(NB:Catégorie: film de genre à tiroirs, référencé, adaptation de King. Si vous aimez: King, ça)
Les grandes adaptations des livres de Stephen King sont celles qui s'en détachent, le "Shining" de Kubrik, "Carrie" de de Palma, "les évades", "la ligne verte" et même "the mist" de Darabont, "Dolores Claiborne" de Hackford, le controversé "Misery" de Reiner ou encore l'extraordinaire "Christine" de Carpenter. Il est à rappeler d'ailleurs les piètres gout de l'auteur King en matière de cinéma, son "Maximum Overdrive" aura suffit à calmer, bien heureusement, ses velléités et ambitions en la matière. Enfin pas tout à fait, puisque depuis quelques années les nouvelles adaptations foisonnent et le remettent sur le devant de la scène, souvent pour le pire: remake de "Carrie" catastrophique, remake de "Simetierre" à laisser enterré, les séries de "Castle rock" et "the mist" plus que mitigées... J'en oublie sûrement. Quoi qu'il en soit l'adaptation de "ça" ne fait pas parti de la première catégorie. Nous sommes sur une oeuvre hommage, dégoulinante et nostalgique, dont le rythme linéaire et révérencieux peine à démonter une oeuvre de cinéma. Car Adapter un livre c'est compliqué c'est un art qui n'est pas donné à tous et encore moins à Stephen King.
La totalité des des volets est une sous-exploitation une sous exploration des thématiques, l'enfance et ses peurs, le manichéisme (sans jamais être nommé, le manichéisme catholique puritain et paradoxal qui fit le succès dudit S.E.King), les thématiques de l'oubli, du passé et du passage à l'age adulte. Tout étant linéaire aucun élément ne ressort vraiment ni n'est questionné subtilement.
Les acteurs sont tous bons, mais ici encore c'est l'échec, impossible d'en tirer la substance tant la narration est faible incapable de tirer les tensions et les psychologies qui font les grands personnages du cinéma.
Enfin et c'est sans doute le pire le film échoue dans ce qui normalement doit le constituer, le suspens. Car bien sûr le suspens horrifique ne peut se permettre de sagesse, ne peut se contenter de linéarité, ne peut se contenter d'une simple narration.
Laissons tout de même en points positifs un travail de l'image léché, des effets spéciaux de qualité et des acteurs, dont celui de "Grippe-sou", qui arrivent tout de même à tirer quelques épingles de ce grand champ de foin. A noter également sa terrible référence finale à "Freddy- les griffes de la nuit" (A nightmare on Elm Street) posée comme tentative peut être, qui souligne néanmoins avec plus de force l'échec du propos et le gouffre plus que visible entre le cinéma et la littérature particulière du "vendeur de cauchemars".