Non, ce n’est pas Liam Neeson qui rempile chez EuropaCorp mais bel et bien l’un des ses congénères, non moins célèbre, Kevin Costner. Luc Besson, toujours à l’écriture, délègue la réalisation de son nouveau prototype de film d’action à un certain McG, réalisateur notamment de Terminator Renaissance. Enfin, peu importe l’interprète, peu importe le metteur en scène, 3 Days to Kill est l’illustration même du produit type de l’écurie Besson. Film révélateur d’un certain manque d’originalité, celui-ci offre l’occasion à son acteur principal de tourner en Europe, avec au passage une excursion désastreuse dans la publicité, pour des vulgaires boîtes de thon. Mais ceci est une toute autre histoire.
Pris comme film d’action, dont le modèle s’avère être autant la franchise Taken que le bruyant et pénible hyper tension, qui n’a rien à voir avec Besson, 3 Days to Kill ne vaut pas cher. Oui, quelques scènes d’action valent leurs petites poignées de cacahuètes, mais rien de bien excitant pour autant. Poursuite en Peugeot, fusillade illusoire, coups de poings, de pieds, fractures et quelques gouttes de sang. Le menu est on ne peut plus traditionnel. C’est finalement l’aspect surprenant du film, celui auquel l’on ne s’attendait pas, qui sauve le métrage de la sinistre catastrophe. En effet, 3 Days to Kill n’est pas un film d’action, mais en fait une comédie d’action. Avouons tout de même que sans cette certaine forme d’humour, rien ici ne vaudrait le déplacement. Non pas que les acteurs soient des rigolos patentés, mais au moins, le réalisateur sera parvenu à faire rire d’une situation qui ne s’y prêtait pas.
Coté scénario, c’est crument la mélasse. Improbable, téléphoné, prétexte à escapades touristiques dans la capitale française, rien n’est franchement passionnant. L’on attend simplement tout du long les séquences d’action, souvent drôles, sans rien attendre de la narration. On pourra d’ailleurs ronger son frein, pour ceux que ça intéresse, sur l’aspect familial de l’œuvre. En effet, ce bon vieux Kevin n’est pas seulement un tueur imparable en phase terminale, il est aussi un papa sur le retour, renouant avec sa famille après avoir officié comme homme à tout faire héroïque pour le compte d’une célèbre agence de renseignements. Soi-disant mourant, travailler à nouveau pour ses anciens employeurs lui permettrait par le biais d’un remède miracle de prolonger sa vie. Ben on n’y croit pas du tout, sentant la supercherie comme l’on pourrait sentir la charogne dans un sous-bois. Que la belle Amber Heard, qui fait valoir ici tout son sexapeal, soit la guérisseuse providentielle n’y change rien.
En somme, un film d’action mauvais sauvé des eaux par sa dose d’humour. En effet, le messie ici est le rire. Sans ça, rien ne serait à récupérer dans son métrage qui parvient même à finir dans le chaos scénaristique. Avouons toutefois, au passage, que les acteurs, deux du moins, sont plutôt bons. Kevin Costner d’abord, de qui l’on n’attendait rien et qui semble prendre un certain plaisir à l’autodérision. J’espère pour lui qu’il en va de même pour sa superbement navrante publicité. Le deuxième personnage intéressant, c’est la fille du principal intéressé. Certes, le rôle n’est pas passionnant pour un sous, mais le retour, le nouveau retour à l’écran, de Hailee Steinfeld, l’héroïne surprenante du Western récent des frères Coen, True Grit, est plutôt agréable. En somme, il n’y a pas ici que des points négatifs, à l’inverse du dernier Taken. Prenons déjà ça. 07/20