Sans le citer nommément, un certain programme télé qualifiait "3 days to kill" de pastiche du film d’action. Eh bien je serai tenté de dire à celui ou celle qui a écrit ça de sortir les œillères qu’il (elle) a devant les yeux. Certes ce n’est pas du grand cinéma car incohérences et faux raccords vous attendent au menu. D’ailleurs, je dois admettre qu’on prend peur assez rapidement car la première incohérence vient très tôt par quelques projectiles balancés à travers un toit-terrasse comme s’il y avait zéro béton, zéro ferraille mais plutôt 100% carton ou polystyrène ou truc meuble du genre. Là, j’avoue que la question de prendre ce film au sérieux ou pas est clairement posée. Malgré ses innombrables défauts, la bonne écriture des deux personnages principaux captive notre intérêt, jusqu’à les prendre en sympathie, voire même ressentir de l’empathie. D’autant qu’au fond, ça vient nous parler de choses essentielles, auxquelles un certain nombre de spectateurs va être sensible. Et bizarrement, on se surprend soi-même à apprécier ce film, tout simplement parce que le réalisateur, ayant beau s’être plus ou moins raté sur la partie action, a su donner toute la pleine mesure des sentiments. De cette œuvre ressort une certaine originalité, bien que ça ait un parfum de "Taken". Ben tiens, un père tenu loin de sa famille et qui veut renouer avec elle... Normal, Luc Besson est une fois de plus au scénario. Mais à la différence de "Taken", le spectateur se verra gratifier de quelques situations succulentes de cocasserie au gré de l’évolution des personnages : principalement avec le chauffeur Mitat pour lequel Marc Andreoni a rendu une excellente copie, accessoirement avec le comptable joué par Bruno Ricci en grande forme dans le domaine de la caricature (tant dans le domaine du sérieux que dans ses origines italiennes). Bien que ces séquences partagées avec le héros contribuent à rendre ce film distrayant par l’apport maîtrisé en quantité de l’humour, cela ne suffit pas à rendre crédible la partie action. Cette partie a par ailleurs été montée succinctement, à la va-vite, et je crois que nous serons tous à peu près d’accord en disant que pas grand monde ne va y croire. C’est vrai quoi, qui va aller chercher un gars tel que celui-là dans l’état où il se trouve ? Personne ! Allons allons, ce serait prendre un trop grand risque quant à la réussite de la mission confiée, elle-même dotée d’une telle importance qui plus est, si ce n’est vitale ! Pour autant, j’ai bien aimé l’apparition de Vivi (Amber Heard) en femme… euuuh… disons fatale. Dans tous les sens du terme hein ! Parce que moi, à la place de Kevin Costner, je ne sais pas si j’aurai tenu. Entre sa beauté, certes très sophistiquée par le maquillage (et ses tenues), ses façons de parler et de bouger très suggestives (hum !) et le moment où elle encadre de ses jambes gainées de collants couture son tueur allongé sur le sol… je sais pas vous mais moi ça m’a donné la fièvre lol ! Et rien que d’en parler, ça me donne à nouveau la fièvre mdrrr ! Alors on va penser à autre chose et passer à la partie choses essentielles de la vie. Eh bien tout y est : les regrets d’un père absent, le désir de se racheter, la colère d’une adolescente (Hailee Steinfield), une mère (Connie Nielsen) qui essaie de protéger autant sa fille que sa propre personne… Que ce soit n’importe lequel des trois, ils rendent dans ce domaine une très bonne copie. Au point de donner de la crédibilité en ce qui anime leurs personnages, et même une belle profondeur, suffisamment en tout cas pour toucher un minimum le cœur du spectateur. Et du coup, on en oublie presque les incohérences et faux raccords, tout du moins on les pardonne. Vous l’avez compris, c’est un film que j’ai finalement apprécié contrairement à ce que je m’attendais en regard de la petite annotation assassine du magazine télé. Ce sera donc un 3,5 pour moi.