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Estonius
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2,5
Publiée le 2 août 2017
Ça commence très mal puisqu'il faut se farcir cinq minutes de messe, tout ça pour nous montrer que Trintignant est catho et que Marie-Christine aussi… mais Rohmer n'a pas le sens de l'ellipse. On a ensuite droit à une discussion de cantine débitée sur un ton qui ferait passer certaines pubs pour du cinéma vérité. Mais le pompon ce sont les longues discussions mathématico-pascalienne auxquelles on ne comprend rien et dont on se contrefout. A ce sujet on a droit à une scène digne d'une série Z : un mec est devant une bibliothèque de 500 ouvrages, en trois secondes il trouve les pensées de Pascal, (c'est bien connu tout le monde à les pensées de Pascal à la maison), et la seconde suivante la page qu'il voulait commenter. Trop fort le mec ! Après la nuit chez Maud qui donne son nom au film on devine ce qui va se passer, ça aurait pu être expédié en cinq minutes, non, ça papote, ça se traîne, je vous dis Rohmer n'a pas le sens de l'ellipse. Et puis surtout, cette œuvre n'a pas grand-chose de cinématographique, c'est une pièce de théâtre, une pièce d'acteurs ! Et il est vrai que vu comme ça la scène centrale entre l'excellent Trintignant et la très belle et talentueuse Françoise Fabian est plutôt réussie, c'est d'ailleurs uniquement celle qui reste dans nos mémoires, elle le mérite et relève un peu le niveau d'un film qui en avait cruellement besoin.
C'est extrêmement rare mais qu'une œuvre estampillée « Nouvelle vague » trouve grâce à mes yeux. Jusque là, je n'appréciais que les longs métrages de François Truffaut ; les films de ses confrères me sortant par tous les orifices de mon corps. Pourtant, il est indéniable que « Ma nuit chez Maud » présente toutes les caractéristiques de ce mouvement cinématographique que j'exècre mais, là où le cinéma d'un Godard, Varda et autres Resnais m'ennuie profondément, ce long métrage de Rohmer m'a plu. Sans le considérer comme un chef d'oeuvre, « Ma nuit chez Maud » séduit par son histoire simple mettant en valeur de longs échanges entre les rares protagonistes. Ces dialogues, attraction principale du film, sont gratifiés d'une bonne écriture bien que parfois redondante. Ces longs débats intellectuels autour de Pascal, de la religion et de l'amour finissent cependant par lasser et quelques longueurs viennent se faire sentir ici et là.
"Les sentiments éclairés." Le portrait tendre et nuancé de personnages discutant sur l'amour à la façon dont les philosophes en parlaient. C'est formidable et très intime, ce qui fait de ce film une oeuvre à part. Une homme et une femme dans une chambre, sentiments à fleur de peau et une histoire d'amour peut être embuée puisqu'une autre femme est là mais un moment de vie passionnant partant d'une nuit prude et douce.
Réalisé en 1969 dans son cycle des Contes moraux, Ma nuit chez Maud – premier grand succès du cinéaste – est dans le plus pur esprit des films de Eric Rohmer : intello et bavard. Tout ce qu'on aime chez lui. Un ingénieur incarné par Jean-Louis Trintignant, catholique pratiquant assumé et débatteur animé, a le béguin pour une jeune fille rencontrée à la messe, mais se laisse troubler par Maud, une athée rencontrée par le biais d'un ami communiste. En découleront d'intenses discussions sur le pari de Pascal, sur l'amour, sur la religion, sur le hasard et les rencontres, sur la vie... Françoise Fabian est absolument sublime dans son rôle de femme "moderne". Tendre et austère.
Le seul drame de ce film est qu'il nous manque à l'instant même ou il se termine. Les hommes parlent comme si la vie n'était qu'une quête philosophique. La force du scénario est de s'attarder sur un événement semblant insignifiant mais qui l'air de rien définit une existence. Un vrai plaisir.
Ma nuit chez Maud, faisant partie des 6 contes moraux d'Eric Rohmer raconte l'histoire d'un ingénieur qui en rencontrant un ami va par la suite, passer la nuit chez Maud. Malgré la succession de plans assez lente et rare, le film possède des personnages attachants et bien développés, surtout Maud et Jean-Louis. Les dialogues sont également très bien écrits, mais abordent des sujets sérieux de nombreuses fois. La réflexion est poussée et intéressante mais ils restent parfois difficiles à retenir, car ce sont plus des dialogues à lire.
Pas mal. Le film a un peu vieilli - le débat entre jésuites, jansénistes et libres-penseurs ne galvanise plus les foules. Néanmoins le dénouement concernant l'adultère évoqué au début du film est saisissant.
Ce que je trouve le plus extraordinaire chez Éric Rohmer, c'est cette habilité qu'il possède à rendre des conversations portant sur des sujets a priori difficilement filmables passionnantes pour n'importe qui. Même sans rien connaître à Pascal, voire même sans s'y intéresser, il y a quelque chose dans les dialogues qui rend la pensée de l'auteur absolument limpide pour tous, un côté didactique ainsi qu'une envie de partager qui, à eux deux, permettent de caractériser des personnages dont on saurait peu autrement. Les discussions sur l'amour ou la religion sont des moyens d'approfondir les personnalités de chacun en même temps que d'élargir l'esprit du spectateur. Les dialogues ont beau être artificiels, ils possèdent une forme de poésie, peu ou prou la même que celle de poèmes en prose, qui est à la fois très accessible tout en étant singulière. Évidemment, ces longues tirades nécessitent une attention accrue de la part du spectateur, mais le bénéfice en sera grand car il y a un jeu intellectuel fort profitable dans ces conversations filmées. La mise en scène, et notamment l'utilisation du noir et blanc, renforce la sensation d'être dans un monde à part, coupé de l'extérieur par la neige en furie. Un contexte idéal pour s'installer confortablement dans l'appartement dépouillé de Maud et se poser quelques questions existentielles.
Les statues branchouilles étant indéboulonnables à l'ordinaire je ne rajoute rien pour ne pas rentrer dans lalèche, mais pour ce film qui est un des meilleurs de Rohmer je me permets une précision: comme d'habitude leréalisateur nous offre des stéréotypes et le fait étant qu'ils sont tellement sclérosés, qu'ils prennnent une forme inverse tout le long du film. Et que cela plaise ou déplaise à ces fanatiques de l'auteur de la Nouvelle-Vague.A commencer par le personnage principal, Jean-Louis, un catholique qui ne sait pas ce qu'il veut (comme tous lescatholiques d'ailleurs.) Si l'on passe donc par l'à-priori bourgeois très souvent vu - et un peu détestable il faut bien dire - dans les films de Rohmer, certaines options au cours du récit font que l'histoire se laisse aisément suivre.Pour tout dire la femme fatale de l'intrigue, Maud (Françoise Fabian) est en fait la plus romantique sinon celle qui pense le plus: il n'y a qu'à voir la dernière séquence à la plage... Quant à la blonde Françoise (Marie-Christine Barrault) son personnage de future femme-au-foyer devient en filigrame la plus perverse, la plus indolente et en tout cas le caractère le plus révélé du film !Entre la brune futée et matoise et la blonde soumise, les contraires filent et laissent apparaître en définitiveune situation autre que l'on peut penser à la base: tout n'est pas aussi simple qu'on veut bien le croire.Evidemmment cela parle énormément et le tout contient une happy-end conforme comme dans toutes les oeuvres de Rohmer mais son aspect de base et paradoxale est à découvrir.Un classique à voir en tout cas avec également une superbe B.O.
Je suis Clermontoise et des professeurs des université nous avaient déjà parlé de ce film qui montrait la beauté de la ville dans les années 60 mais je n'y avais pas accordé beaucoup d'importance! Toutefois l'autre soir, nous sommes tombés sur ce film et j'ai été subjugué par les dialogues! Des dialogues préparés formant une prose irréprochable qui n'ont rien à voir avec les films actuels... L'histoire est simple, mais efficace, beaucoup de talent de la part du réalisateur et des acteurs! Un Jean-Louis Trintignant remarquable! A voir absolument!
Un beau noir et blanc de Néstor Almendros, la ville de Clermont-Ferrand qui nous change de Paris, Jean-Louis Trintignant, Françoise Fabian et Marie-Christine Barrault dans les rôles principaux... Malgré le fait que je n'ai jamais été emballé (et j'emploie un euphémisme !!!) par le cinéma hyper-verbeux d'Éric Rohmer, j'ai décidé de me lancer sur ce film à cause de cela. Si vous êtes peu enthousiaste à l'idée d'écouter de très longs dialogues sur la théologie, le marxisme, la philosophie pascalienne, il vaut mieux éviter sinon vous allez sérieusement vous emmerder parce que pendant une heure et quarante-cinq minutes c'est pratiquement que cela. Seuls les instants qui sortent un peu de cette torpeur théolo-marxo-pascalienne parviennent à accrocher à l'instar de la scène de drague lorsque le personnage de Jean-Louis Trintignant aborde celui de Marie-Christine Barrault. Non, franchement il faut s'accrocher... Je ne serai jamais un adorateur de Rohmer.
Pour les spectateurs persuadés qu’un film entièrement basé sur ses dialogues ne peut être qu’une œuvre pompeuse aux intentions purement nombrilistes, Ma nuit chez Maud est le meilleur exemple que le talent d’Éric Rohmer, plus qu’aucun autre, peut faire d’une série de conversations philosophiques le support d’un long-métrage captivant de bout en bout. La réussite d’avoir fait de ces incessants bavardages entre un Jean-Louis Trintignant janséniste et une Françoise Fabian libre-penseuse des moments d’échanges intenses tient dans tout autant dans la mise en scène qui, en choisissant de cadrer davantage celui qui écoute que celui qui parle, immerge le spectateur qu’à l’intelligence et la portée universelle de leurs débats sur les notions de chance et de destin, la religion, les théories métaphysiques de Pascal mais surtout l’amour. La théorisation des relations de couple est en effet le principal leitmotiv des contes moraux dont Ma nuit chez Maud est le troisième opus alors que, sur la forme, à l’inverse, la froideur apportée par la magnifique photographie en noir et blanc éloigne cette réalisation de la légèreté des nombreux marivaudages que Rohmer aura l’habitude de réaliser par la suite.
Techniquement très bien réalisé "Ma Nuit chez Maud" est aussi un film trop bavard à mon goût. Pourtant les dialogues sont globalement intéressants mais je les trouve trop présents, trop longs, trop didactiques et donc déshumanisés. Dommage parce que les acteurs sont excellents, surtout Jean-Louis Trintignant, tout comme la mise en scène. La philo selon Rhorho.^^
Revoir ce film 45 ans après sa sortie est très intéressant. A l’époque son contenu avait émerveillé des dizaines de milliers de spectateurs, nous nous extasions tous devant l’intelligence des dialogues et la nouveauté de ce cinéma intellectuel. Aujourd’hui, c’est diffèrent, je suis beaucoup plus admiratif de la forme. Rohmer a su admirablement filmer des situations et des conversations intimes, sa caméra est toujours bien placée, la plupart du temps sur la personne qui écoute. Rohmer y a mis beaucoup de lui-même, d’abord son catholicisme en prenant un soin particulier à filmer tout ce qu’il y a de mieux dans une messe, sa personnalité ensuite, en s’identifiant quasiment au narrateur pour lequel rien n’est simple. Ce n’est pas un hasard s’il a préféré le cinéma à la littérature car comme l’église catholique, elle est basée sur l’incarnation, il préfère donc nous montrer des êtres vivants qui s'expriment plutôt que de nous écrire des dialogues à lire. C’est justement pour moi la faille, car il n’est pas possible de revenir en arrière et de contester dans nos têtes les opinions émises qui sont pour la plupart de la poudre aux oreilles. Ce film est basé encore plus que ses 28 autres sur les mensonges faits à soi-même et par conséquent à ceux qui les entendent. C’est pour cette raison que ''la nuit chez Maud'' me plait guère. Pourquoi compliquer autant la vie et les rapports humains ? C’est justement ce que font les églises alors que leurs inspirateurs sont simples et clairs. De plus, je n’aime aucun personnage, je déteste en particulier le numéro de séduction de Maud et je suis fâché que Rohmer parle si mal de la ‘’Grace’’ qui n’a strictement rien à voir avec aucune église. A chacun donc de se faire une opinion sur ce film qui incontestablement fait honneur à l’art cinématographique.