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Laurent C.
256 abonnés
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3,0
Publiée le 16 avril 2017
"La Isla Minima" était un véritable choc cinématographique, avec ses plongées aériennes sur des marais angoissants, ses chemins sinueux où la pire des humanités venait se perdre. Cette fois, Alberto Rodriguez puise son inspiration de nouveau dans l'histoire la plus glauque de son pays, l'Espagne. Il filme d'autres chemins, tout aussi fourbes et ambigus, que sont la manipulation politique, le blanchiment d'argent, les manigances des services secrets, et le mensonge d'état. Mais hélas, le film n'a pas la force magnifique et troublante du premier. Le scénario est hélas souvent confus, même si, heureusement, et c'est tout de même la magie du réalisateur, on retourne sur ses pieds en fin de film. Le format est beaucoup trop long, flirtant parfois avec le risque de l'ennui. Les paysages manquent, la photographie est assez peu réussie, faisant ainsi prendre la tentation que le film se perde dans un pseudo téléfilm. Pour autant, la mise en scène est précise, maline et le réalisateur ne perd pas une occasion pour tourmenter le spectateur devant autant de mensonges et d'entourloupes politicardes. On se sera un peu ennuyé. Mais surtout on aura tremblé devant autant de perversité, en plein contexte actuel de campagne électorale.
Avant d'aller voir L'homme aux mille visages d'Alberto Rodriguez, le réalisateur de La isla minima, il est fortement recommandé de se documenter quelque peu sur les affaires de corruption qui ont marqué l'Espagne dans les années 90. Et en particulier sur l'affaire Roldan qui donne chair au scénario. Quoique le personnage principal en soit évidemment Francisco Paesa, énigmatique escroc multicartes. Tout en précisant que le narrateur est un troisième larron qui a tout vu mais pas nécessairement tout compris. Comme le spectateur à vrai dire, embarqué, au moins dans sa première partie, dans une histoire complexe où les faux-semblants ne font pas semblant. Un récit dont le "héros" est un menteur professionnel et dans lequel il faut toujours se méfier des apparences. C'est malin de la part de Rodriguez que d'avoir ainsi épousé le sens de la feinte de Paesa mais c'est au prix d'une intrigue difficile à saisir et embrumée. Grand amateur des films américains des années 70, le cinéaste est un virtuose de la manipulation et de la confusion. Alors, mieux vaut se laisser aller, quitte à ne pas tout comprendre des tenants et aboutissants. Il y a dans L'homme aux mille visages la même fascinante description d'un monde opaque que dans un bon vieux film d'espionnage en noir et blanc. De cet exercice ultra stylé on retient le brio et l'on regrettera juste un côté glacé et une absence totale d'émotion. Mais il est vrai que ce n'était pas dans le cahier des charges d'un film que Rodriguez qualifie lui-même "de plus artificiel" qu'il ait jamais tourné. Ce qui ne l'empêche pas d'être on ne peut plus séduisant.
Deux ans après le succès de La Islà Minima, Alberto Rodriguez nous propose un polar au style radicalement différent mais qui, lui aussi, a de quoi en dire long sur l'état de la société espagnole puisqu'il s'agit de la reconstitution d'une histoire vraie qui, il y a 20 ans, a bousculé le pays. Son point de vue, consistant à nous faire suivre le parcours d'un agent secret, nous permet-il de capter tous les enjeux, politiques et humains, de cette affaire complexe ?
Après l'excellent La isla Minima, Alberto Rodriguez réalise un film mêlant à nouveau les faux-semblants et les tentations de l'après-franquisme dans une Espagne en crise. C'est une sombre histoire d'agents secrets, sortes de barbouzes attirés par l'argent facile, et d'hommes politiques véreux qu'il met en scène ici. Comme souvent dans ce genre d'histoires, il est un peu ardu de suivre - malgré un montage "pédagogique" - les divers rebondissements de cette gigantesque arnaque. On finit par distinguer cependant les motivations de chacun des protagonistes, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'y a pas abondance de héros positifs. Malgré sa longueur, le film reste digestible et tient le spectateur en haleine, d'autant que nous ignorions tout de cette histoire récente tirée d'un fait divers espagnol des années 90. Sur le plan cinématographique, nous n'avons pas trouvé le même talent au réalisateur de La Isla Minima, et notamment la hardiesse de certains plans surprenants, mais il reste sa capacité à filmer à hauteur d'hommes et à dépeindre les différentes facettes de personnages tourmentés par leur avidité mais dont la faiblesse est ici...l'amour conjugal !
Depuis "Groupe d’élite", Alberto Rodriguez (à qui l’on doit également "La Isla Mínima") s’intéresse de près à l’histoire de son pays, à ses démons et à ses troubles. Avec L’homme aux mille visages, le voilà qui se penche vers une histoire incroyable mais vraie, celle de Francisco Paesa. Un escroc qui a longtemps travaillé pour le gouvernement espagnol mais qui n’a jamais reçu de paiements de la part de ses employeurs.
Un manque de panache. Outre son rythme qui perd pied, c’est surtout dans le traitement de cet énième polar de ce style que le film de Rodriguez y laisse la majorité de ses plumes. L’homme aux mille visages manque d’ampleur et de saveurs, se laissant regarder poliment, mais sans jamais obtenir le pouvoir d’attraction d’un bon polar de la même veine. Hélas, sans être un mauvais film, L’homme aux mille visages demeure profondément académique de bout en bout.
Le film est inspiré de faits réels à savoir le rôle joué par Francisco Paesa [l’homme du titre (joué par Eduard FERNANDEZ), spoiler: ayant travaillé pour les services secrets espagnols (contre l’organisation terroriste E.T.A. notamment) et qui ne l’ont pas toujours payé pour ses services, d’où sa volonté de revanche ] dans la mise à l’abri (à Paris notamment) de Luis Roldán, ancien directeur de la Garde Civile, accusé de corruption spoiler: [ce qui provoqua la démission du ministre de l’Intérieur (dans le gouvernement de Felipe Gonzáles), Antoni Asunción] ainsi que de sa fortune (à Singapour) . Au début, on a un peu de mal à rentrer dans l’histoire (si on n’est pas coutumier de l’histoire politique espagnole récente), raconté en voix off par l’un des protagonistes (un pilote d’avion, joué par José CORONADO) avec plusieurs flash-backs ; puis, on y prend goût car il y a du rythme et c’est une bonne description des mouvements bancaires dans le monde et des échanges de « bons procédés » entre gens influents ainsi que les mensonges de certains hommes politiques (spoiler: cf. la fausse extradition de Luis Roldán du Laos en mars 1995 et qui provoqua la démission du ministre de la Justice, Juan Alberto Belloch qui avait succédé aussi au ministre de l’Intérieur le 6 mai 1994 ).
J’avais adoré « La Isla minima », sorti en 2015. Le pitch de son nouveau film ? J’aurais dû mal à vous le raconter avec précision sans paraphraser le résumé du dossier de presse tant la complexité de l’intrigue (inspirée d’un vrai fait divers) m’a rendue perplexe. Dès le début, j’étais larguée. Je dois vous avouer avoir loupé les 5 premières minutes, ce qui n’a pas dû aider ;-), mais quand-même… Francisco Paesa, ex-agent secret espagnol est engagé pour démêler une affaire de détournement d’argent impliquant l’État. S’en suit un incroyable imbroglio politico-financier qui a mis à genoux le gouvernement de Felipe Gonzales au début des années 90. Je vous l’ai fait courte mais franchement, vous en dévoiler plus n’aurait pas grand intérêt. Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que malgré le brouillard qui a enfumé mon cerveau pendant 2 heures, j’ai retrouvé toute la virtuosité du réalisateur qui m’avait bluffée dans son film précédent : un sens inné de la mise-en-scène, des cadres, des dialogues et du rythme (même si à force de ne rien entraver, j’ai trouvé le temps long). Hyper bien joué, super bien filmé, Rodriguez est indiscutablement un disciple de Scorsese. Comme je me suis demandé toute la projection si j’étais débile, mon plaisir en était sensiblement amoindri…
Adapté du livre de Manuel Cerdán que le réalisateur reconnaît avoir apprécié, L’homme aux mille visages tire avant tout son histoire de faits réels. S’il n’a pas la prétention de délivrer toute la vérité sur le plus gros scandale financier qui a touché l’Espagne, l’œuvre d’Alberto Rodríguez reconstitue merveilleusement bien une thèse de ce qu’il a pu se passer. Il recrée à la fois le cadre politique et spatio-temporel dans lequel l’histoire est ancrée. S’il souffre d’un rythme trop inégal et de quelques longueurs n’impactant pas sur l’appréciation, L’homme aux mille visage a le mérite de proposer un casting haut en couleurs dont les répliques ne manquent pas de mordant. La voix off d’un narrateur, distillée tout au long du film, sert de fil conducteur et de guide, rendant l’œuvre plus accessible. Derrière cette volonté d’escroquer, se dissimule finalement l’humanité d’un homme, qui comprend peut-être trop tard qu’il aurait préféré privilégier sa vie de famille à sa fortune. Au-delà de sa morale et de sa complexité politique, cette œuvre offre un visage profondément humain, qui ne manquera pas de faire écho à la situation actuelle de nombreux pays.
Après le bon "La isla mínima", Alberto Rodríguez s'intéresse à l'affaire Paesa que je ne connaissais pas, mais qui a apparemment fait grand bruit à l'époque avec cet ancien espion qui a bien su profiter de Luis Roldan, un ancien directeur de la police espagnole en fuite après avoir détourné énormément d'argent. L'histoire est vraie par contre le scénario comprend quelques mensonges utiles comme ils disent et c'est là où j'en veux un peu au réalisateur, car quitte à prendre quelques libertés autant que ça serve à dynamiser le récit et rendre le traitement plus divertissant sans pour autant dénaturer l'ensemble bien sûr. L'histoire est vraiment complexe tellement qu'on peut s'y perdre, car il y a beaucoup de personnages, pas mal d'éléments en parallèle, c'est riche en détail et cela se passe dans de nombreux endroits différents. La première heure est pas mal, c'est plutôt intéressant, car on sent que cela peut mener à quelque chose de gros malgré qu'il soit difficile de cerner des enjeux à long terme par contre ne voyant pas les choses avancer, j'ai vraiment décroché durant la seconde qui est ennuyeuse et n'est sauvée que par un final qui comprend quelques rebondissements. On reconnaît bien là le style du réalisateur qui fait très attention aux détails et soigne sa mise en scène par contre si le rythme très lent n'était pas gênant dans son précédent film ici ça l'est. Plus important encore, on a du mal à s'intéresser totalement aux personnages qui ne dégagent strictement rien tant ils sont mal développés. Bref, un film assez décevant qui manque de rythme et d'enjeux plus importants.