Mon voyage sur la Nouvelle Vague continue avec « Ma nuit chez Maud » d'Eric Rohmer. Je l’avoue préférer au « Genou de Claire » ou à « L’Amour l’après-midi ».
Pour commencer, pas trop d’acteurs non-professionnels mal dirigés, pénibles à l’oreille ; l’un des cadres qui déjeunent à la cantine est laborieux mais ça passe dans la mesure où il fait une brève apparition !
L’essentiel du film tourne autour de Jean-Louis Trintignant (Jean-Louis), de Françoise Fabian (Maud), d’Antoine Vitez (Vidal) et de Marie-Christine Barrault (Françoise).
De toute manière, je ne crois pas que Rohmer dirige vraiment ses acteurs. Tout au plus quelques indications.
Il doit être en mode automatique, en mode confiance.
Et c’est vrai que Trintignant fait du Trintignant, idem pour ses partenaires.
Les dialogues travaillés, soutenus coulent assez naturellement parce que bien servis par ces talents.
Conversations à bâtons rompus sur Pascal, les mathématiques, la religion catholique, la place de l’homme et de la femme pris dans le tourbillon du désir amoureux.
Dans ce méli-mélo de questions essentielles ou existentielles de l’amour libre ou engagé se place, la foi… ou pas !
Comme toute conversation, il y a des bons moments et des moments où on s’ennuie. C’est mon cas, car Rohmer, objet de curiosité, ne parvient pas encore avec ce film à m’inviter. Je reste sur le bord du lit de Maud sans me sentir vraiment concerné.
Une chose est à relever : comme pour « L’Amour l’après-midi » voire comme pour « Le Genou de Claire » (mes souvenirs sont vagues), le personnage principal ne prend pas la direction que Rohmer m’incite à penser.
Au cours des nombreuses conversations, le personnage principal est soit pris d’une envie qu’il souhaite assouvir, soit il envisage de succomber à la tentation.
Ici, tout est habilement fait pour m’amener à penser que Jean-Louis pourrait finir par ne pas être fidèle à ses principes, comme Frédéric (Bernard Verley) dans « L’Amour l’après-midi ».
Si j’osais, Rohmer a l’art du retournement de situation.
Eric Rohmer doit avoir un rapport étroit avec la morale religieuse.