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Jean-luc G
63 abonnés
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4,0
Publiée le 15 janvier 2016
quelle esprit d'indépendance ce film à contre-courant en pleine vague soixante-huitarde; film culte à l'époque notre jeunesse, parler d'infidélité, de religion beaucoup, de marxisme toute la nuit dans une ville de province sans saveur. Un regard sur nous-même, des dialogues de haute tenue. La photo est sans intéret, la mise en scène statique, pourtant on ne s'ennuie pas sans tomber à genoux. TV - janv 10
Un des plus beaux films de l'histoire du cinéma, beau, subtil, complexe et touchant... Rohmer parvient a filmer l'invisible: un instant prècis, la naissance d'un sentiment, la tension dans l'air entre les deux etres qui ne savent pas quoi en faire. Jean Louis Trintigant est excellent dans le rôle du catholique un peu coincé qui justifie son manque d'assurance par la culture, et Francois Fabian est tout simplement superbe en femme libre et cultivée. Rohmer au sommet de son art..
Dès les premières images, le spectateur est plongé dans une triste atmosphère de province en hiver. Pendant tout le film, on est bercé entre la neige et la nuit, des rayons de lumière et le grand jour, entre les marivaudages et les pensées sincères, bref, tout commence à se brouiller, mais il est si plaisant de ne pas toujours savoir dans quelles eaux on navigue ! Les acteurs, Trintignant, Vitez, et Fabian, donnent beaucoup de profondeur à leurs personnages, et la discussion pascalienne qui aurait pu être un peu ennuyeuse, est absolument intense. La douce mélancolie, les tristes réjouissances, font que, à la fin, on ne sait pas si on est mal, si on est bien…mais, pendant 2h, on a vécu quelque chose de particulier, qui marque bien plus qu’on aurait cru.
Un film copieux, exigeant et radical mais totalement enrichissant si l'on prend la peine d'y revenir à deux fois. Ma Nuit chez Maud, largement considéré comme le chef d'oeuvre de Rohmer, est une oeuvre des plus passionnantes sur les enjeux de l'amour et du hasard. Si le premier visionnage nous laisse envisager la quintessence du snobisme ( ce qui - au passage - a été le cas pour moi ), il conviendrait toutefois de lui laisser le bénéfice du doute pour un sérieux décantage. Ce troisième volet des contes moraux rohmeriens n'est donc pas accessible à tout un chacun. Bavard et incongru, ce long discours peut tout de même s'apprécier avec une concentration relative. Bien entendu, on peut perdre quelques miettes mais les dialogues sont susceptibles d'être écoutés par simples bribes, comme un cours de philosophie. Effectivement, le ton professoral d'Antoine Vitez et le phrasé cassant de Jean-Louis Trintignant risquent de rebuter le spectateur recherchant quelque chose de plus conventionnel ( il faudrait d'ailleurs saluer leur interprétation ainsi que celle de Françoise Fabian, radieuse en Maud insaisissable ). Conte moral sur l'éternel et sidérant combat entre les concepts de chance et de destin, fable sophistiquée sur la question du choix, Ma Nuit chez Maud est sans nul doute le Rohmer de la maturité.
Nous servir un cocktail à base de jansénisme et d'amour, il fallait oser. Eric Rohmer l'a fait, et c'est plutôt une réussite. Le film est super lent à démarrer, mais après une demi-heure il trouve un rythme de croisière plaisant. Les dialogues sont assez intéressants, mêlant l'anodin et les pensées plus profondes, exactement comme dans "Le genou de Claire" qui fait partie de la même série. Les personnages ont la fâcheuse tendance de se gargariser sur le jansénisme, comme s'ils avaient tous fait de la théologie. Moi-même, j'en ai mangé pas mal à la fac pour mes études d'histoire religieuse, mais je serais bien incapable aujourd'hui d'en parler avec autant d'aisance. Pas bien crédible donc. Mais Rohmer a su s'entourer des acteurs qu'il fallait pour le timbre de voix et la posture physique, du coup le film est très agréable à suivre. Ma raison me dit de mettre deux étoiles, mais mon cœur me souffle d'en accorder deux, et comme souvent c'est le second qui l'emporte.
La soutenable pesanteur de l'être: on est, on s'attache, on se detache. Le dieu n'est jamais la, la grâce oui. Et la reflexion, toujours a double sens, toujours double: philosophique (quoi somme nous et nos amours?) et optique (Maude qui regarde Trintignant qui la regarde). Il y'a une telle profondeur, dans chaque personage, et un simplement humain qui font que ce film est à la fois grave et leger, une somme des tous les contraires, comme le jesuite et janseniste personage de Trintignant, comme la triste et heureuse Maude. Belle Maude, veut elle coucher avec lui? Et lui avec elle? Oui, biensur. Et non, pourtant. Le désir n'est jamais simple chez Rohmer, qui aime le prolonger, le comprendre, le vivre, le contraindre, au lieu de l'assouvir. Plaisir de philosophe, de romancier et, surtout, de grand cinéaste. Oui, ce film est un chef d'oeuvre.
13 713 abonnés
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5,0
Publiée le 16 mars 2009
Ce petit bijou qui semble donner raison à ceux qui croient jusqu'au bout de leur idèe fixe est le troisième d'une sèrie de six contes moraux ècrits par Eric Rohmer (quatrième film de la sèrie « Contes moraux » mais troisième dans l'ordre des contes ècrits par Rohmer) ou l'on retrouve à chaque fois le même schèma de base: un homme aime une femme, en rencontre une autre avec laquelle il flirte, puis revient à la première! C'est à l'èvidence le film le plus clair sur la problèmatique qui traverse toute l'oeuvre du cinèaste! il n'y a pratiquement pas d'action, tout se passant dans la tête du personnage de Jean-Louis Trintignant! On se livre ici au petit jeu des confidences, à grand renfort de citations littèraires ou philosophiques! Dans "Ma nuit chez Maud", le dèbat tourne autour de Pascal et de l'espèrance mathèmatique avec de longues conversations dans des lieux clos! Voilà de quoi faire craindre un film ennuyeux or il n'en est rien! Grâce à son humour (rarement film a abordè de telles questions de façon aussi concrète et avec un tel humour), à la fluiditè de la rèalisation de Rohmer, à la vèritè de ses personnages qu'interprètent de merveilleux comèdiens (Jean-Louis Trintignant, Françoise Fabian et Marie-Christine Barrault), Rohmer nous passionne de bout en bout dans une sublime photographie en noir et blanc de Nestor Almendros avec un Clermont-Ferrand tapi de neige et èclairè par les guirlandes de Noël! Un chef d'oeuvre absolu du cinèma français alliant intelligence et èlègance...
Incroyable mais vrai, ce film parvient à accomplir l'exploit d'être à la foi drôle, intéressant et ennuyeux; du jamais vu. En tout cas il ne laisse pas indifférent. On peut adorer ou détester, personnellement je suis plutôt partagé en ce qui concerne ce film.