Et zip ! Hollywood, le plus grand continent, ouvrit la Bible à nouveau, est la nouvelle plus grande histoire jamais contée. Quoi de mieux pour Ridley Scott de retrouver le genre qu'il a ressuscité : le péplum pour son retour au blockbuster après "Prometheus", et quoi de plus ambitieux que de raconter les aventures de Moise, celui qui ouvrit la mer rouge, élevé comme un frère au coté de Ramses II mais découvre qu'il est de sang hébreux et issu de parents esclaves et non royal, des esclaves qu'il libérera et guidera à la Terre promise. S'attaquant également à la légende des dix plaies d'Egypte, Ridley Scott soigne pour nous le spectacle, belle intention, et il déploie les moyens, "Exodus : Gods and King" aura eu la chance de bénéficier d'un tournage titanesque, casting à l'appuie, il suffisait de faire confiance à la méthode Scott, science de l'image médicale qui va devoir fusionner à un péplum intimiste et épique, toujours de moins en moins manichéen le récit est surtout très guerrier, passionnant, intéressant, mais regrettablement mis à la trappe par des scénaristes qui se concentrent uniquement sur l'histoire de Moise laissant démembrés les personnages secondaires, Sigourney Weaver n'est visible que sur trois plans (maximum), le film ne se dirige pas dans une exploration psychologique des personnages à part Moise en conflit avec lui même, sombre et incarné par un Christian Bale qui n'a jamais autant eu l'air d'un conifère, Ramses - le bronzé qui flirte avec le ridicule - ne fait que crier quand il est pas content et se contente des passages qui restent pour le faire exister, la narration n'a n'y queue ni tête, le montage est absurde, le cruel manque de profondeur offre le coup grâce.
"Exodus : Gods and King" est un peu typiquement le péplum inscrit dans l'air actuel, sombre et en même temps nostalgique en poussant à fond une bande originale reloue et tentant d'égaler les classiques du genre en déployant toute une laideur numérique grâce à laquelle Scott arrive à reconstituer les pyramides mais pas les crocodiles ni et encore moins une vague géante malgré l'ingéniosité totale de certain plan ou l'inspiration avec la peinture offre une vision augmentée, notamment pour les dix plaies d'Egypte (Eaux du fleuve changées en sang de James Tissot), le résultat est donc visuellement passable, mais sans fond, accumulant d'ailleurs les erreurs, le film s'offre des vedettes, mais à part Christian Bale - qui donne à Moise une barbe hipster (?) - aucun acteur n'a plus d'une ligne de texte, sauf peut être Joel Edgerton qui remixe un peu sans arrêt ses répliques de la scène précédente. Le plus regrettable est que le conflit des idéaux -pourtant une obsession dans le cinéma de Ridley Scott - n'est absolument pas exploité, ou sinon en première partie mais le tout est survolé brusquement, laissant paraitre des dialogues à la limite de l'atroce et Moise pas très intéressant à suivre, un affrontement virile mais sans richesse et des acteurs sous exploités.
Bilan :
Scénario n'importnawak, casting dont on ne jouit pas, reconstitution luxueuse pour pas grand chose, bande originale laide, photographie terne, un péplum tristement vide.