Après la réalisation d'un premier court-métrage intitulé "Tandis qu'en bas des hommes en armes...", Samuel Rondiere signe avec La Braconne son premier long-métrage.
Samuel Rondierer définit son film de la façon suivante : "Ça ressemble un peu à un « buddy movie » classique, avec des personnages qui sont sur des rythmes et des étapes de leur vie très différents. Une vieille histoire : ils se rencontrent, n’ont rien à voir, mais font équipe. Normalement, classiquement, le tandem déséquilibré est censé trouver sa complémentarité à la fin. Mais ce n’était pas le but pour moi. Le moment où Driss et Danny fonctionnent ensemble est extrêmement bref dans le film, ça dure l’espace d’un plan séquence, quand ils échangent leurs prénoms. Ce qui m’intéressait davantage, c’était de dégager un autre processus, un processus de transformation. Ce qui est transmis à l’autre, c’est une certaine conscience : on pourrait dire la conscience de la vie qu’ils mènent, mais je crois que c’est un peu plus que ça."
Alors que dans sa première réalisation, Samuel Rondiere avait mis en scène une histoire se déroulant avec des décors et des costumes du XVIe siècle, le tournage de La Braconne s'est effectué dans la ZAC de Tours et en un temps record (6 semaines).
Le film est découpé en quatre parties intitulées : "À l’arrière des parkings", "Durer", "Les mains sales" et "Au matin". Samuel Rondière s'explique sur ce choix : "Recourir aux fondus au noir entre les parties ne marchait pas. (...) Le fait d’avoir des mots à l’écran ne relève pas vraiment du chapitrage. Pour moi, c’est plus un écho, une parole. Ça résonne, mais ça ne dirige pas."
Après avoir fait tourner le sociétaire de la Comédie-Française Denis Podalydès dans son premier court-métrage, Samuel Rondiere fait cette fois-ci, pour son premier long-métrage, tourner Patrick Chesnais.
"Je cherchais un jeune qui ait beaucoup d’énergie. Il manquait d’expérience technique, c’est un danseur au départ, il vient du breakdance, il a fallu le former. Il a une vraie richesse humaine, et si certaines émotions du personnage de Driss ne lui sont pas inconnues, il n’a rien à voir avec le personnage. Ce qui était amusant, c’est que le petit mec fermé et agressif du début du film était plus dur à obtenir que le Rachid de la fin : c’était compliqué de lui faire renouer avec l’état d’esprit d’une époque révolue de sa vie, il fallait qu’il retrouve quelque chose qui n’était plus. Rachid est capable de sortir des trucs extraordinaires. J’aime beaucoup la scène où il croise la fille de Danny au cimetière. Il lui lance un regard qui contient tellement de choses."