Le premier Inspecteur Gadget est un peu meilleur que le 2, mais enfin, on ne peut malgré tout pas dire que c’est un bon film.
Le casting est le point le plus intéressant par rapport au second film. D’une part l’acteur qui campe l’Inspecteur Gadget, Matthew Broderick est quand même meilleur que French Stewart. Moins survolté, moins grimaçant, c’est aussi bien de faire preuve d’un peu de sobriété vu que c’était d’ailleurs plutôt le style de l’inspecteur dans le dessin animé. Il est épaulé par une Michelle Trachtenberg correcte, mais l’actrice du second épisode ne déméritait pas non plus, et on peut dire que dans ce film son personnage est néanmoins bien moins exploité. Reste qu’on hérite d’un méchant convaincant avec Ruper Everett, et que Joely Fisher, même si sa présence est parfois anecdotique ne se débrouille pas mal.
En revanche pour le reste le film est à peu près du niveau du 2. Le scénario est peu pertinent, il est désordonné et la narration est franchement laborieuse. Il n’y a aucune profondeur, aucun relief, c’est survolté mais excessivement superficiel, en dépit d’un début qui aurait pu annoncer de bonnes choses et des réflexions intéressantes. Inspecteur Gadget ressemble à un cartoon étendu sur 1 heure 10. Une durée étriquée qui laisse d’ailleurs à imaginer l’absence de consistance de l’ensemble, et le propos très lacunaire du métrage.
Visuellement Inspecteur Gadget est très léger. Un peu moins accroc aux effets visuels que le 2, on a une esthétique un peu moins laide et artificielle, mais c’est quand même pas génial. Coloré, le métrage ne distille pourtant pas une vraie atmosphère, ça reste brouillon, et si les effets visuels sont corrects, même avec le recul du temps, ce n’est quand même pas fameux fameux. Quant à Kellogg il a disparu de la circulation après ce film. On peut le comprendre, son métrage ressemblant à un gros clip (la séquence Gadget-Godzilla étant tout à fait marquante sur ce point tant c’est mal fichu dans un film) sans aucune vraie personnalité. On pourra quand même apprécier une bande son un peu plus relevée que prévue.
Enfin, Inspecteur Gadget est à l’image du 2 : un film familial qui a pris le parti d’en faire le minimum en croyant qu’un rythme survolté peu cacher un manque d’intrigue et de relief flagrant. Dommage pour les bons acteurs qui sont venus s’égarer un peu ici, mais ce film n’est pas convaincant. Je lui donne 2, car il y a quand même de bons points (principalement le casting, les effets spéciaux et le rythme), mais c’est faiblard.