Succès surprise des studios Universal en 2012, The Hit Girls (Pitch Perfect en VO) et ses Bellas auront su marquer le paysage hollywoodien au point d’avoir une suite (et peut-être même un numéro 3) dans quelques jours à l’heure où j’écris cette critique. L’occasion donc de revenir sur cette comédie musicale qui a réussi à sortir du lot de ces dernières années (Rock Forever, les remakes de Fame et Footloose…).
Amateurs de scénarii bien faits et bien écrits, passez immédiatement votre chemin ! Et pour cause, The Hit Girls, tout comme High School Musical, Camp Rock et consorts, affiche un script d’une bêtise incommensurable. Un amas de clichés sur la vie d’étudiants en chaleur sur un campus universitaire : la fille rebelle dans l’esprit débarquant de nulle part, la romance à l’eau de rose, le rival arrogant… Sans compter tous les stéréotypes obligés du genre musical : le personnage principal ayant un don pour le chant, les protagonistes rêvant de gloire et de célébrité, l’histoire du concours… Tout y passe dans ce film ! Alors, si vous recherchez l’originalité et la finesse d’écriture, The Hit Girls n’est clairement pas pour vous ! Mais est-ce une mauvaise chose pour autant d’accumuler ainsi les « déjà-vus » scénaristiques sans pudeur ? Il faut croire que non !
N’ayant aucune autre ambition que celle de divertir le public, The Hit Girls assume pleinement les stéréotypes qu’il propose fièrement. Le long-métrage va même là où peut de divertissements de ce genre parviennent à aller : sur la voie de la débilité. Chaque cliché devient alors caricature certes excessive mais pour le moins efficace, visible jusqu’au dans le second plan de la moindre scène : la fille venant à la fac avec son armée de peluches, celle qui n’arrive pas parler plus fort qu’un simple murmure, l’allumeuse qui caresse son corps en chantant, le lourdingue de la drague, le geek fana de Star Wars… Prenez en compte des comédiens qui (sur)jouent avec un immense plaisir et vous obtenez un film au fort capital sympathie, osant même par moment le comique de mauvais goût (oui, il y a une histoire de vomi dans ce long-métrage) sans jamais aller trop loin dans l’excès. Une bonne rigolade qui, il faut bien le reconnaître, se perd un peu en cours de route, préférant se concentrer sur ses personnages et leurs sentiments. Du coup, le délire s’adoucit et laisse place à la niaiserie des clichés que le film avait su éviter jusqu’ici, donnant ainsi l’impression que pour un tel divertissement, 1h50 c’est bien trop long.
Heureusement, The Hit Girls peut compter sur ses shows musicaux pour tenir la distance. Car même si le rythme comique de l’ensemble s’amenuise de plus en plus qu’arrive le générique de fin, le film propose suffisamment de performances vocales pour préserver l’énergie dégagée. Une BO qui exhibe pas loin d’une trentaine de chansons connues (Like A Virgin de Madonna, S&M de Rihanna, Right Round de Flo Rida, The Final Countdown du groupe Europe, Just The Way You Are de Bruno Mars…) qui swinguent. Sur ce point, The Hit Girls remplit haut la main son cahier des charges question musiques : il y a suffisamment de séquences (bien) chantées pour apporter bonne humeur et justifier que l’on s’intéresse un temps soit peu à ce petit film.
Dès lors, on comprend le succès de The Hit Girls. Le film n’est pas parfait, loin de là ! Mais il lui aura suffit d’un casting sympathique, d’un humour caricatural savamment dosé et d’une partie musicale généreuse et faisant mouche pour que l’on prenne plaisir à se laisser aller lors du visionnage. En aucun cas mémorable et culte, mais nécessaire pour avoir la banane se dessiner sur votre visage. Même si la note n’est pas si parfaite, cela vaut mieux qu’un épisode rose bonbon de Glee !