Parce qu’ils apprennent dans l’urgence, qu’ils trouvent leurs distances dans des conditions dont ils n’imaginaient pas toute la difficulté, les relations de la fratrie peuvent parfois sembler un peu rude. Mais cette approche très pragmatique est au contraire constructive : Tom est un membre de la famille et voilà tout. La sincérité des rapports, teintée d’un humour très britannique et d’énormément de tendresse, donne un tableau très honnête du rapport à la maladie. Surtout lorsque le défi invite chacun à se dépasser, à innover, à trouver les moyens d’atteindre un but qui semble inaccessible. Au final, la condition de Tom nous apparaît beaucoup plus nuancée que les clichés invitant à s’apitoyer. Sa persévérance, son ingéniosité, sa conscience de l’autre surprennent. Et puis on reste sidéré par la puissance de la passion pour la musique, l’incroyable enrichissement qu’elle apporte à un individu censé isolé du monde qui l’entoure. Peut-on parler de valeur thérapeutique du hard rock ? Sans le moindre doute ! Et parce qu’il ne triche pas avec les difficultés rencontrées, Mission to Lars est peut-être l’un des compliments les plus élogieux que l’on puisse adresser au groupe Metallica. Par sa simplicité, son batteur Lars Ulrich nous fait comprendre pourquoi ce groupe est si populaire, si aimé. Une attitude qui honore toute la planète rock : tous les bénéfices du film revenant à l’association Mencap consacrée aux personnes atteintes de troubles de l’apprentissage, des groupes comme Kasabian, Racial Face et Fun Lovin Criminals ont offert les droits d’exploitation de leurs chansons pour la B.O. Ça c’est de l’amour. On en ressort débarrassé de pas mal de certitudes et d’a priori, et le cœur gonflé d’espoir.