Avec un film de Clint Eastwood on s'attend bien sûr à du patriotisme et des armes, mais là ça en devient gerbant. Non seulement il choisit de restituer la vie d'un homme immonde (je vous laisse le découvrir sur wikipédia), mais surtout il le fait passer pour un héros, qui défend le monde (entendons les États-Unis) de ces "sauvages" extrémistes et cupides. Mais même en parvenant à passer outre cet abject postulat de départ, le film en soi n'a vraiment rien de brillant; les séquences sur le sniper sont expédiées, alors que cela requiert du temps, de la précision, et aurait donné une tension toute naturelle à un film qui avouons-le, ne brille pas par sa fluidité. Là, le rythme est sens dessus-dessous, avec des retours au pays, des discussions avec son épouse bien aimée qui manquent cruellement de profondeur. Non, non, c'est très mauvais, car des films sur la rédemption du soldat ou sur ses séquelles psychologiques, on l'a déjà abordé maintes fois au cinéma (Full Metal Jacket, Né un 4 juillet, etc...), donc là, rien de bien nouveau, ni surtout rien de meilleur à l'horizon. Le sniper, au demeurant grandement interprété par Bradley Cooper,
nous est présenté comme un héros, sans nuance, sans avoir tiré parti de ses blessures de guerre, de sa psychologie fragile
. J'ai vraiment eu une indigestion de drapeaux ricains et de bons sentiments propagandistes. Ce genre de films est dangereux, car il justifie la guerre et ne condamne que l'une des deux parties; tout imbécile de base va se retrouvé conforté dans ses idées patriotiques et nazes. Un film sans subtilité au traitement superficiel et malhonnête, mais rien qu'à l'affiche on sait ce qui nous pend au nez.