes du système) ont traité (la maladie, la folie, la prison…). Des thèmes que les critiques ne peuvent pas ne pas apprécier car cela serait mal vu de s'opposer à la guerre, à la faim dans le monde, à la peine de mort, à la prison etc… Mais là où, les autres documentaristes affrontent le sujet, se mouillent, côtoient et donne la parole à cette souffrance, Sauder, lui, se cache derrière un personnage qui fait son film à sa place car lui-même n'a aucun point de vue. Il fait juste un casting de personnage "bien sous tout rapport" (la jolie médecin bien consensuelle), choisit un thème "porteur" souvent inspiré d'un succès récent au cinéma (entre les murs, l'esquive…) et lui joue ensuite les porte-micros. Un monteur ensuite devra faire illusion en brisant les codes du reportage, en faisant un montage genre "cinéma" pour abuser les critiques.
    Mais tout cela n'est que du marketing, du calcul mais en aucun cas un film d'auteur engagé. La censure, il n'en souffrira jamais.
    C'est un travail de bon petit soldat qui sert la soupe aux cadres du système. C'est sa femme, enseignante, qui a inspiré son précédent reportage "nous, princesse de clèves". Il avait déjà donné une vision idyllique de l'éducation nationale dans ce "documentaire" en faisant croire "que tout le monde a sa chance dans le merveilleux système éducatif" et en ne surtout pas pointant le rôle agressif et excluant de ce système pour les classes défavorisées.
    Mohamed Merah a vite été exclu à 16 ans du système éducatif par les profs… et on fait pourtant des portraits angéliques des profs qui ont pour seule fonction de privilégier les enfants des classes favorisées. Les sociologues l'ont depuis longtemps démontré.
    Ce réalisateur est réellement un opportuniste. Même en étant issu d'un milieu favorisé et vivant dans les quartiers chics et riches, il n'a pas hésité à aller surfer sur la thématique des banlieues, très à la mode chez les critiques, pour qu'ils puissent donner l'impression qu'ils ne sont pas coupés du monde et soucieux des minorités qui souffrent mais en ne les "rencontrant" que le temps d'une projection dans une salle feutrée de cinéma.
    Sauder semble se placer toujours du côté du manche, de la désinformation intéressée. Sans doute un passage obligé pour recevoir les multiples aides de l'Etat (CNC, Scam, aides du conseil général…). Comme peut-on écrire qu'il soit un "cinéaste engagé" quand son travail est en parfaite symbiose avec les directives de l'Etat et qu'il n'a de cesse de flatter les institutions? Les critiques ont-ils oublié le sens d'un documentaire engagé: dénoncer les injustices, l'exploitation des plus défavorisés, le contrôle social, s'attaquer aux pouvoirs dominants…
    Un directeur de chaîne programmerait-il un documentaire critique vis-à-vis de l'Etat ? Un critique défendrait-il ce documentaire quitte à perdre sa place ? Quand on voit le nombre de documentaires diffusés chaque année et qu'aucun d'eux n'est critique face au système, on se rend compte que la censure aujourd'hui est très puissante. Elle est déjà dans la tête des réalisateurs, des producteurs, des critiques. Une auto-censure, une désinformation et une complaisance nécessaires pour être bien vu et pour continuer à travailler.
    Voici d'autres sujets pour faire de "beaux portraits engagés" : le gentil maton de prison, le sensible huissier, le policier au grand coeur, le sympathique CRS qui se battent chaque jour pour mener à bien leur belle mission…
    Surtout M. Sauder doit continuer à éviter, à Marseille, de faire des documentaires sur la mafia des politiques, les policiers ripoux… il y aurait quelques risques et ce serait bien mal vu par l'Etat qu'il ne dérange en rien avec ses "documentaires si engagés"…
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