Le sexe qui parle est considéré comme un classique du genre porno à la française, franchement, sans être un ratage, c’est un film qui n’exploite que très modestement son concept.
Mulot nous offre un métrage porno qui n’est en effet ni réellement drôle, ni réellement dramatique, et qui se concentre beaucoup sur des scènes de sexe somme toute assez moyennes. Mulot hésite entre le porno chic et le porno crade avec force gros plan peu ragoutants, et le résultat est celui de tout bon porno de l’époque qui se respecte, peu imaginatif et peu surprenant. Néanmoins Mulot réussit beaucoup mieux ses séquences porno chic, celles qui mettent en avant Béatrice Harnois, avec quelques idées bien vues, et là on retrouve, épisodiquement malheureusement, le Mulot que l’on aime, celui qui ne devrait jamais aller vers le porno à la Caputo !
D’ailleurs de toutes les actrices Béatrice Harnois est aussi celle qui surnagent entourée de la méconnue Pénélope Lamour, de Sylvia Bourdon, déjà un peu plus connue ! Dans l’ensemble le film laisse assez de place au jeu d’acteur, avec des dialogues et des situations classiques, et c’est une bonne chose. Le sexe qui parle parvient à établir, modestement, une histoire, et les interprètes ont donc quelques petites choses à faire, et à ce jeu c’est évident, Harnois est la plus douée, parvenant à rendre ses scènes cocasses et même assez drôles ! Pénélope Lamour ne démérite pas, mais enfin je l’ai trouvé assez monolithique tout de même.
Pour le reste Mulot nous emballe un porno plutôt acidulé, qui, sans avoir une esthétique très fouillée n’est pas innommable non plus. On sent la petite patte du réalisateur qui propose un cadre un peu chic, et travaille sa photographie sur des tonalités un peu soignées, faisant donc la part belle aux couleurs acides, aux roses et aux pastels. Cette tendance esthétique n’en rend que plus déconcertant le choix du porno crade qui émaille le métrage par moment, et qui pour moi reste la faute de gout. Voir un type se perdre en gros plan au milieu de poils pubiens ce n’est pas ce que j’ai vu de plus attractif !
Musicalement ce n’est pas mauvais, un peu décousu et pas toujours adéquat vu ce qui se passe à l’écran !
En conclusion Le sexe qui parle est un porno que je n’ai pas trouvé raté, mais Mulot échoue malheureusement à réellement trouver son style ici. Pour ma part très bon dans le porno chic élégant, Mulot ici vire vers des choix qui ne lui conviennent pas et déconcertent ! Il faut aussi être franc, sur le plan purement comique Le sexe qui parle manque singulièrement de relief. La moyenne, mais pas plus.