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Un visiteur
3,5
Publiée le 31 décembre 2012
"Gangs of Wasseypur", qui se compose en deux films (sortis à 6 mois d'intervalles, ce qui est assez aberrant), est une fresque monumentale qui dépeint l'épopée sanglante de la famille Khan, et ce, sur trois générations. Le premier film est consacré à la chute du patriarche Khan, et à son fils qui devient le nouveau parrain, tandis que la seconde se penche sur le destin de ses fils. Les deux parties ont pour point commun un seul et même antagoniste: le vil Ramadhir Singh (Tigmanshu Dhulia, tout en retenue, est épatant dans le premier film et formidable dans le second). Les deux films forment un cocktail explosif assez éprouvant (sur la durée déjà, ce qui est normal, l'ensemble fait 5h20). Le film déploie par gouttes les différentes couches de son intrigue, en prenant soin de faire identifier les différents personnages par l'ajout de titre (comme le fait Tarantino). Hélas, le spectateur est parfois noyé dans la confusion (il faut dire qu'il y a beaucoup de noms et de visages à retenir). L'intrigue elle, est plutôt classique, mais riche en paiements (surtout la deuxième partie). Si les deux films vivent indépendamment, l'ensemble possède un final grandiose et achève toutes les histoires commencées dans les premières minutes de cette épopée. Anurag Kashyap n'ignore pas l'héritage du cinéma indien et utilise les chansons (de Bollywood) de manière audacieuse (les personnages ne dansent pas et c'est tant mieux), même si parfois elle peut se révéler pesante. Une musique plus sombre et plus subtile (dont le thème se répète implacablement) vient compléter l'ensemble. Un des gros problèmes du film est l'antipathie des personnages principaux, à savoir les membres de la famille Khan. Il est difficile de s'y attacher tant ils sont hostiles et semblent agir de manière incontrôlée. Les comédiens font pourtant de leur mieux. Une des forces du film cependant est la beauté des seconds rôles (il y en a une dizaine), qui sont tous ici magnifiquement caractérisés et interprétés avec soin: l'oncle des Khan, les femmes des Khan, les frères des Khan, ect. Il n'y a pas beaucoup de fausse note à ce niveau la, et c'est tant mieux. "Gangs of Wasseypur" possède de nombreux éléments comiques (c'est ce qui le rapproche définitivement de Tarantino): les personnages n'hésitent pas, dans toutes les situations, à se comporter comme des imbéciles. Kashyap porte un regard féroce sur son pays, aussi bien au niveau politique (la corruption est présente partout et un bandit peut devenir ministre) qu'au niveau de Bollywood et ses films niais ("Tant qu'il y aura ces films dans notre pays, les gens seront bernés"). Fable détonnante, "Gangs of Wasseypur" est un spectacle inhabituel, fait de bric et de broc, mais avec soin et talent.
Source: Plog Magazine, les Critiques des Ours http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2012/12/gangs-of-wasseypur-part-i-ii.html
Un second volet moins construit semble-t-il, des actions et des personnages plus prévisibles, je n’ai pas retrouvé la dynamique du premier volume. La mise en scène flotte assez souvent avec des ralentis romantiques qui nous rappellent que nous sommes à Bollywood. Au total cinq heures de projection, qui bien ramassées auraient pu faire naître un chef d’œuvre … Le réalisateur explique dans un bonus les tenants et les aboutissants de son film . Pour en savoir plus
De la pure violence sur fond de société purement violente. Ça commence en 1940 (partie 1) par l'exploitation des mineurs du charbon, l'appropriation des ressources locales par les gangs locaux et les rivalités entre eux pour asseoir leur pouvoir de génération en génération. Dans la partie 2, on en est aux années 80 et à la troisième génération de gangsters. Meurtres, corruption, business, extorsions de fonds... voyous, policiers, politiciens, tout ça trafique et s'étripe sans discontinuer. Et la relève s'annonce prometteuse, avec la montée en puissance des bébés flingueurs. Tout ça avec une certaine drôlerie - par exemple l'utilisation de la musique bollywoodienne - et par moment un côté "pieds nickelés". Quelques geysers d'hémoglobine, des poursuites, de multiples fusillades, égorgements et autres étripades, ça, c'est pour la violence tarantinesque. Mais derrière la violence, il y a une critique sociale féroce, un regard décapant sur une société corrompue, où prospèrent truands, flics et politiciens. (Le réalisateur dénonce au gré des interviews le rôle abrutissant du cinéma bollywoodien, totalement déconnecté de la réalité sociale). Les femmes ont un rôle intéressant. A l'arrière-plan, les "vrais" gens, ceux qui subissent la dictature des truands de tous bords. Le pire, c'est que c'est (presque) vrai.
ce film est dangereux! mon petit frère de 8 ans s'est mis du stephen curry sur son denver nuggets. la partie où les "gangsters" font du rpq pendant qu'ils font une sortie dans une maternelle m'a profondément dérangé. spoiler: j'aurai en effet préféré que les maternelles ne s'arrêtent qu'au rp au lieu de le faire en vrai. si je devais donner une note aux policiers, je leur donnerais SS, aucun rapport avec le fait qu'ils tirent sur les gens avec une croix.... les batailles au pistolet étaient très irréalistes car la taille de leur calibre était tellement gros. mon petit frère a effectivement un engin de ce calibre chez lui et même moi je n'arrive pas à l'utiliser correctement lorsque l'on fait des batailles d'engin (pistolet bien sur) mes bizou d'amoure
Superbe film! Après la déferlante du cinéma asiatique, voici l arrivée de la nouvelle nation qui va s emparer du monde de l imaginaire, loin de la soupe bollywoodienne bien sur, et recyclant toutes les références du cinéma mondial... Ça faisait longtemps que je n étais pas sorti d une salle ( même petite car petitement distribué) empli d un tel plaisir de cinéfile. Quel souffle les amis!!! Et ce n est que le début! Accroche toi Tarantino, ton règne épi phénoménologique bien q u agréable prend fin :-)
Quelque chose est-il en train de faire bouger les lignes dans le cinéma indien, polarisé entre superproduction bollywoodienne et radicalité esthétique ? La présence simultanée de trois films à Cannes l'avait fait pressentir, leur découverte confirme l'hypothèse. Les trois films présentent la même volonté de sortir de l'ornière en travaillant le cinéma de genre. Projeté jeudi 24 mai, Miss Lovely (Un certain regard) est le dernier à être dévoilé, le plus convaincant aussi.
http://youtu.be/5OVBcT4XNCs
jungle urbaine de Bombay ; trois histoires d'amour impossibles. Un flic psychopathe, une dealeuse qui veut s'en sortir, un jeune homme en quête de l'âme sœur. Sur une trame assez lâche, Bala signe un beau film d'atmosphère dont les rapports avec le polar lui sont prétexte à décrire la survie d'individus solitaires dans un contexte de guerre sociale larvée.