Comme d'hab' avec Netflix, tous les ingrédients de la production consensuelle et conformiste bon teint : les russes sont maniaques, méchants et vindicatifs et les ricains sont toujours super gentils, forts, intelligents, tolérants, etc. (avant, ça faisait marrer le spectateur français, maintenant, il mange...), le scénario bateau "allo Houston, on a fait mumuse avec la physique quantique et y a des monstres dans le vaisseau, tiens ! Robert est mort...", du crêpage de chignons façon film français pour trentenaires et des bons sentiments parce que le millenial qui regarde le film avec sa peluche licorne dans les bras, faut pas trop le bousculer ("je suis né dans les 90's... bouh...je suis sensible...).
Debicki a droit à une mention spéciale tant elle porte le film sur ses épaules, et comme à leur habitude O'Dowd et Bruhl sont impeccables, faisant ce qu'ils peuvent pour tirer le reste du casting vers le haut. En vain : Oyelowo n'est jamais juste (une habitude également), Zhang Ziyi déçoit pas son inanité (on croirait presque qu'elle soupire par moment...) et Mbatha-Raw donne des envies de massacre à la perche-son tant elle en fait des caisses avec son moue de cocker ! Dès le début, le ton est donné :
- Tu devrais aller dans l'espace, ma chérie...
- Oui mais nan paske j'ai pas envie de partir, quoi.
- Mais sinon, on va tous mourir...
- Ouais, p't-être...
Sinon les images sont belles, la réalisation et le montage sont correctes. Bear McCreary signe une bande son sympathique, efficace mais génie et on pourrait presque passer le temps sans pester si on n'avait pas cette sensation de déjà-vu bâclé. Entre les productions ultra-consensuelles, clichétiques et les bains de sang sans intérêts avec un anti-héros foireux qui balance des vannes éculés pour faire genre on prend des risques, c'est quand même pas tous les jours la fête depuis quelques années...