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    70 abonnés 73 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 novembre 2016
    Ce film est un des meilleurs de l'année. J'aime décidément beaucoup Mel Gibson le réalisateur dont c'est le quatrième en tant que tel. Il n'y a que la passion du Christ que je n'ai pas vu, mais il va falloir que j'y remédie...

    Ma position avant de voir le film était que j'avais beaucoup d'attentes. Gibson avait été mis plus ou moins sur la touche ces dix dernières années suites à ses frasques et autres déclarations douteuses et pourtant, la plupart des retours étaient positifs, notamment ceux venant de la Mostra de Venise où il avait été présenté et longuement ovationné. Attentes bien plus que satisfaites donc, car son visionnage m'a poussé à me documenter un peu pour ma culture personnelle... ^^

    D'abord, un mot sur le titre : je trouve que le film aurait mérité de s'appeler Desmond Doss. Je trouve le titre français supérieur au titre original. Le titre original peut faire penser que c'est un film sur l'épisode d'Hacksaw Ridge, qui est un élément de la bataille d'Okinawa, mais ce n'est qu'une partie du film. Le titre français fait référence à un credo de notre héros, qui refuse d'ôter la vie à quiconque. Je pense que Desmond Doss s'imposait car, pour moi, ce film est son histoire, l'exposition de ses motivations, de sa foi, et de la "chance" qui l'a accompagnée dans les événements montrés. Ma manière d'aborder ce film fait donc que je ne me perds pas dans les interprétations philosophiques des uns et autres, surtout les journalistes, certains particulièrement attirés par l'envie de détruire le film à cause de la réputation de son réalisateur et d'autres qui y voient un manifeste anti-guerre. C'est juste l'histoire d'un mec qui a tenu bon sur ses convictions et qui a accompli des miracles au milieu de l'enfer...

    Comme beaucoup de films vus ces dernières années, il commence par une scène située dans la seconde partie de l'histoire d'un point de vue chronologique avant d'enchaîner sur un flash-back, histoire de teaser sur ce qui nous attend (et qui a été entraperçu dans les bandes-annonces). Le film est principalement structuré en deux parties, qui s'entremêlent parfois grâce au procédé des flashbacks, la première exposant ce qui a construit la personnalité et la foi de Doss, la seconde "relatant" ses aventures autour de Hacksaw Ridge.

    La première partie est très classique. Entre traumatisme d'enfance, romance (moi aussi je suis amoureux de Teresa Palmer ^^ ), éveil de sa foi et enfin bizutage à l'armée, il n'y a rien de transcendant dans la manière de filmer, mais de beaux numéros d'acteurs et des retrouvailles sympas d'acteurs que j'ai un peu moins vu ces derniers temps au cinéma (Rachel Griffiths dans le rôle de sa mère, Worthington dans le rôle du Capitaine Glover, Richard Roxburg dans celui du colonel Stelzer, pour les autres j'y reviendrai plus loin).

    Mais le gros point fort du film, est vraiment la seconde partie. J'ai, comme beaucoup je pense, retrouvé les impressions que j'avais eues en regardant "Saving Private Ryan". La mise en scène est saisissante, malgré le fait qu'on sent que Gibson n'avait pas LES GROS MOYENS pour faire son film, même si on n'a pas non plus à faire à un film béninois. Il a donc privilégié les gros plans, les plans serrés et enfumés car on devine qu'il n'avait pas un décor immense à exploiter, contrairement à Spielberg qui avait pu faire plus de plans larges et panoramiques. C'est une très bonne chose, car on se trouve immergé dans la bataille, très très brutalement, ça pète de partout, les images d'horreur nous sautent à la gueule, grâce à une caméra filmant à hauteur d'homme. La guerre c'est sale, ce n'est pas une carte postale avec des beaux gosses sans peur qui avancent triomphant dans leurs beaux uniformes... C'est magnifique de crudité... Je ne me réjouis pas de voir de telles images, mais j'espère que cela fera réfléchir les va-t-en guerre... Mon opinion étant que parfois la guerre est nécessaire, mais que si on peut éviter de la faire...

    Quelques mots pour caractériser ces visions impressionnantes pour moi : morts soudaines, visages stressés, corps entassés, boyaux, mutilations, rats, vermines, lance-flammes, corps déchiquetés, têtes explosées... On ne peut pas être heureux de partir faire la guerre, c'est un devoir parfois, mais ça ne doit pas être un bonheur... Pour ces images, le film est à déconseiller aux âmes sensibles. Lors de mon premier visionnage, ma voisine n'arrêtait pas de se prendre la tête dans les mains tout en faisant des tchips...

    On peut se dire que le film exagère un peu, que ce n'est pas possible, mais cela est tiré d'une histoire vraie et même si des passages sont arrangés (voir plus loin pour ceux qui ont vu le film), je ne pense pas qu'il y ait une volonté de montrer la grandeur de l'Amérique là-dedans, juste celle de raconter un miracle.

    Pour ce qui est des acteurs, une mention évidemment à Andrew Garfield, qui, si je me fie aux images montrées du vrai Desmond Doss à la fin du film, l'incarne magnifiquement, dans sa manière d'être, le visage souvent apaisé (limite benêt, avec un sourire béat), mais pénétré, convaincu et entêté. Une autre pour Vince Vaughn dans le rôle convenu du "méchant instructeur", le sergent Howell, Je cite Luke Bracey : pendant la moitié du film, je me disais "mais je connais cette tête" et je me suis enfin souvenu que je l'avais vu dans "Point Break". Autant je l'avais trouvé pas terrible dans le rôle du flic peroxydé, autant là je l'ai trouvé bon, intense et enfin émouvant. Mais le meilleur, le plus impressionnant pour moi, celui qui illumine la première partie du film, est Hugo Weaving, dans le rôle du père brisé par la Grande Guerre, qui réussit à faire passer tant de choses dans son jeu à chacune de ses apparitions... Allez, une petite nomination ? ^^

    J'ai beaucoup aimé l'accompagnement musical, signé Rupert Gregson-Williams, et pour ceux qui ne font pas attention au générique, la dédicace faite à James Horner, qui avait composé la musique de Braveheart et Apokalypto, deux des précédents films de Gibson.

    Il n'y a pas de scène de sexe dans le film (rappel : Doss est un adventiste du 7e jour ^^ ),
    spoiler: pourtant, honte sur moi ^^ , j'ai espéré un peu, Teresa étant magnifique dans sa tenue blanche, le soir où le couple Doss a enfin pu consommer sa nuit de noce :-P )


    et on sourit un peu dans la première partie notamment lors des premiers moments de Doss à l'armée.

    Pour compléter par mes ressentis (spoilants),

    spoiler: - j'ai souri quand Vaughn sort "we're not in Kansas anymore, Dorothy!", qui est une allusion marquée au magicien d'Oz, Dorothy étant aussi le prénom de la femme de Doss. - il y a deux jumpscares dans le film et je déteste ça (le cauchemar et la rencontre très subite avec un japonais dans les galeries). - j'ai aimé la gestion du rythme dans la seconde partie du film : arrivée du régiment de Doss avec visions au ralenti des corps entassés dans la camion, préparation de l'assaut avec l'inquiétude qui monte en même temps que les soldats monte la falaise, la découverte du champ de bataille, le départ violent, choquant de l'action, l'accalmie après la prise de position des américains, puis le lendemain la terrible contre-attaque des japonais, magistralement filmée, évoquant un fourmillement, une vague humaine d'une puissance irrésistible (vraiment le point fort du film), la mort de Smitty (la musique, son aveu alors qu'il est touché "I'm scared", le désespoir que cela cause chez Doss, son questionnement à Dieu sur la raison de sa présence, et la réponse qu'il reçoit "Help ! " ^^ qui va conditionner sa résolution de sauver le plus de gens possibles de cet enfer). - j'ai trouvé beau le fait que Doss se serve du corps de Smitty pour sauter de la falaise quand il s'avère impossible de rester plus longtemps sur le champ de bataille, il pourra ainsi être enterré au pays. - j'ai été ému par les belles images que Gibson nous a offertes (lance-flammes, le ralenti sur les visages reconnaissants et pleins d'admiration envers Doss quand il est descendu de la falaise, Doss prenant sa douche après son exploit, l'eau qui s'écoule de son corps étant rouge du sang des morts et des blessés qu'il a tenté de sauver, l'image final du film où l'on voit l'évacuation sur un brancard de Doss, qui semble ainsi être un ange flottant dans le ciel. - j'ai aussi été ému par le moment de recueillement avant l'assaut final, la musique, les ralentis sur les visages... - ce n'était pas le propos du film pour moi, mais il fallait bien justifier un peu plus le nom original du film, on montre un peu la réaction des japonais (seppuku avec kaishaku, qui est un suicide par éventration volontaire suivi d'une décapitation par un tiers, attitude kamikaze des japonais se rendant en se faisant exploser avec des grenades). Cela fera peut-être polémique au Japon, car il y a un contentieux sur le sujet des attitudes kamikazes, des civils ayant été forcés par l'armée japonaise à se suicider ainsi, ce qui n'est pas explicite en voyant le film. - j'ai trouvé poignant les témoignages des personnes réelles qui ont vécu cette aventure à la fin du film. - enfin, le film peut laisser croire que Doss a sauvé 75 hommes en les descendant sans relâche un par un de la falaise de manière continue. D'après ce que j'ai lu, son régiment, le 77e, a débarqué en renfort du 96 le 24 avril 1945 et a combattu jusqu'à la chute d'Okinawa le 21 mai. Les "faits d'armes" de Doss se sont étalés à plusieurs reprises sur cette période. Et il faut savoir qu'avant cela, il avait déjà été décoré car Okinawa n'a pas été son premier théâtre d'opérations.


    Je sais que j'ai été un peu long, mais je remercie ceux qui auront eu le courage de lire mon pavé, en espérant ne pas en avoir trop dit. Je trouve que ce Desmond Doss est une personne remarquable, par sa force de conviction, par son humilité, que c'est cela qu'il faut louer. Par contre ce n'est pas un exemple que tout le monde doit suivre concernant son refus doctrinal de ne plus toucher une arme de sa vie, car évidemment, "les forces du mal" auraient gagné la guerre sinon...
    HawkMan
    HawkMan

    183 abonnés 1 183 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 mars 2017
    Mel Gibson restera à jamais comme un réalisateur d'exception. Il touche à tous les genres avec toujours cette même force et efficacité. 10 ans après Apocalypto, il revient avec bonheur pour nous faire partager l'histoire d'un homme qui refusa d'utiliser son fusil pendant la guerre et fut donc simplement infirmier. Sacré histoire et quel hommage que ce film pour cet homme qui a sauvé tant de ses compatriotes. On est pris complètement par le film. Les acteurs sont impeccables et les scènes de bataille sont, comme à l'habitude chez Gibson, toujours dérangeante mais toujours réaliste. J'aurai presque voulu classer ce film en chef d'oeuvre, il ne manque au film qu'une bande son digne de ce nom et, hormis Andrew Garfield, aucun acteur n'a vraiment un rôle de grande profondeur. Autre point qui me gêne : la relation entre frère, qui semblait si importante au début du film, est complètement mis de côté par la suite. spoiler: On ne sait même pas ce que devient le frère de Desmond...
    dommage.
    Bref : jamais un des 10 commandements n'aura trouvé autant d'écho que dans ce film.
    Nathalie R
    Nathalie R

    24 abonnés 144 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 novembre 2016
    Il aura fallu attendre dix, après la claque Apocalypto, pour retrouver Mel Gibson derrière la caméra, toujours aussi vif et précis dans ses images qu'il compose comme un tableau de maître.
    Moi qui suis en général assez réfractaire aux films qui sont un peu trop porté sur la religion, je n'ai jamais été dérangée ici, car je respecte ce personnage qui puise sa force dans sa foi. Même si quelques images sont très clairement composées comme une métaphore du "divin". Jamais il n'essaie d'endoctriner personne, il veut simplement qu'on respecte son choix puisque lui respecte ceux des autres. Il n'est pas question de se battre au nom d'un Dieu, mais de se battre pour protéger son pays. D'ailleurs Desmond ne se bat pas, il veut simplement protéger son pays et donc ses proches. Ce récit atypique est tout simplement beau, respectueux et émouvant.
    Critique complète sur mon blog :
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 17 novembre 2016
    Absolument magnifique! Il n'y a pas de mot pour décrire ce chef d'oeuvre! A plusieurs moments des larmes ont coulées sur mes joues tellement ce film est beau! Depuis ma naissance, jamais je n'avais ressenti quelque chose d'aussi fort en sortant d'une séance au cinéma! Andrew Garfield m'a épaté dans ce film contrairement au seul film dans lequel je l'ai vu(c'est a dire the Amazing spiderman). Pour moi, les valeurs de ce film sont que nous n'avons pas besoin d'armes pour nous défendre et que quoi qu'il arrive, malgré toutes les personnes qui se mettront en travers de notre route, on ne doit en aucun cas perdre de vue ce pourquoi on se bat quitte à mettre sa vie en danger. Franchement allez le voir, il mérite d'être vue et revue.
    Chevalier du cinéma
    Chevalier du cinéma

    256 abonnés 338 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 novembre 2016
    Présentée dans la catégorie hors-compétition à la Mostra de Venise, la cinquième réalisation du grand Mel Gibson fut ovationnée pendant près de dix minutes par le public. Une preuve que son nouveau film Tu ne tueras point est bel et bien celui de sa résurrection en tant que metteur en scène. Avec cette incroyable histoire vraie prenant place durant la Seconde Guerre mondiale et dans le cadre de la guerre que menèrent les Etats-Unis contre l’Empire japonais dans l’océan Pacifique, Mel « Mad Max » Gibson livre en effet un impressionnant film de guerre, un choc brutal et terrassant, une expérience de cinéma éprouvante et bouleversante, bref un des films les plus bluffants qu’on ait vu de l’année 2016 ! Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Desmond Doss, un jeune américain, se retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il veut servir son pays, mais la violence est incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’oppose ne serait-ce qu’à tenir une arme et refuse d’autant plus de tuer. Il s’engage tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est, armé de sa seule foi, qu’il est entré dans l’enfer de la guerre. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il réussit à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés. Il aura donc fallu attendre dix ans pour que le fascinant réalisateur qui sommeille en Mel Gibson se réveille pour nous offrir un tout nouveau film. Après le très réussi et immersif Apocalypto qui nous plongeait dans la décadence de la civilisation maya et la traque d’un jeune guerrier, l’acteur-réalisateur nous revient avec un nouveau film forcément évènement, en cette année 2016 placée pour lui sous le signe d’un incroyable come-back ! En effet, il se trouve qu’à la fin de l’été, Mel Gibson a su briller pour certains dans le film du réalisateur français Jean-François Richet intitulé Blood Father, initiant ainsi un joli retour sur le devant de la scène en tant qu’acteur. Mais le come-back de cette personnalité aussi déviante et incontrôlable que Mel Gibson ne pouvait être aussi réussi sans un retour derrière la caméra pour une cinquième réalisation et prouver qu’il n’a pas totalement disparu des radars. Et désormais, après avoir vu Tu ne tueras point, nous pouvons dire que oui, Mel Gibson est bel et bien de retour, un retour fracassant qui fait à la fois plaisir mais qui fait aussi très mal tant son dernier film est éprouvant pour le spectateur car rempli d’images chocs ! L’acteur des franchises cultes Mad Max et L’Arme Fatale est en effet connu, depuis qu’il est devenu réalisateur, pour aborder des sujets forts et puissants où la violence occupe une place centrale, quitte à entraîner des polémiques. Mel Gibson réalisateur c’est ça : une première petite réalisation sortie en 1994, L’Homme sans Visage, puis vint l’énorme succès qui lui a apporté la gloire et les Oscars du Meilleur film et du Meilleur réalisateur en 1995, Braveheart probablement son meilleur film. Après, il fallut attendre 2004 pour que Mel Gibson sorte son troisième film, le très polémique et rentable La Passion du Christ qui lança la mode du film religieux à Hollywood. Après le gros succès de son adaptation des dernières heures de la vie de Jésus, Mel Gibson livra en 2007 son Apocalypto centré sur les Mayas et impressionna une fois de plus dans la reconstitution et la mise en scène d’une époque perdue. Et donc dix ans plus tard, avec Tu ne tueras point, Mel Gibson prouve qu’il n’a rien perdu de son talent et propose un vrai grand film de guerre qui marquera les esprits encore et encore dans les années à venir. Lorsque la bande-annonce, magnifique, est sortie j’ai rapidement compris que Mel Gibson allait signer un film choc et éprouvant en adaptant une histoire vraie qui ne pouvait au final n’être mise en scène que par lui-même. Pourquoi ? Car nous retrouvons les grands thèmes qui obsèdent le réalisateur : la violence et la religion. Et ce qui frappe dans Tu ne tueras point c’est cette simplicité et modestie avec laquelle le réalisateur nous raconte cette histoire vraie méconnue qui prend aux tripes comme jamais. Pas d’excès de violence, pas de glorification de l’armée américaine, pas de sous-texte religieux dégoulinant et pompeux, non, Tu ne tueras point est un film de guerre puissant certes mais qui sait conserver la parfaite justesse et efficacité pour illustrer les propos de Mel Gibson. Le metteur en scène à divisé son film en deux partie bien distinctes : la première se concentrant sur la vie de Desmond Doss, adventiste et objecteur de conscience, qui s’engage dans l’armée américaine pour non pas prendre des vies comme il l’explique mais pour en sauver. Le film réussit à nous emporter dans le procès qui est fait au personnage et nous présente parfaitement bien ses croyances et le pourquoi de son engagement. Desmond Doss est effet le premier objecteur de conscience américain à avoir été décoré de la Medal of Honor pour ses actes héroïques durant cette bataille d’Hacksaw Ridge (titre original du film). L’objection de conscience est en effet une attitude individuelle de refus d’accomplir certains actes requis par une autorité lorsqu’ils sont jugés par l’individu en contradiction avec des convictions intimes de nature religieuse, philosophique ou sentimentale. L’objection de conscience intervient principalement dans le cadre militaire où elle désigne plus précisément le refus d’accomplir ses obligations militaires comme l’enrôlement ou le service militaire lui-même en s’appuyant sur des opinions philosophiques, morales ou religieuses, qui prônent le respect de la vie humaine. Un sujet passionnant et beau qui donna donc matière à Mel Gibson pour adapter la vie incroyable de cet homme hors du commun que fut Desmond Doss, objecteur de conscience plus que courageux qui s’engagea volontairement dans l’armée et sauva 75 vies durant la terrible bataille d’Hacksaw Ridge sans porter une seule arme. Un sujet qui semblait compatible avec les thèmes chers à Mel Gibson dans sa filmographie. Après une première partie teintée de sentimentalisme (un peu mièvre par moment je vous l’accorde) et d’un débat très intéressant et virulent au sein de l’armée sur la conscience d’un homme motivé pour servir son pays sans toucher un fusil, la deuxième partie se distingue fortement avec l’ambiance de la première. Place en effet à l’horreur pure de la guerre comme si nous étions pour de vrai avec une vision impressionnante de cette bataille qui fut très meurtrière. Beaucoup de films ont su montrer le caractère extrêmement brutal de cette Seconde Guerre mondiale, nous savons qu’il s’agissait d’une boucherie comme nous l’a montré Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg par exemple. Et Mel Gibson, par respect et pour renforcer la reconstitution historique, décide également de montrer l’extrême violence des combats qui, malgré l’hémoglobine très fréquente, n’entrent pas dans un trop plein de gore et de violence gratuite pour le fun mais qui sont montrés avec réalisme, gravité et respect pour tous ces hommes morts dans l’enfer le plus total et inimaginable. Avec ses scènes de guerre à nous décoller la mâchoire, Tu ne tueras point se hisse parmi les films de guerre les plus impressionnants jamais vu sur grand écran. La mise en scène de Mel Gibson est incroyable et réussi à nous immerger dans l’horreur d’Hacksaw Ridge. Par exemple, l’arrivée des soldats américains que nous suivons durant tout le film devant la falaise est juste parfaite pour l’immersion du spectateur. Mel Gibson fait en effet petit à petit monter la tension et le suspense en nous montrant d’abord l’immense falaise avec au-dessus d’elle un ciel sombre inquiétant. Les bombardements de la marine de guerre embrasent ensuite le champ de bataille tels les feux de l’enfer qui se déchaînent sur terre. Et vient ensuite le moment de l’escalade où les soldats découvrent que les gouttes qui tachent leur uniforme ne sont pas de la pluie mais du sang. Le spectateur commence alors à ressentir une forme d’angoisse en découvrant un champ de bataille fumant, silencieux et lunaire peuplé de cadavres, de tripes, de membres arrachés et de rats. Puis tel un coup de tonnerre la guerre éclate sous nos yeux. Des balles sifflent, des explosions assourdissantes, des flammes, des corps réduits en charpie, des soldats transpercés par les balles, des cris de peur et de désespoir, du sang qui se répand sur le sol,… bref Mel Gibson nous entraîne dans une bataille éprouvante, d’une extrême violence et offre des scènes de guerre saisissantes de réalisme et complètement psychopathes avec une intensité comme on n’en avait pas vue depuis Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg. La deuxième partie de Tu ne tueras point est véritablement un déchaînement de violence inouïe comme sait si bien le faire Mel Gibson mais c’est aussi le moment de l’illustration du courage de Desmond Doss qui, sans une seule arme, parviendra à sauver 75 soldats, japonais et américains, de cet enfer. Le réalisateur de Braveheart retrouve ainsi tout son souffle dans cette bataille d’Hacksaw Ridge et traite brillamment l’acte héroïque de Desmond Doss qui guidé par sa foi fit quelque chose que l’on pourrait qualifier de surhumain. Or il s’agit d’un homme, un simple infirmier et objecteur de conscience, qui motivé par ses croyances sauva toutes ses vies de l’horreur, et le film nous le montre d’une manière admirable et prouve dans ses dernières minutes avec les témoignages des vrais protagonistes de la bataille que tout était vrai. Poignant. Porté par un Andrew Garfield habité qui compose une très belle interprétation de Desmond Doss pleine d’innocence et de volonté ainsi que par de très bon seconds rôles en les personnes de Teresa Palmer, Vince Vaughn et Sam Worthington, Tu ne tueras point est un véritable retour en grâce de Mel Gibson qui offre au cinéma un film choc et puissant où le courage et la foi d’un homme surpassent la barbarie de la guerre. Un film marquant par ses scènes de guerre impressionnantes mais aussi par ses propos et l’histoire vraie incroyable qu’il nous raconte. Un grand film tout court, presque un vrai chef-d’œuvre de cinéma, qui nous reste en mémoire après l’expérience ahurissante et traumatique qu’il nous a fait vivre.
    Leo .B
    Leo .B

    30 abonnés 75 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 février 2017
    C'est paradoxal mais, j'en ai mare de noté que des bons films. Mais pour celui-là je vais continuer : Un grand film de guerre. De son OT "Hacksaw Ridge" ce film m'a impressionné. La critique "professionnelle" moyenne le note 3/5...aller comprendre. Il atteint sans soucis et avec moins de budget les sommets du film de guerre. Construit sur un plan sans nous rappeler "Full Metal Jacket" (1/2 du film sur un camp d'entrainement), il attaque le sujet sous un angle particulier, tout en gardant des scènes de guerre à coupé le souffle. Une première partie, ce passant donc aux USA, très réussis, tellement bien que le film aurait pu porter uniquement sur celle-ci. Un juste milieu entre sagesse et images choquantes. Malgré tout, les deux sujets qui me tiennent le plus à cœur dans un film de guerre sont ici, uniquement survolés, la psychologie et la démence. Une photographie assez bien adaptée au budget. Bref à voir sans hésité !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 novembre 2016
    Un film fort en émotion une incroyable histoire vrai.
    Un vrai combat pour preserver ses convictions. Ce film est génial
    CharlotteV12
    CharlotteV12

    1 abonné 15 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 décembre 2016
    Un véritable chef d'oeuvre ! Des scènes de combats époustouflantes et un héros atypique qui nous touche autant qu'il nous fascine. Un film qui prend au tripes, j'en suis sortie bouleversée. Assurément un des meilleurs films que j'ai pu voir! Merci pour ce beau moment de cinéma et bravo à ce héros hors du commun!
    Acidus
    Acidus

    736 abonnés 3 720 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 novembre 2016
    Il y a du bon et du mauvais dans ce cinquième long métrage de Mel Gibson, biopic d'un héros de la Guerre du Pacifique.
    Parmi les points positifs, on peut souligner, avant tout, la qualité de la mise en scène, des cadrages et une photographie soignée. Mel Gibson filme la guerre avec un bel équilibre entre la beauté esthétique de ses plans et la violence graphique propre aux conflits armés et à leurs légions de morts et de cadavres mutilés. Le cinéaste ne cache pas les horreurs de la guerre contrairement à de nombreux films hollywoodiens nous montrant des morts "propres". "Tu ne tueras point" a ce parfum de réalisme auquel s'ajoute un effet immersif pour le spectateur. Ces aspects sont vraiment réussis d'autant plus que les effets spéciaux et les scènes d'action sont impressionnantes.
    Pour ce qui est des points négatifs, le scénario en est le principal. L'intrigue et les dialogues comportent de nombreux clichés hollywoodiens. Cela va des scènes romantiques niaises, aux répliques toutes faites, en passant par des message et réflexions grossières. Ce portrait d'un homme qui mérite amplement un film et une reconnaissance du grand public se transforme vite en une hagiographie peu subtile et lisse. Le personnage de Desmond Doss devient une sorte de superhéros peu crédible dans ses actes, contrastant avec l'humilité et la modestie du vrai Desmond Doss.
    Les qualités formelles et techniques sus-citées en fait un bon divertissement mais le fond manque d'intelligence. A force d'en faire des tonnes, cette belle histoire humaine perd de sa saveur. C'est dommage.
    Mathieu C.
    Mathieu C.

    1 abonné 27 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 novembre 2016
    le film était très bien il y avait de jolie scène la note du film mérite 10/10

    seul petit défaut se sont les fauteuils car il son état lamentable il son déchiré vu le prix de la séance vous pourriez faire 1 effort a Audincourt salle 8. merci d'avance
    Michael R
    Michael R

    107 abonnés 1 272 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 février 2022
    Un très grand film de guerre tour à tour romantique, pacifique, violent, mais toujours passionnant. Et comme il s'agit d'une histoire vraie, c'est tout simplement époustouflant. Mel Gibson aborde ses thèmes de prédilection (foi, guerre, paix) avec la manière, notamment grâce à un Andrew Garfield qui marche sur l'eau tellement il est parfait. Le reste de la troupe suit la cadence, bravo !
    dominique P.
    dominique P.

    844 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 novembre 2016
    Je suis contente, grâce à cet excellent film, d'avoir pu connaître ce monsieur qui est devenu un héros.
    Il y a de longues scènes de combat terribles et beaucoup trop dures à supporter mais cela vaut le coup vraiment de voir ce film.
    C'est un film remarquablement bien réalisé.
    Sylvie B
    Sylvie B

    2 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 novembre 2016
    époustouflant. .magistral.... ..Les personnages sont poignant de vérité .....les scènes de guerres un peu dur ....mais a voir absolument ...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 juin 2017
    Mel Gibson nous prouve encore une fois son excellent talent de réalisateur. Sûrement un des plus grands films de guerre réalisée à ce jour. Un chef-d'œuvre !
    Robin M
    Robin M

    74 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 octobre 2016
    Dans la thématique éculée des films américains sur l’héroïsme militaire, Tu ne tueras point tiendra assurément une place singulière. S’il s’inscrit dans la longue lignée des films antimilitaristes du métaphysique La Ligne Rouge (Malick, 1998) au burlesque Docteur Folamour (Kubrick, 1964), Mel Gibson substitue à la figure habituelle du militaire détruit – mais destructeur – celle d’un non-soldat pacifiste. Par ce biais, il synthétise ainsi un nouvel horizon pour la place des Etats-Unis sur l’échiquier politique mondiale : un interventionnisme humanitaire, loin des bourbiers qu’ont été l’Irak ou l’Afghanistan. En appliquant le sixième commandement au champ militaire, le réalisateur s’oppose à l’American Sniper de Clint Eastwood. Il impose, en effet, un changement radical dans la perception américaine du courage : il ne faudra pas récompenser celui qui a pris le plus de vies, mais celui qui en aura sauvé le plus.

    Desmond Doss (Andrew Garfield) s’engage dans l’armée après le traumatisme civil qu’a été l’attaque contre Pearl Harbor. Cependant, il refuse de manière catégorique de toucher un fusil. En tant qu’objecteur de conscience, il ne peut concevoir uniquement de mettre son sursaut patriotique qu’à profit des équipes médicales. Par ce choix, il modifie doublement le rapport au corps. Le sien déjà, jugé frêle, ne rentre pas dans le moule de l’usine formatrice de l’armée. Il est dévirilisé par ce rejet de l’arme pour n’être qu’un parasite dont la chair doit subir les marques de l’exclusion (cf. la mise à tabac). Une situation qu’il inversera sur le champ de bataille à propos des corps des blessés qu’il ré-humanise. Il prononce leur prénom, voire même la proximité affectueuse d’un surnom, pour les faire sortir de la dimension d’objet à transporter ou laisser qui leur convient habituellement. Il s’oppose d’ailleurs, par sentimentalisme, à penser d’abord par le critère binaire, objectif et impersonnel de vivant ou mort dans le cas de Smitty Ryker (Luke Bracey).

    En narrant cette histoire vraie, Mel Gibson questionne la temporalité et la spatialité même du combat. S’il filme l’assaut sur Hacksaw Ridge – une crête stratégique à prendre aux Japonais –, le réalisateur se focalise principalement sur les lignes américaines. Il les filme au rythme des balles nipponnes par un montage rapide brouillant les repères. Par les plans rapprochés qu’il utilise à foison, Gibson s’attache à donner une image aléatoire des morts en leur rendant un dernier hommage alors que la barbarie fait rage. Il se concentre également sur les détails, à l’instar des corps déchiquetés ou dévorés par les rats, pour placer le spectateur dans la même logique traumatique que les soldats. Néanmoins, le véritable combat de Tu ne tueras point se joue une fois la confrontation finie, à la nuit tombée, lorsque Doss parcourt cette antichambre de l’enfer à la recherche de soldats vivants, américains et japonais.
    En les maintenant du côté des vivants, le personnage interprété par Andrew Garfield se rapproche d’une figure christique. Une dimension religieuse présente dès le début du film par ce commandement « tu ne tueras point » que le personnage se répète comme un mantra. Mel Gibson joue avec ce messianisme d’abord dans la partie du baraquement en faisant de Doss un martyr. Le cinéaste continue ensuite à se référer à cette imagerie, de manière appuyée, par la douche qui lui est octroyée par un autre soldat et surtout par ce plan sur le brancard semblant voler dans les airs. Néanmoins, le scénario s’emmêle dans cette métaphore christique en proposant – dans sa volonté de grandiloquence – deux moments d’épiphanie : le coup réel porté à son frère et celui mental à son père.

    Il faut dire que tout l’intérêt de Tu ne tueras point exprimé jusqu’à présent ne tient finalement que dans le dernier tiers de l’œuvre. A l’inverse de son propos, Mel Gibson ne parvient à filmer que la guerre, un monde brut et physique. Dans la sphère intime, il se retrouve à son tour sans arme choisissant – de manière automatique – toujours le ralenti pour exprimer un sentiment. De plus, il ne parvient pas à sortir des voies ancestrales du biopic américain. Il noie son récit d’une redondance de scènes misérabilistes, mélangeant alcoolisme et violence, qu’il cache sous une photographie doucereuse. Il impose à son spectateur un étirement des intrigues sentimentales et familiales pour montrer ce qu’Andrew Doss a à perdre sans prendre en compte les capacités, inhérentes à l’être humain, d’être empathique et clairvoyant.
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