Landes, le tout premier film de François Xavier Vives, j'ai eu la chance de voir en avant première il y a une dizaine de jours, en précense du réalisateur et de l'actrice principale du film, la merveilleuse Marie Gillain, dont j'avais déjà chanté les louanges dans ma chronique du trés beau "Toutes mes envies"
Marie Gillain se fait hélas très rare au cinéma, elle nous donne de ses nouvelles tous les deux- trois ans seulement, on ne sait pas trop si c'est parce que les réalisateurs ne pensent pas à elle ou bien parce qu'elle est très exigeante et privilégie sa vie privée.
Dans ce rôle en or pour elle, elle porte le film à bout de bras, et dévoile une nouvelle fois une impressionnantepalette de jeu, en montrant toute une gamme d'émotions qui vont du manque d'assurance du début, à la colère extériorisée, en passant par l'engagement total et l'amour. A ses côtés, le pareillement rare ( il préfère se consacrer à la réalisation) et toujours excellent Jalil Lespert défend un rôle pas évident de médiateur, sans cesse partagé entre deux classes sociales totalement différentes.
Car le scénario ne se contente pas d'être un(beau) portrait d'une femme battante, en avance sur son époque, mais il prend soin également de nous dire un peu sur les conditions de vie de ces ouvriers de la résine qui essaient de lutter tant bien que mal.
En fait, le film aborde énormément de thèmes différents ( le progrès technologique face au progrés social, la lutte effrenée de la bourgeoisie à garder ses acquis, l'adoption d'un enfant, le retour à l'amour après un deuil...), mais c'est aussi ce qui constitue la force et les limites du film.
En effet, pour une heure trente de films, cela fait un peu trop, et surtout, cela fait un peu trop penser à ces sagas de l'été que je voyais auparavant sur France 2 dans lequel Brigitte Fossey par exemple luttait pour préserver son domaine. La faute à ce manque d'épure dans l'écriture du scénario, mais aussi dans les dialogues, qui soulignent trop ce qu'ils devraient juste esquisser, et aussi sans doute un peu la faute à une mise en scène parfois un peu trop classique et linéaire.
Cela étant dit, reconnaissons que François Xavier Vives met parfaitement en valeur la photogénie incroyable de sa région natale, les Landes, et si nous ne sommes quand même pas au niveau de " La Leçon de piano" ou d'" Out of Africa", les modèles revendiqués du cinéaste lors de la rencontre, " notamment pour leur rapport à la nature sauvage", on reconnait que le cinéaste a particulièrement soigné la lumière et la photographie de son film.
Bref, même si elle n'est pas à 100% convaincante, on peut dire qu'il a réussi sa fresque historique, au contraire par exemple du si sympathique Jean Pierre Améris qui s'était bien fourvoyé avec son homme qui rit.
Et on peut dire qu'en comparaison à la grande pauvreté des sorties salles de cet été, il est tout à fait bienvenu d'aller se jeter dans les pins de cette Landes, certes pas inoubliable, mais tout à fait recommandable.