Pour une fois, une affiche de cinéma m'a tenté. D'habitude, le bouche à oreille, la distribution, le réalisateur, la promo, me mènent dans les salles obscures parisiennes de mes habitudes, mais là, cette grande photo sobre et un peu surannée montrant le flegmatique Yvan Attal et la latine Bérénice Bejo, tous deux séparés par le précieux caillou, personnage central du scénario, a flatté mon regard de myope.
Ce thriller a une saveur particulière puisqu'il repose sur l'organisation d'un casse. Peu de films français ont abordé ce sujet. Les cinéphiles aux cheveux blancs se souviendront du film "Le casse" d'Henri Verneuil, de "Mélodie en sous-sol" avec le duo Delon-Gabin ou encore des égouts du paradis, relatant le cambriolage d'une banque niçoise orchestré par feu Albert Spaggiari, interprété pour l'occasion par Francis Huster.
Dans le dernier diamant, Eric Barbier, le réalisateur, a particulièrement bien ficelé son scénario. Simon, alias Yvan Attal, est un malfrat en liberté surveillée qui se voit proposer l'affaire de sa vie, celle du vol d'un diamant unique au monde et hors de prix. Une vente aux enchères a été organisée par Julia ( Bérénice Béjo ), dont la mère prématurément et étrangement décédée aurait du avoir la charge. Pour que le casse se passe au mieux, Simon doit gagner la confiance de Julia, pour infiltrer les lieux en toute liberté le jour J et s'approprier le diamant qui n'est pas caché dans le simple volant d'une Cadillac mais dans un présentoir blindé aux allures de création d'Andrée Putman.
La mise en place du hold-up est filmée avec un rythme et une précision agréables, Yvan Attal s'arme d'audace et d'assurance pour poser ses jalons hautainement. On pourrait croire à un moment donné à une certaine linéarité de l'histoire, mais c'est sans compter sur l'imagination d'Eric Barbier qui donne à son récit une orientation soudaine et inédite. Complicités troubles, réglements de compte, le diamant est passé de son présentoir surprotégé à la la poche des brigands, mais à quel prix ?