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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 17 juin 2024
C’est incontestable, les anglo-saxons, surtout les nord-américains, sont les meilleurs pour la réalisation de chroniques douces-amères s’intéressant au couple, à la famille ou tout simplement aux parcours d’individus confrontés aux aléas de la vie. C’est du Canada que nous est venu en 2012 « Still Mine » du réalisateur Michel McGowan qui en a écrit lui-même le scénario. A Saint-Martins petite localité rurale située dans la province du New Brunswick, Craig et Irene Morrison vivent paisiblement leur retraite sur leur domaine agricole et forestier que Craig tient de son père. Leur mode de vie simple suffit au bonheur de ce couple fusionnel qui semble avoir réussi à rester en contact chaleureux avec leurs sept enfants dont quelques-uns vivant à proximité, veillent sur eux d’un œil discret et bienveillant. Mais Irene depuis quelques temps souffre de troubles de la mémoire qui inquiète toute la famille. La discussion entre Craig et ses enfants porte sur le maintien au foyer d’Irene qui a quelques fois un comportement pouvant être dangereux pour sa sécurité. Craig encore très actif tient tout comme Irene à aller jusqu’au bout du chemin de leur vie réunis et ce quel qu’en soit le prix à payer. Dans cette optique le vieil homme envisage de construire sur ses terres et de ses propres mains une nouvelle maison plus en rapport avec leur âge avancé. Craig, homme de décision et d’action va dès lors se heurter aux nouvelles règles et normes en vigueur qui vont lui faire prendre brutalement conscience de l’évolution de la société canadienne vers une bureaucratie envahissante, sans âme et surtout déresponsabilisant les agents chargés de la mettre en application. A partir d’une intrigue toute simple, Michael McGowan brosse un portrait émouvant d’un couple uni face à la déchéance qui se profile avec la mort en arrière-plan. Parallèlement, le réalisateur tout à son affaire pointe du doigt la déshumanisation qui se met en place sournoisement à côté de mesures censées êtres conçues pour le bien de la planète et par ricochet celui de l’humanité. Ici à travers un charpentier expérimenté qui voit sa compétence reconnue, transmise de père en fils contestée par le non-respect des procédures à suivre. Remarquablement filmé, livrant l’émotion avec délicatesse et sans pathos inutile « Still Mine » doit beaucoup à ses deux acteurs principaux très expérimentés que sont James Cromwell fils de John Cromwell grand réalisateur de l’âge d’or d’Hollywood, devenu un très solide second rôle à Hollywood et Geneviève Bujold toujours aussi gracile qui a promené son joli minois et son grand talent dans les cinémas canadien, français et hollywoodien. Formidable dans « Kamouraska » de Claude Jutra en 1973 dans son pays natal, Geneviève Bujold avait été révélée grâce à « Anne des mille jours » de Charles Jarrott qui dès 1969 la voyait tenir la dragée haute au grand acteur shakespearien Richard Burton et récolter une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice. Une petite pépite donc que « Still Mine » à découvrir d’urgence car il faut vraiment creuser profond douze ans après la sortie de ce film pour trouver ce style de cinéma dépouillé mais aussi dépourvu de toute idéologie enfoncée à coup de pioche.
Un film magnifique très bien réalisé. Une vrai Hymne a l'amour sans en faire trop. Une vrai leçon de tolérance pour cet homme prêt a tout pour garder sa femme près de lui malgré sa maladie.
Un de mes meilleurs derniers films avec pour une fois de vrai acteurs...
J'ai vu un film... qui n'a comme qualité que de montrer les défauts de la fin de la vie... On est pris par cette histoire touchante et émouvante d'un amour infini qui traverse le temps mais qui petit à petit se perd dans les méandres de la mémoire qui flanche... Ce film qui montre un héros du quotidien -qui a tout de même des monceaux de compréhension, de self control, de savoir-vivre et qui doit faire face à la déchéance de sa femme... Oliver Cromwell est vraiment remarquable, ainsi que Geneviève Bujold, qui montre, démontre et vit la perte de mémoire, l'absence d'elle-même... On ne peut s'empêcher de penser que la fin est pour soi-même difficile, mais aussi pour ceux qui vous entoure... Ce film s'attarde également sur les affres du personnage avec l'administration tatillonne, et on le suit dans ses combats... Tous ces combats sont menés contre vents et marées... Il ne lâche rien, et peut-être est-ce cela la leçon de ce film, mais peut-être est-ce aussi un peu trop "américain"... Sur le même thème, j'ai vu il y a qq temps "Amour" d'Hanneke qui m'a bien plus touché, marqué, et profondément bouleversé... car on sent un personnage qui perd pied, qui tente, qui se bat, mais qui ne gagne pas face à plus fort que lui...
Les dangers du vieillissement ne connaissent aucun respect. Épouse bien-aimée Irene Craig (Geneviève Bujold) perd la mémoire.
Mais Irène et Craig ont toujours été ensemble. Il ne peut pas permettre une séparation. Donc, Craig commence ce qu'il appelle son «projet». Il va construire une nouvelle maison, plus petite, avec une vue cette fois et mieux adaptés à leurs besoins. Une fois que Craig commence les problèmes arrivent bientôt sous la forme d'une bureaucratie directive.
À bien des égards, c'est la prestation de Bujold qui est la plus marquante. Elle joue l'apparition de la démence et c'est effrayant et très émouvant. Cromwell est merveilleux, surtout quand il est à son plus tendre. Il ya un moment magnifique dès le début où le couple faire l'amour. Dans le contentement post-coïtale, Irene dit: «C'est quelque chose qui ne vieillit jamais.» Les yeux de Cromwell font une petite danse de fierté.
Pourtant, Craig et Irene vaquent à leurs occupations, comme ils le font tous, dans une ambiance de plaisir qui en dit long sur qui ils sont, ils font ce qui doit être fait, avec ingéniosité et sans se plaindre. La maison de Morrison comme le film de McGowan est une lettre d'amour à la résilience.3/5