Remarqué dès son premier film, le renommé 'Bullhead", Michaël Roskam récidive avec cette fois-ci l'adaptation d'un des romans du grand Dennis Lehane, auteur entre autre de Mystic River et Shutter Island, qui furent tout peux superbement transcrits au grand écran. Cette fois-ci, c'est autour du polar "Quand vient la nuit' d'avoir droit à son adaptation cinématographique, et autant le dire tout de suite, j'ai lu le roman il y a quelques semaines de cela, et je n'ai franchement pas été emballé par l'intrigue qui outre la profondeur et la mélancolie de ses personnages ne propose pas grand chose d'intéressant... Toutefois, au vu du casting prometteur et des critiques relativement dithyrambiques sur le métrage, je me suis plongé dedans, et finalement, je trouve que l'adaptation est réussi tant du point de vue de la réalisation que de la mise en scène, même si comme dans le roman, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Nous découvrons Bob et Marv, deux cousins barmans travaillant malgré eux dans un bar dépôt géré par des Tchétchènes. Victimes d'un braquage, ils vont rapidement être mêlé à une enquête faisant ressurgir des éléments enfouis du passé. L'intrigue, extrêmement fidèle au bouquin, jusque dans les répliques n'a donc pas grand chose à proposer (même le travail de transcription reste remarquable), le tout se résume à de stupides demandes de rançons, d’un chien puis d’une femme. D'un classicisme parfois lourd, bourré de personnages stéréotypés, "Quand vient la nuit" ne sort jamais des sentiers battus du film noir, et y intègre facilement toutes les composantes inhérentes au genre. A la réalisation Roskam, parvient à donner une ambiance crépusculaire grâce à une photographie splendide où le ville nocturne suppure bien comme il faut la rouille et la criminalité. Les plans sont savamment étudié et confère une ambiance qui colle parfaitement avec celle qui émane du bouquin. La force du film reste avant tout son casting, à savoir un Tom Hardy spectaculaire, interprétant à la perfection Bob, ce barman simplet et vaillant, tout comme le regretté Gandolfini dont c'est la dernière apparition. Ainsi, malgré un matériau d'origine pas franchement extraordinaire, "Quand vient la nuit" arrive tout de même à un résultat honorable grâce à une superbe réalisation et une interprétation irréprochable.