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Cinéphiles 44
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3,0
Publiée le 10 mars 2015
Mission To Lars est le cadeau que font une sœur journaliste et un frère réalisateur pour leur frère atteint d’un autisme rare pour se donner bonne conscience. En effet, on a l’impression que ce road movie est davantage un prétexte égocentrique d’une journaliste en mal de popularité. Certes, on ne peut reprocher le courage de la famille et l’émotion que procure ce documentaire. Mais quelque chose gène dans la froideur de Tom Spicer et la place prépondérante de sa sœur. Et puis la rencontre avec le batteur du groupe de Metalica arrive et là tout devient touchant et plein d’espoir. Mission To Lars est donc très inégal, mais aurait mérité davantage de deux villes pour être projeté en France. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
En marge de l’évènement Metallica Through the never, il y a ce petit documentaire anglais assez touchant. On y suit donc le périple de Tom pour rencontrer son idole Lars Ulrich. Le plus intéressant dans Mission to Lars reste toutefois cette relation entre frères et sœur d’abord plutôt froide puis qui laisse par la suite place à une complicité retrouvée. Malgré quelques moments où notre attention se détache, difficile de ne pas être ému par cette belle histoire profitant de l’occasion pour sensibiliser un peu plus le grand public avec la population atteint du syndrome de l’X fragile.
Parce qu’ils apprennent dans l’urgence, qu’ils trouvent leurs distances dans des conditions dont ils n’imaginaient pas toute la difficulté, les relations de la fratrie peuvent parfois sembler un peu rude. Mais cette approche très pragmatique est au contraire constructive : Tom est un membre de la famille et voilà tout. La sincérité des rapports, teintée d’un humour très britannique et d’énormément de tendresse, donne un tableau très honnête du rapport à la maladie. Surtout lorsque le défi invite chacun à se dépasser, à innover, à trouver les moyens d’atteindre un but qui semble inaccessible. Au final, la condition de Tom nous apparaît beaucoup plus nuancée que les clichés invitant à s’apitoyer. Sa persévérance, son ingéniosité, sa conscience de l’autre surprennent. Et puis on reste sidéré par la puissance de la passion pour la musique, l’incroyable enrichissement qu’elle apporte à un individu censé isolé du monde qui l’entoure. Peut-on parler de valeur thérapeutique du hard rock ? Sans le moindre doute ! Et parce qu’il ne triche pas avec les difficultés rencontrées, Mission to Lars est peut-être l’un des compliments les plus élogieux que l’on puisse adresser au groupe Metallica. Par sa simplicité, son batteur Lars Ulrich nous fait comprendre pourquoi ce groupe est si populaire, si aimé. Une attitude qui honore toute la planète rock : tous les bénéfices du film revenant à l’association Mencap consacrée aux personnes atteintes de troubles de l’apprentissage, des groupes comme Kasabian, Racial Face et Fun Lovin Criminals ont offert les droits d’exploitation de leurs chansons pour la B.O. Ça c’est de l’amour. On en ressort débarrassé de pas mal de certitudes et d’a priori, et le cœur gonflé d’espoir.
Initialement prévu pour une sortie française directement en DVD & Blu-Ray, Mission To Lars est finalement programmé en salles la même semaine que Through The Never, le spectaculaire film 3D de Metallica. Pas vraiment de concurrence entre les deux projets mais plutôt une belle complémentarité entre un film de grand spectacle et un documentaire intimiste qui célèbre tous les deux les fans de Metallica.
Que les choses soient claires, Mission To Lars n'est pas un documentaire sur Metallica. Même si le groupe a aidé la production de ce long métrage en cédant gracieusement des images de concerts ainsi que quelques titres pour la bande originale, il ne sont pas au cœur de l'intrigue. Mission To Lars est l'histoire de Tom, un autiste qui rêve depuis plus de dix ans de rencontrer son idole Lars Ulrich. Une obsession vraiment étrange pour quelqu'un qui semble être détaché de tout et qui accepte difficilement le moindre contact humain même avec les propres membres de sa famille.
Le projet Mission To Lars est né du sentiment de culpabilité de la sœur de Tom qui avait l'impression de perdre son frère de vue à cause de sa maladie. Journaliste de profession, elle s'est associé avec son autre frère William qui est réalisateur pour créer un documentaire dans lequel ils pourraient réaliser le rêve de Tom. Mais ce qu'ils imaginaient comme un sympathique road movie sur les routes américaines ne va pas être la partie de plaisir prévue. Avec sa maladie, Tom est habitué à une routine qu'il ne supporte pas voir perturber. L'imaginer quitter son pays, prendre l'avion et sillonner les USA en camping car se sont vite révélés plus dur que de réussir à obtenir une rencontre avec Lars Ulrich.
Il n'est pas vraiment nécessaire d'être fan de Metallica pour apprécier et être touché par ce documentaire. D'ailleurs Kate et William Spicer, eux, ne l'étaient pas en débutant ce projet. Cela se voit d'ailleurs dans le choix de la bande son de ce documentaire privilégiant des titres pop rock plutot que nous servir que des chansons de Metallica. Les images du film sont aussi bien souvent superbes avec de beaux choix de cadrage qui donnent envie de faire un pareil voyage. Si Kate Spicer s'est imaginé comme une sorte de Wayne's World, on pense nous plus au film Fanboys qui raconte le road movie d'une bande pote dans le but de permettre à un ami en phase terminale de voir l'Episode I de Star Wars.
Ce qui est intéressant dans ce documentaire c'est de voir à quel point la musique de Metallica est universelle et touche vraiment un large public d'horizon très différent. Le rêve de Tom c'est celui de la majorité des fans du groupe. Qui en effet n'aimerait pas passer un moment privilégié avec l'un de ses musiciens préférés ? C'est pourquoi malgré sa maladie qu'on s'identifie tous un peu à Tom. D'autant plus que Lars Ulrich n'a visiblement pas fait semblant de s'intéresser à lui et lui a vraiment offert un moment de rêve qui s'est poursuivi même en dehors des caméras.
Très touchant, ce documentaire est une véritable motivation à poursuivre ses rêves. Il nous ouvre les yeux sur une maladie dont on ne parle que rarement et dévoile aussi une facette de Metallica en coulisses qu'on ne connaissait pas forcement. Autant de bonnes raisons de ne pas le louper tant qu'il reste à l'affiche.
Un road-trip attachant mais jamais larmoyant, ce que je reproche habituellement à ce genre de documentaire-vérité. Si on ne sait pas vraiment où le film veut en venir, je me suis tout de même plu à suivre la quête de Tom, accompagné de sa journaliste de soeur et de son réalisateur de frère, afin de rencontrer son idole, Lars Ulrich.